Libération de Kalamata

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Libération de Kalamata
Description de cette image, également commentée ci-après
Pétros Mavromichális dans la révolte de la Messénie par Peter von Hess.
Informations générales
Date
Lieu Kalamata Drapeau de la Grèce Grèce
Issue Prise de la ville par les Grecs, création du Sénat de Messénie.
Belligérants
Rebelles grecs Empire ottoman
Commandants
Pétros Mavromichális
Forces en présence
2 500 combattants Garnison de Kalamata (environ 150 hommes)

Guerre d'indépendance grecque

Coordonnées 37° 01′ nord, 22° 06′ est
Géolocalisation sur la carte : Péloponnèse
(Voir situation sur carte : Péloponnèse)
Libération de Kalamata
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Libération de Kalamata

La libération de Kalamata a lieu le lorsque les forces révolutionnaires irrégulières grecques prennent le contrôle de la ville après la reddition de la garnison ottomane, sans combat. Il s'agit de l'un des premiers événements de la guerre d'indépendance grecque. Kalamata est ainsi devenue la première grande ville à être libérée.

Contexte[modifier | modifier le code]

Dès les premiers jours de , le sentiment révolutionnaire prévaut dans le Péloponnèse et cela inquiète les Ottomans, qui envoient leurs familles dans les forteresses voisines. Au même moment, le chef de l'armée de Kalamata, Suleiman Aga Arnaoutoglou, appelle les élites grecques locales pour leur faire part de ses inquiétudes quant aux rapports faisant état d'un soulèvement à venir[1].

Il est informé que la région est pillée par de dangereux brigands et que ses 150 gardes ottomans ne sont pas suffisants pour défendre la ville. On le persuade alors de demander l'aide des Maniotes et de leur bey, Petrobey. Au même moment, Papaphléssas, qui tire les ficelles dans le Péloponnèse, réussit à persuader Petrobey de jouer un rôle de premier plan dans le soulèvement[1].

Le plan est parfaitement mis au point par les Grecs, qui se montrent extrêmement persuasifs en amenant Suleiman Aga à demander l'aide de Petrobey[2]. Le bey envoie 150 combattants expérimentés du Magne avec son fils Ilías Mavromichális (el), sous prétexte de protéger la ville des brigands. Après avoir gagné la confiance de l'aga, Ilías Mavromichális demande une aide supplémentaire du Magne car les rumeurs d'une invasion imminente de la ville vont croissant. En effet, l'aga demande des renforts à Petrobey. C'est le signal de l'attaque des rebelles grecs[3].

Libération[modifier | modifier le code]

Le , une force de 2 000 hommes armés, dirigée par Theódoros Kolokotrónis, resserre le siège autour de la ville en venant du sud-est et en occupant les collines environnantes[3].

Au même moment, Dimítrios Papatsónis (el) arrive avec un corps de plus de mille combattants messins, dont Mitropétrovas (el) et Panagiótis Kefálas (el), rejoignant les Maniotes de Petrobey et les forces de Papaphléssas, Anagnostarás et Nikitarás[note 1].

Le matin du , les révolutionnaires messéniens occupent la ville. Les Ottomans se rendent sans combattre et Soliman aga remet la ville et l'armement turc aux révolutionnaires grecs. À midi du même jour, devant l'église byzantine des Saints-Apôtres de Kalamata, une doxologie est exécutée par 24 prêtres et moines[5].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Peu après, l'un des premiers régiments tactiques est créé dans la ville sous le commandement du philhellène corse Joseph Balestra (el). Une réunion des chefs et des dirigeants locaux s'ensuit, au cours de laquelle il est décidé de former le Sénat de Messénie, un comité révolutionnaire qui est la première institution administrative des Grecs révoltés[6],[7].

Les Grecs commencent rapidement le siège des forteresses de Néokastro et de Monemvasia.

Représentation de la doxologie du 23 mars à Kalamata par le peintre Evángelos Drákos (Kalamata, Musée archéologique de Messénie (en)).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Dimítrios Papatsónis a participé à la lutte dès le premier jour de la Révolution à la tête de plus d'un millier de Messéniens, parmi lesquels de grands chefs tels que Mitropétrovas et Panagiótis Kefálas. »[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Chrístou 2013, p. 34.
  2. Chrístou 2013, p. 35.
  3. a et b Chrístou 2013, p. 36.
  4. Papatsónis 1960, p. 11.
  5. Chrístou 2013, p. 37.
  6. Papageorgíou 2005, p. 121.
  7. Vogli 2010, p. 193.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (el) Thanássis Chrístou, Πολιτικές και κοινωνικές όψεις της επανάστασης του 1821 [« Aspects politiques et sociaux de la révolution de 1821 »], Athènes, Papazisis,‎ , 262 p. (ISBN 978-9-6002-2915-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (el) Stéphanos Papageorgíou, Από το γένος στο έθνος : Η θεέλίωση του ελληνικού κράτους, 1821-1862 [« Du genre à la nation : La création de l'État grec, 1821-1862 »], Athènes,‎ . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (el) Panagiótis Papatsónis, Απομνημονεύματα [« Mémoires »], Athènes, Εθνικό Τυπογραφείο,‎ . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Elpida Vogli, « The Greek War of Independence and the emergence of a modern nation-state in Southeastern Europe (1821-1827) », dans Plamen Mitev et al., Empires and Peninsulas: Southeastern Europe Between Karlowitz and the Peace of Adrianople, 1699-1829, Berlin, LIT Verlag, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.