Ludwig Hoelscher

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Ludwig Hoelscher
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Louis Hoelscher (SolingenTutzing) est un violoncelliste allemand.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hoelscher est le plus jeune des trois enfants d'un bijoutier et violoniste amateur, jouant dans un « quatuor à cordes familial »[1]. Le jeune Ludwig commence à six ans le violoncelle. À partir de ses dix ans, il acquiert de l'expérience chez lui en musique de chambre, sans toutefois, être un enfant prodige[1].

Hoelscher étudie le violoncelle à Cologne, Munich, Leipzig et Berlin, entre autres, chez Hugo Becker, Julius Klengel et Wilhelm Lamping (1880–1951). En 1930, il reçoit, avec Ibolyka Zilzer (1906–1971) le prix Mendelssohn pour les musiciens. Sa carrière musicale commence avec la rencontre de la pianiste Elly Ney en 1932, et du violoniste Guillaume Stross qui formeront le Trio Elly Ney[1].

En 1936, Hoelscher fait ses débuts avec l'orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Wilhelm Furtwängler, les deux étant amis pour la vie.

Période du Troisième Reich[modifier | modifier le code]

Hoelscher était considéré comme l'un des artistes les plus importants dans l'État national-socialiste, ce qui lui vaut son inscription au Ministère du Reich à l'Éducation du peuple et à la Propagande en , publiée dans la Gottbegnadeten-Liste (« Führerliste »), qui exemptait plus de mille artistes des obligations militaires[2].

Le , Hoelscher est membre de la NSDAP (numéro 5.156.776)[3],[4]. À partir du , le joueur de 29 ans est professeur à la Musikhochschule de Berlin. Le , il est soliste au concert de clôture de la première Reichsmusiktage à Düsseldorf, où a lieu l'exposition de « musique dégénérée » (Entartete Musik). La même année, Hoelscher participe aux journées Beethoven des jeunesses hitlériennes à Wildbad et pour la politique culturelle dans les camps de travail des guides de la jeunesse du Reich (« Reichsjugendführung ») à Weimar et joue pour la « fête de la Lumière » devant le personnel de quatre entreprises industrielles. À partir de 1938, Hoelscher est également professeur au Mozarteum de Salzbourg. À des fins de propagande culturelle, il se produit en 1942, notamment en Belgique occupée dans les concerts itinérants de la Wehrmacht, à Anvers, Gand, Malines, Louvain, Lierre et Saint-Nicolas. Pendant l'été 1943, il se produit aussi à Bucarest, Lviv, Lublin et Varsovie[3],[5]. Quelques mois avant la fin de la guerre, le , il collabore avec la Philharmonie du gouvernement général à Cracovie. Ce Gouverneur général était Hans Frank, qui a des fins de propagande avait formé un orchestre, avec de grands musiciens polonais. Dans le journal de service de Frank, on trouve ce texte : « Concert de Cracovie avec le prof. Hoelscher ». Lors de ce concert, placé sous la direction de Hans Swarowsky, est créée une composition de Hans Pfitzner, Cracovie Accueil, dédiée à Hans Frank[6].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

En dépit de son adhésion à différentes organisations national-socialistes, comme le NSDAP, la ligue coloniale du Reich et la ligue nationale socialiste des étudiants allemands[3], Ludwig Hoelscher a pu poursuivre sa carrière après la seconde Guerre Mondiale. De 1954 à 1972, il est professeur à la Musikhochschule de Stuttgart. Il effectue de nombreuses tournées le conduisant dans le monde entier, notamment en 1953 au Japon, où il se rend pour la première fois et où il est membre d'honneur de la Ueno-Université de Tokyo. En plus de nombreuses autres distinctions, il reçoit également le titre de membre honoraire de l'Association de la Beethoven-Haus de Bonn.

Ludwig Hoelscher pendant toute sa carrière a été soliste et musicien de chambre. Il a joué notamment avec Elly Ney, Walter Gieseking, Hans Richter-Haaser[7], Wilhelm Kempff, Wilhelm Keilmann, Carl Marin, Adrian Aeschbacher, Kurt Rapf. Il a créé plus d'une cinquantaine d'œuvres, notamment de Wolfgang Fortner, Karl Hasse (1883-1960), Joseph Rheinberger, Ermanno Wolf-Ferrari, Hans Pfitzner, Walter Gieseking, Karl Höller, Harald Genzmer, Hans Werner Henze, Ernst Krenek, Heinrich Sutermeister, Peter Jonas Korn, Günter Bialas, Wilhelm Keilmann, Casimir von Pászthory. Il a également créé les premières allemandes d'œuvres de Paul Hindemith.

Discographie[modifier | modifier le code]

Hoelscher a fait de nombreuses gravures, dont certaines sont maintenant republiées, notamment par les labels Bayer Records, Hänssler et Forgotten Records, en France.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Erich Valentin, Cello, das Instrument und sein Meister Ludwig Hoelscher. Neske, Pfullingen 1955.
  • (de) Max Kaindl-Hönig, Ludwig Hoelscher. (Die großen Interpreten). Kister, Genf 1964.
  • (de) Wolf-Eberhard von Lewinski, Ludwig Hoelscher. Schneider, Tutzing 1967.
  • (de) Hans Schneider (éd.), Ludwig Hoelscher zum 75. Geburtstag. Schneider, Tutzing 1982.
  • (de) Fred K. Prieberg, Handbuch Deutsche Musiker 1933–1945. CD-ROM-Lexikon. Kiel 2004.
  • (de) Ernst Klee, Heitere Stunden in Auschwitz. Wie deutsche Künstler ihre mordenden Landsleute im besetzten Polen bei Laune hielten (« Heures sereines à Auschwitz, comment les artistes allemands ont tenu leurs compatriotes meurtriers dans la bonne humeur en Pologne occupée »), dans  zeit.de,
  • (de) Ernst Klee, Das Kulturlexikon zum Dritten Reich – Wer war was vor und nach 1945, S. Fischer, Frankfurt am Main 2007, (ISBN 978-3-10-039326-5).

Notes et références[modifier | modifier le code]

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Ludwig Hoelscher » (voir la liste des auteurs).
  1. a b et c Franges, Deutschlandfunk-Kalenderblatt.
  2. Klee, Kulturlexikon, p. 5.
  3. a b et c Klee, Kulturlexikon, p. 255.
  4. Prieberg, Handbuch Deutsche Musiker 1933–1945, p. 3137.
  5. Prieberg, Handbuch Deutsche Musiker 1933–1945, p. 3138.
  6. Klee, Heitere Stunden in Auschwitz, p. 5.
  7. Kunst und Kultur. Solistenkonzerte. Ludwig Hoelscher (…), dans Arbeiter-Zeitung. Vienne, 17 octobre 1952, (p. 5, en haut à droite).

Liens externes[modifier | modifier le code]