Liste des auteurs interdits sous le Troisième Reich

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En mai et , dès les premiers mois du régime nazi, dans de nombreuses grandes villes allemandes, dans le cadre d'une « action contre l'esprit non allemand » initiée par Adolf Hitler, on organise de nombreux autodafés. Le choix des œuvres devant être brûlées se base sur des listes noires établies en par le ministère du Reich à l'Éducation du peuple et à la Propagande. Après les étudiants, ce sont les fonctionnaires qui continuent l'élimination des auteurs indésirables. Le , une première liste de douze auteurs allemands de renom paraît dans une revue spécialisée auprès des libraires.

Composition de liste des auteurs interdits[modifier | modifier le code]

La confiscation des "écrits nuisibles et indésirables" commence en 1933. Elle concerne les bibliothèques publiques, les librairies, les magasins d'antiquités, les bibliothèques privées comme celle des organisations persécutées (syndicats, partis politiques, associations éducatives des travailleurs, des communautés religieuses, des loges maçonniques). Les livres confisqués sont stockés dans les commissariats, les mairies et les bureaux de district.

La liste précise des "écrits nuisibles et indésirables", éditée en 1935 par le ministère du Reich, comprend 12 400 titres et les œuvres complètes de 149 auteurs interdits en raison de leurs opinions humanistes, démocratiques ou socialistes ou de leurs origines juives.

L'organisation nazie vise particulièrement :

  1. Les œuvres des auteurs allemands émigrés et étrangers refusant le régime nazi (H. G. Wells, Romain Rolland).
  2. La littérature marxiste, communiste ou bolchévique
  3. La littérature pacifiste
  4. La littérature libérale-démocrate et des "propagandistes" de la République de Weimar (Walther Rathenau, Heinrich Mann).
  5. Les ouvrages d'histoire abaissant l'origine, la nature et la culture du peuple allemand, niant la notion de race pour l'idée d'égalité en raison de la masse ou dégradant l'importance des leaders historiques (Emil Ludwig).
  6. Les écrits expliquant le darwinisme ou le monisme.
  7. Les livres sur l'art "dégénéré" (George Grosz, Otto Dix, Bauhaus, Erich Mendelsohn).
  8. Les livres d'éducation sexuelle (Magnus Hirschfeld).
  9. La littérature "décadente" (Oskar Maria Graf, Stefan Zweig, Jakob Wassermann, Franz Blei).
  10. Les œuvres d'auteurs d'origine juive, quel que soit le domaine.
  11. Les livres de conseils de vie amenant à une vision "bourgeoise ou féodale" superficielle et fausse.
  12. Les parodies de littérature nationaliste, patriotique (Paul Oskar Höcker).

Livres interdits par les SS[modifier | modifier le code]

Le , le Reichssicherheitshauptamt publie un décret de "livres classés nuisibles ou indésirables". Il est adressé aux responsables de la Sicherheitspolizei et du Sicherheitsdienst. La plupart des livres sont essentiellement religieux, philosophiques, métaphysiques et portent un titre banal. La Gestapo confisque des livres jusqu'en .

Auteurs interdits[modifier | modifier le code]

La liste suivante des auteurs interdits figure dans :

  1. Liste des schädlichen und unerwünschten Schrifttums, établie le (Numérisée sur berlin.de)
  2. Jahreslisten 1939–1941. Réimpression inchangée de l'édition de Leipzig en 1938 et en 1941, Vaduz 1979.
  3. Unerwuenschte Literatur in Frankreich. Ouvrages littéraires non désirables en France. 3. Auflage, Paris 1943. (Numérisé par Gallica)

La plupart des auteurs ont des origines juives ou sont des opposants politiques (pacifisme, communisme), ou suspectés d'en être. La liste comprend aussi des auteurs décédés.

A[modifier | modifier le code]

B[modifier | modifier le code]

C[modifier | modifier le code]

D[modifier | modifier le code]

E[modifier | modifier le code]

F[modifier | modifier le code]

G[modifier | modifier le code]

H[modifier | modifier le code]

I[modifier | modifier le code]

J[modifier | modifier le code]

K[modifier | modifier le code]

L[modifier | modifier le code]

M[modifier | modifier le code]

N[modifier | modifier le code]

O[modifier | modifier le code]

P[modifier | modifier le code]

R[modifier | modifier le code]

S[modifier | modifier le code]

T[modifier | modifier le code]

U[modifier | modifier le code]

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W[modifier | modifier le code]

Z[modifier | modifier le code]

Source de la traduction[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dietrich Aigner: Die Indizierung „schädlichen und unerwünschten Schrifttums“ im Dritten Reich. Bibliothekar-Lehrinstitut des Landes NRW, 1968
  • Hans Benecke: Eine Buchhandlung in Berlin. Erinnerung an eine schwere Zeit. Fischer Taschenbuchverlag, Frankfurt am Main 1995, (ISBN 3-596-12735-1)
  • Achim Bonte: Bücher mit Vergangenheit. Die Universitätsbibliothek Heidelberg als Sammelstelle verfemter Literatur im „Dritten Reich“. In: Theke 2001,1, S. 45–51
  • Sören Flachowsky: Die Bibliothek der Berliner Universität während der Zeit des Nationalsozialismus. Logos, Berlin 2000. (ISBN 3-89722-480-1) (Kapitel 8.2: Die Archivierung und „Sekretierung“ des „schädlichen und unerwünschten Schrifttums“, S. 129 ff.)
  • Jürgen Serke: Die verbrannten Dichter. Berichte, Texte, Bilder einer Zeit. Beltz & Gelberg, Weinheim und Basel 1977. (ISBN 3-407-80750-3)
  • Volker Weidermann : Das Buch der verbrannten Bücher. Kiepenheuer & Witsch, Köln 2008, (ISBN 978-3-462-03962-7)
  • Edda Ziegler: Die verbrannten Dichterinnen. Schriftstellerinnen gegen den Nationalsozialismus. Artemis & Winkler, Düsseldorf 2007
  • Erich Kästner: Über das Verbrennen von Büchern. Atrium-Verlag, Hamburg 2013