Louis Delasiauve

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Louis Delasiauve
Portrait de Louis Delasiauve
Biographie
Naissance
Garennes-sur-Eure
Décès
Paris
Nationalité Française
Thématique
Profession PsychiatreVoir et modifier les données sur Wikidata

Louis Jean Francois Delasiauve (né le , à Garennes-sur-Eure - mort le , à Paris[1]) est un psychiatre français reconnu principalement pour ses travaux sur l'épilepsie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis (Jean François) Delasiauve est le fils de modestes commerçants d'Ivry-la-Bataille. Il étudie la médecine et en 1830 soutient sa thèse avec Cayol en tant que président du jury à Paris, après que celle-ci fût repoussée à cause de la Seconde révolution Française (Les Trois Glorieuses). Il commence ensuite sa carrière en tant que médecin de famille à Ivry-la-Bataille[2].

En 1831, il fonde la Société phrénologique de Paris[3].

En 1832, il est membre de la Société Libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettes du département de l'Eure. Ses premières publications sont publiées dans le bulletin de cette société : "Considérations théoriques sur l'aliénation mentale" en 1841, "Considérations sur l'extase" en 1842 et "Essai de classification des maladies mentales" en 1843. Il collabore ensuite avec son ancien enseignant, Cayol, pour La Revue Médicale Française et Étrangère, puis il travaille sur L'Expérience, journal de médecine et chirurgie, réalisé par Jean-Eugène Deziemeris et Emile Littré[3].

En mai 1839, ses activités éditoriales l'amènent à quitter définitivement la Normandie pour Paris, où il devient ami avec Laurent Jessé Bayle et Claude-Étienne Bourdin[3].

En 1843, il est reçu au concours de médecin adjoint à l'hospice de Bicêtre, devenant l'adjoint de François Leuret. Puis, à la mort de ce dernier, il est nommé à la tête du service des épileptiques et enfants arriérés[2].

En 1848 à Paris, après la révolution, Delasiauve s'implique en politique dans l'Eure et est élu député[3].

Formé par Jean-Pierre Falret et Félix Voisin, il est un des fondateurs de la Société Médico-Psychologique en 1852 et de la Société d'Anthropologie en 1859.

En 1861, il fonde Le Journal de Médecine Mentale, un des premiers journaux à publier uniquement des travaux d'aliénistes. Après que la guerre Franco-prussienne causa la fin de son journal, Delasiauve commença à envoyer ses articles au Progrès Médical, réalisé et édité par son élève favori, Désiré-Magloire Bourneville. Il envoie également ses articles à la revue de son collègue Charcot[3].

En octobre 1862, Georges Clemenceau, futur Premier ministre français, devient son interne à Bicêtre pendant un an[3].

Il est ensuite nommé à La Salpêtrière en 1864 pour s'occuper là aussi des épileptiques et des adultes atteints de déficiences mentales. En 1869-1870, le bâtiment de La Salpêtrière est détruit et Delasiauve reste deux ans sans service attitré à cause de la guerre franco-prussienne avant de succéder à Jules Baillarger, neurologue français, où il prend en charge des épileptiques à nouveau et des petites filles atteintes de déficience mentale[2]. Il quittera La Salpêtrière en décembre 1878, laissant son service à Henri Legrand du Saulle[3].

Delasiauve était un pionnier de la pédopsychiatrie, et un défenseur de l'éducation pour les handicapés mentaux. Il est surtout connu pour sa recherche de l'épilepsie et crédité pour décrire trois types distincts de la maladie :

  • Épilepsie idiopathique ou essentielle : causée par un simple dysfonctionnement nerveux.
  • Épilepsie symptomatique : causée par des lésions cérébrales.
  • Épilepsie sympathique : causée par l'irradiation des impressions anormales qui peuvent avoir leur siège dans toutes les parties du corps sauf le système nerveux central.

Delasiauve, comme ses contemporains, a étudié soigneusement la fréquence des convulsions, avec l'âge, le genre, les effets des menstruations, l'occupation, le mode de vie, les saisons et les climats[3].

À côté de sa carrière de médecin, il s'engage pour l'enseignement laïque publique, l'amélioration des études de médecine et l'organisation du système de santé. Il appelle dès l'année 1843 à la création d'hôpitaux dans les petites villes et les zones rurales.

Désiré-Magloire Bourneville rapportera qu'Alexandre Axenfeld disait de Delasiauve : "De tous les médecins contemporains, celui qui écrit le mieux, c'est Delasiauve"[2]. Jules Falret décrivait sa voix exubérante, son amour pour la discussion et la vigueur de ses discours pour défendre ses idées[3].

À l'âge de 89 ans, il décède le 5 juin 1893 après une pneumopathie[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Examen de diverses critiques adressées à la phrénologie, Impr. de Cosson, 1844
  • De l'angine laryngée œdémateuse, 1845
  • Un an de révolution, ou Examen des questions politiques et sociales, Fiquet, 1849
  • La République, ce qu'elle est, ce qu'elle doit être, ou Organisation du suffrage universel, G. Dairnvael, 1849
  • Nature et degré de l'enseignement qu'il convient de donner dans les écoles primaires, Garnier frères, 1849
  • D'une forme grave de delirium tremens, 1852
  • De la Monomanie au point de vue psychologique et légal, Impr. de L. Martinet, 1853
  • Traité de l'épilepsie, histoire, traitement, médecine légale, V. Masson, 1854
  • De l'Enseignement clinique dans les hôpitaux, proposition développée et soutenue à la Société médicale du Panthéon, V. Masson, 1858
  • Des pseudo-monomanies ou folies partielles diffuses et de leur importance thérapeutique et légale, V. Masson, 1859
  • De la Création d'asiles communaux pour le traitement des aliénés, d'un mode simple, rationnel et efficace d'assistance pour ces malheureux, Impr. de Martinet, 1865
  • Confusion politique, dangers, causes, remèdes, 1873
  • La solution du problème gouvernemental, 1874
  • Classification des maladies mentales ayant pour double base la psychologie et la clinique, communication à la Société des médecins des bureaux de bienfaisance, Duval, 1877
  • Du Double caractère des phénomènes psychiques, Impr. de Cerf et fils, 1878

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris 5e, acte de décès no 1584, année 1893
  2. a b c et d « delasiauve », sur baillement.com
  3. a b c d e f g h i et j O. Walusinski, « Louis Delasiauve (1804-1893), an alienist at the dawn of epileptology and pediatric psychiatry », Revue Neurologique, vol. 174, no 3,‎ , p. 106–114 (ISSN 0035-3787, PMID 28579208, DOI 10.1016/j.neurol.2017.05.003, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]