Leila Alaoui

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Leila Alaoui
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 33 ans)
OuagadougouVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Leila Belhassan-AlaouiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Domiciles
Formation
Activités
Conjoint
Nabil Canaan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Site web
Distinctions

Leila Alaoui, née le à Paris et morte le à Ouagadougou (des suites des blessures reçues au cours des attentats du 15 janvier), est une photographe et vidéaste franco-marocaine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse, études et parcours[modifier | modifier le code]

Leila Alaoui naît le [1] à Paris[2] d'un couple franco-marocain ; sa mère, Christine, est une photographe française et son père, Abdelaziz Alaoui, un homme d'affaires marocain[3],[4].

Elle grandit à Marrakech à partir de ses six ans[5], résidant dans le quartier de la Palmeraie[3] et suivant une scolarité dans des établissements qui relèvent de l'enseignement français au Maroc : l'école Auguste-Renoir puis le lycée Victor-Hugo[3]. Elle part après étudier la photographie et la sociologie à l'université de la Ville de New York (CUNY), où elle obtient un « Bachelor of Science » (BSc) en photographie[6]. Elle voyage ensuite en Europe et en Amérique avant de se réinstaller au Maroc à partir de 2008, tout en vivant régulièrement à Beyrouth — où elle a ouvert le centre d'art Station dans une usine désaffectée avec son compagnon Nabil Canaan[7] — et à Paris[8].

Mort[modifier | modifier le code]

Elle est grièvement blessée par balles à la terrasse du Cappuccino le lors des attentats de Ouagadougou[9],[10], au Burkina Faso, où elle réalisait un reportage pour Amnesty International[11]. En raison d'« une défaillance cardiaque due à des complications post-traumatiques, d’après plusieurs témoignages concordants »[12], elle meurt trois jours plus tard[9], à l'âge de 33 ans. Le , son rapatriement est effectué au Maroc[13] et le 20, elle est inhumée au cimetière Al Imam Souhaili de Marrakech[14].

Par arrêté du , la mention « Victime du terrorisme » est inscrite sur son acte de décès[15].

Hommages[modifier | modifier le code]

À la suite de son décès, de nombreux hommages lui ont été rendus, au Maroc ou ailleurs : elle a notamment fait la une de magazines marocains comme, en janvier de la même année, l'hebdomadaire Telquel (no 701 ; « Leila Alaoui, 1982-2016 : Nous l'avons tant aimée »)[16], ou en février, les mensuels féminin Femmes du Maroc (no 235 ; « Leila Alaoui : Immortelle »)[17] et masculin VH Magazine (no 146 ; « 1982-2016, Leila Alaoui : Un regard »)[18].

La 6e édition de la Biennale — artistique — de Marrakech, organisée du au , a été dédiée à sa mémoire[19].

En , représentée par son frère Soulayman, elle a été décorée officière de l'ordre du Ouissam alaouite — ordre du Mérite national[20] — par le roi Mohammed VI[21].

Sa famille crée en la Fondation Leila Alaoui dans le but de permettre l'archivage, la conservation et la diffusion de son œuvre ainsi que de porter les valeurs et combats qui étaient les siens[22].

Toujours en 2016, une fresque à son effigie est peinte sur un bâtiment de Grenoble par Snek (Marc-Alexandre Pisicchio)[23].

En , Leila Alaoui est promue commandeure de l’ordre des Arts et des Lettres à titre posthume[24] par Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication.

En 2018, le musée Yves Saint Laurent de Marrakech consacre une exposition à son œuvre[25].

Le 12 juillet 2021 est inaugurée une fresque monumentale représentant son portrait à Tanger, réalisée par l'artiste Mouad Aboulhanna[26].

Travaux[modifier | modifier le code]

Les études de Leila Alaoui montrent les réalités sociales[27] et nationales dans un mode d'expression aux confins du documentaire et des arts plastiques[28]. Elle travaillait sur les identités culturelles et les migrations en créant des installations vidéo, des reportages et des photographies de studio, notamment dans un studio mobile qu'elle installait au plus près des lieux qu'elle voulait illustrer[29].

Sa série Les Marocains[30], inspirée par The Americans de Robert Frank et In The American West de Richard Avedon[31], regroupe des portraits « pris sur le vif, dénués de tout artifice, pour montrer le vrai visage du Maroc »[32].

