Marion Talbot

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Marion Talbot
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Israel Tisdale Talbot (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Marion Talbot ( - ), est une universitaire américaine. Elle est enseignante à l'université de Chicago et doyenne des étudiantes de 1895 à 1925. Elle est cofondatrice de l'Association of Collegiate Alumnae avec Ellen Swallow Richards en 1882.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marion Talbot naît à Thoune, en Suisse alors que ses parents voyageaient en Europe. Elle passe sa jeunesse à Boston. Elle est l'aînée des six enfants d'Emily Fairbanks Talbot[1] et d'Israel Talbot, qui est professeur de chirurgie et doyen de la Boston University School of Medicine[2]. Sa mère a soutenu la création de la Boston Latin Academy, la première école permettant aux jeunes filles de préparer les examens d'accès à l'université aux États-Unis[3].

Elle fréquente la Chapel Hill - Chauncy Hall School près de Boston, puis est étudiante à l'université de Boston, où elle obtient son diplôme en 1880 et son master en 1882[3]. Elle obtient également en 1888 un diplôme de science (BS) au MIT, où elle travaille dans le laboratoire d'Ellen Swallow Richards[3].

En 1882, elle cofonde avec Ellen Swallow Richards l'Association of Collegiate Alumnae, qui devient en 1921 l'American Association of University Women[4]. Elle est secrétaire de l'association jusqu'en 1895 et en est la présidente de 1895 à 1897[3]. Elle publie, avec Lois Rosenberry, A History of the American Association of University Women, 1881-1931.

Marion Talbot enseigne de 1890 à 1892 les sciences domestiques au Wellesley College[5]. En 1892, elle est nommée professeure adjointe au département de sciences sociales et d'anthropologie de la nouvelle université de Chicago[2]. Elle est également chargée de l'éducation des étudiantes de premier cycle, en tant qu'assistante d'Alice Freeman Palmer, qui est doyenne des femmes diplômées [3]. Elle succède à celle-ci en tant que doyenne des étudiantes[2],[6] et elle soutient le décanat comme une profession à part entière, notamment en établissant les premiers congrès professionnels de doyennes dans le Midwest en 1902[7]. L'Association of Collegiate Alumnae organise également des rencontres régulières des doyennes des étudiantes à partir de 1911. L'université de Chicago, est mixte depuis sa fondation par William Rainey Harper[7] et, au début du XXe siècle, la majorité des étudiants sont des femmes[8],[9]. Elle dirige Green Hall, une résidence pour femmes de l'université de Chicago jusqu'à sa retraite[10]. Elle a également cofondé l'American Home Economics Association en 1908[2]. Elle est membre du comité de rédaction de l'American Journal of Sociology à partir de 1895[11].

Le rôle de premier plan de Talbot l'a parfois amenée au centre de controverses publiques. Une affaire de diffamation contre elle a attiré l'attention de la presse nationale en 1912[12]. Elle avait demandé l'exclusion d'une étudiante de premier cycle, Esther Mercy, pour « mauvaise moralité » et celle-ci a attaqué la décision en justice en demandant des dommages et intérêts, qui lui sont accordés en première instance, puis annulés en appel[10].

Marion Talbot menant une manifestation de femmes en 1914 à Chicago.

Marion Talbot prend sa retraite académique en 1925[13]. Elle est présidente par intérim en 1927-1928 du Collège de femmes de Constantinople, puis à nouveau, comme présidente élue en 1931-1932[14]. Elle meurt à Chicago en 1948 d'une myocardite chronique[2]. Elle est inhumée au cimetière de Oak Woods à Chicago[14]. Après sa retraite, le département de l'administration ménagère de l'université de Chicago a fusionné avec le département d'économie domestique de la faculté de sciences de l'éducation[10].

Écrits[modifier | modifier le code]

  • House Sanitation: Manual for Housekeepers (1887, avec Ellen Richards[3])
  • Food as a Factor in Student Life (1894, avec Ellen Richards
  • The Education of Women (1910)[15]
  • The Modern Household (1912, avec Sophonisba Breckinridge)
  • More than Lore (1925)
  • The History of the American Association of University Women 1881–1931 (1931, avec Lois Rosenberry)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Elizabeth D. Schafer, « Talbot, Emily Fairbanks (22 February 1834–29 October 1900) », dans American National Biography, (lire en ligne).
  2. a b c d et e Harvey & Ogilvie 2000, p. 1262.
  3. a b c d e et f Gillen 1990, p. 865.
  4. Fitzpatrick 1993, p. 89.
  5. « Miss Marion Talbot », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « First Woman Dean, Marion Talbot, Dies », The Pittsburgh Press,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Nidiffer 1998, p. 412.
  8. « University of Chicago », dans Encyclopedia of Chicago (lire en ligne) (consulté le )
  9. « Marion Talbot – Household Administration », The University of Chicago Faculty: A Centennial View, University of Chicago (consulté le )
  10. a b et c Gillen 1990, p. 866.
  11. Nidiffer 1998, p. 413.
  12. Associated Press, « Damages Assessed », Youngstown Vindicator,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Dean Talbot of U. of C. to Quit her Post », Chicago Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a et b Gillen 1990, p. 867.
  15. [compte rendu] Elizabeth Kemper Adams, « Reviewed Works: The Education of Women by Marion Talbot; Vocations for the Trained Woman by Agnes F. Perkins », The School Review, vol. 18, no 9,‎ , p. 645-648 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ellen Fitzpatrick, Lone Voyagers: Academic Women in Coeducational Institutions, 1870–1937, Feminist Press, , 87–124 p. (ISBN 0935312854), « Marion Talbot 1858-1948: For the "Women of the University" »
  • Alexandra Gillen, Women Building Chicago, 1790–1990, Indiana University Press, , 865–868 p. (ISBN 0253338522), « Talbot, Marion »
  • Joy Harvey et Mary H. Ogilvie, The Biographical Dictionary of Women in Science, vol. 2, Taylor & Francis, , 1262–1263 p., « Talbot, Marion »
  • American Women Managers and Administrators: A Selective Biographical Dictionary of Twentieth-Century Leaders in Business, Education, and Government, Greenwood Publishing Group, , 265–266 p. (ISBN 0313237484), « Talbot, Marion »
  • Jana Nidiffer, Historical Dictionary of Women's Education in the United States, Greenwood Publishing Group, , 410–413 (ISBN 0313293236), « Talbot, Marion »
  • Richard J. Storr, Notable American Women, 1607–1950: A Biographical Dictionary, Volume 2, Harvard University Press, , 423–424 (ISBN 0674627342, lire en ligne Inscription nécessaire), « Talbot, Marion »

Liens externes[modifier | modifier le code]