Marcel Tetel

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Marcel Tetel
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Marcel Tetel, né à Paris le et mort à Durham le , était un romaniste français, puis naturalisé américain, d'origine polonaise. Il était spécialiste de la Renaissance française, notamment de François Rabelais, Maurice Scève, Marguerite de Navarre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Les parents de Marcel Tetel sont deux Juifs polonais émigrés à Paris. Dès 1939, son père est envoyé en camp de concentration, et Marcel reste à Paris avec sa mère. Cachés par des voisins, ils parviennent à échapper aux rafles jusqu'en 1943. À cette date, la mère de Marcel cherche à les faire échapper par le sud. Pour multiplier leurs chances, la mère et le fils partent séparément, mais la mère est arrêtée et déportée à Auschwitz. Marcel est recueilli par des résistants et hébergé avec de faux papiers d'identité près de la Rochelle. En 1949, il quitte la France pour les États-Unis et arrive à Chattanooga[1].

Il étudie à l'université de cette ville jusqu'à l'obtention de son diplôme en 1954, puis continue sa formation durant deux ans à l'université Emory d'Atlanta. De cette date à 1960, il travaille sur la Renaissance française sous la direction d'Alfred Glauser, puis rejoint l'université Duke de Durham, où il devient professeur en 1968[1].

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Il a quatre enfants. Jocelyn et Marc nés d'un premier mariage et Francis et John Gerard avec sa seconde épouse Julie,également universitaire de Duke.

Travaux[modifier | modifier le code]

Marcel Tetel est un spécialiste de la Renaissance française, notamment de Rabelais. À son sujet, la thèse de Tetel est que les interprétations allégoriques ou symboliques de l'œuvre de Rabelais sont à éviter, le texte étant d'abord conçu comme un divertissement. Tetel, de même que Leo Spitzer, considère plus le style littéraire révolutionnaire et les moyens utilisés pour faire rire le lecteur que les causes de ce comique, qui ne sont plus aussi compréhensibles qu'à la Renaissance[2].

Il étudie également la poésie de Maurice Scève[3] ainsi que l'œuvre de Marguerite de Navarre, notamment l'Heptaméron[4].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • 1983, Lectures scéviennes : L'Emblème et les mots, Paris, Klincksieck, 176 p.,
  • 1991, L'Heptaméron de Marguerite de Navarre : thèmes, langage et structure, Paris, Klincksieck, 172 p.
  • 1992, Présences italiennes dans les Essais de Montaigne, Paris, Honoré Champion, 224 p.

En tant qu'éditeur scientifique[modifier | modifier le code]

  • 1989, avec G. Mallary Masters , Le parcours des Essais : Montaigne 1588-1988, Paris, Aux amateurs de livres, 286 p.
  • 1995, Les visages et les voix de Marguerite de Navarre, Paris, Klincksieck, 214 p.,
  • 1997, Montaigne et Marie de Gournay, Paris, Honoré Champion, 304 p.
  • 2004, Etienne de La Boétie, sage révolutionnaire et poète périgourdin, Paris, Honoré Champion, 446 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Geoffrey Mock, « Duke University News Briefs », sur Duke Today, (consulté le ).
  2. Gérard Milhe Poutignon, François Rabelais : Bilan critique, Paris, Armand Colin, , 128 p. (ISBN 978-2-200-28097-0, lire en ligne), p. 31.
  3. Cynthia Skenazi, Maurice Scève et la pensée chrétienne, Genève, Librairie Droz, , 156 p. (ISBN 978-2-600-03175-2, lire en ligne), p. 15.
  4. (en + fr) Martine Debaisieux, Violence et fiction jusqu'à la Révolution : travaux du IXe Colloque international de la Société d'analyse de la topique romanesque (SATOR), Milwaukee-Madison, Septembre 1995, Tübingen, Gunter Narr Verlag, , 480 p. (ISBN 978-3-8233-4619-7, lire en ligne), p. 155.

Liens externes[modifier | modifier le code]