Expositions et participations à des festivals[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Festivals de films et d'art vidéo[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Narjis Rerhaye, « Leila Alaoui, trentième victime des attaques de Ouagadougou », Libération, Casablanca,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Leila Alaoui », sur Biennale des photographes du monde arabe contemporain (consulté le ).
  3. a b et c Raoul Mbog, « Victime de l’attaque au Burkina, Leila Alaoui, figure rayonnante de la jeune photographie », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. Photographie de 1997 où apparaissent, de gauche à droite : les parents de Leila Alaoui, Bill Willis, Leila Alaoui et Edward Gabriel, ambassadeur des États-Unis au Maroc ; issue de « Bill Willis, l'esthète de Marrakech », Vanity Fair, no 14,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Stéphanie Gaou (propos recueillis par), « Leila Alaoui, l'anthropologue de l'image », Urbain, Tanger, no 15,‎ (lire en ligne)
  6. Voir sur dimabladna.com.
  7. « Leïla Alaoui, le talent généreux » par Caroline Stevan dans Le Temps du mardi 19 janvier 2016
  8. « Histoire de la photographie au Maroc » : notice extraite du Monitor de la culture contemporaine au Maroc 2012 sur le site صورة /Soora.
  9. a et b Burkina : le bilan de l’attentat s’élève à 30 morts après le décès de la photographe Leïla Alaoui, Jeune Afrique avec AFP, 19 janvier 2016.
  10. « 126 blessés dans l’attentat à Ouagadougou dont la Marocaine Leila Alaoui » sur le site de l'hebdomadaire Telquel le 16 janvier 2016.
  11. « La photographe Leila Alaoui, exposée à Paris, blessée à Ouagadougou » par Pierre Haski sur le site Rue89 le 16 janvier 2016.
  12. Ali Amar, « Requiem : Leïla Alaoui, morte dans l’indifférence de la France et du Maroc », sur Ledesk.ma, (consulté le ).
  13. Géraldine Dulat, « Funérailles émouvantes de Leila Alaoui à Marrakech »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Illionweb.com, (consulté le ).
  14. Qods Chabâa et Abderrahim Ettahiry, « Émouvantes funérailles de Leila Alaoui à Marrakech », sur Le360.ma, (consulté le ).
  15. Arrêté du 28 octobre 2016 portant inscription de la mention « Victime du terrorisme » sur un acte de décès, JORF no 256, 3 novembre 2016, texte no 125, NOR JUST1630455A.
  16. « La une du no 701 de Telquel » (consulté le ).
  17. « La une du no 235 de Femmes du Maroc » (consulté le ).
  18. « La une du no 146 de VH Magazine » (consulté le ).
  19. « Marrakech Biennale : Hommage à Leila Alaoui », sur www/medias24.com, Casablanca, Société des nouveaux médias, (consulté le ).
  20. a et b « Les dix types de wissams royaux accordés par Mohammed VI », sur Telquel, Casablanca, (consulté le ).
  21. « Voici les personnalités décorées par le roi Mohammed VI », sur bladi.net, (consulté le ).
  22. « fondation Leila Alaoui - Qui sommes-nous ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  23. Snek (Marc-Alexandre Pisicchio), « Fresque Leila Alaoui », sur snek-art.com, (consulté le ).
  24. « Leïla Alaoui promue Commandeur de l’ordre des Art et des Lettres à titre posthume - Ministère de la Culture », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  25. « Le musée Yves Saint Laurent Marrakech rend hommage à Leila Alaoui », Plurielle,‎ (lire en ligne)
  26. « Vidéo. Tanger: réhabilitée, la fresque immortalisant Leila Alaoui inaugurée en présence de sa famille », sur fr.le360.ma, (consulté le ).
  27. « Leila Alaoui, passionnée de photographie sociale » - Coup de cœur pour une photographe marocaine qui a réalisé dernièrement de magnifiques portraits de Marocains, le 15 décembre 2012 sur le site Caro Fashionews reprenant un article du Matin du 9 février 2012.
  28. Voir sur femmesdumaroc.com.
  29. a et b Voir sur if-maroc.org.
  30. « Les Marocains », sur Leilaalaoui.com (consulté le ).
  31. Antoine Coutin (propos recueillis par), « Interview de Leila Alaoui : “Je voulais surtout éviter le regard condescendant.” », sur Actuphoto, (consulté le ).
  32. Maroc : La photographe Leila Alaoui capture des visages typiques du pays pour sa série « Les Marocains » sur le site du Huffington Post le 26 mai 2014.
  33. Voir sur rfi.fr.
  34. « Insoumission » Carte Blanche à Mahi Binebine.
  35. « Jean-Baptiste Sénégas et sa chambre photographique au festival Photomed », 23 mai 2014.
  36. Voir sur mep-fr.org.
  37. Voir sur euro-mediterranee.blogspot.fr.
  38. « Les Nuits photographiques : Leila Alaoui, Crossings » le 15 janvier 2016.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mustapha Saha, Hommage à Leila Alaoui
  • Mustapha Saha, La Belle Maghrebine, hommage à Leila Alaoui
  • Zineb Ibnouzahir Lahlou (propos recueillis par), « Leila Alaoui : « L’autre c’est moi » », Femmes du Maroc, Casablanca, Groupe Caractères,‎ (lire en ligne)
  • Telquel, Casablanca, Telquel Média, no 701, du 22 au [lire en ligne] :
    • Éléonore Bénit, « Leila Alaoui, photographe hors cadre », p. 20-24 ;
    • Mahi Binebine, « Hommage : Croix de bois, croix de fer », p. 25 ;
    • Meryen Saadi, « Déclarations : Ils ont aimé Leila Alaoui », p. 26-27.

Liens externes[modifier | modifier le code]