Jean-Michel Phelippot

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Jean-Michel Phelippot
Image illustrative de l’article Jean-Michel Phelippot
Le séminaire Saint-Firmin, lieu du martyre
Bienheureux, martyr
Naissance 1743
Paris
Décès  
Paris
Nationalité Française
Béatification  Vatican
par Pie XI
Vénéré par Église catholique romaine
Fête 3 septembre

Jean-Michel Phelippot[N 1],[N 2]né à Paris en 1743 et mort le dans cette même ville est un prêtre catholique français, martyr en haine de la foi. Assassiné lors du massacre du séminaire Saint-Firmin, il est béatifié 134 années plus tard par le pape Pie XI le .

Contexte historique[modifier | modifier le code]

La France révolutionnaire déclare la guerre à l'Autriche le  ; les premières pertes du conflit font porter la responsabilité de celles-ci au clergé réfractaire et ses partisans soupçonnés de comploter avec l'ennemi. Le par le Manifeste de Brunswick les Autrichiens et les Prussiens menacent Paris d'« une exécution militaire et d'une subversion totale » si la « famille royale subissait le moindre outrage »[1].

En revanche le 10 août 1792 le peuple de Paris en colère abat la monarchie. Sans-culottes et volontaires de Brest et de Marseille prennent le Palais des Tuileries ; les ordres religieux restants, y compris les écoles et les hôpitaux sont supprimés et ceux qui sont réfractaires au serment doivent partir ou être arrêtés et expulsés[2]

Reconstitution biographique[modifier | modifier le code]

Jean-Michel Phelippot est prédicateur à Paris, chapelain au Collège de Navarre.

Le séminaire Saint-Firmin[modifier | modifier le code]

Il occupait les numéros 2, 4, et 4 bis de l'actuelle rue des Écoles dans le Vè arrondissement[3]. En 1632, les bâtiments prennent le nom de collège et de séminaire saint Firmin (une chapelle y est dédiée à ce saint)[3]. En 1763, le collège est rattaché au collège Louis-Le-Grand ; le reste des bâtiments demeure séminaire jusqu’à la Révolution[3].

Au mois d' le séminaire Saint-Firmin devient un dépôt pour les prêtres qui n'ont pas prêté le serment et les laïcs qui les suivent, les communautés religieuses du quartier et également les aumôniers des hôpitaux[3]. Jean-Michel Phelippot y est incarcéré depuis le [4] parce qu'il est contre la constitution civile du clergé et l'Église constitutionnelle déclarée schismatique par le pape Pie VII.

Le massacre[modifier | modifier le code]

Le le bruit court que les Prussiens ont investi Verdun et ont exigé sa reddition. Le au matin la Commune insurrectionnelle fait placarder dans Paris un appel aux armes[5] Les sans-culottes sont pris de panique et ils craignent que des contre-révolutionnaires emprisonnés surgissent tout à coup et rejoignent l'ennemi ; pendant plusieurs jours ils vont « éliminer » en un mot « massacrer » c'est-à-dire, tuer.

Cependant la nuit du 2 au quatre personnes sur 90 du dépôt du Séminaire Saint-Firmin, réussissent à sortir en sautant par dessus des murs et des toits ; les autres en se blotissant dans de vieux greniers où elles vont demeurer deux jours sans se montrer et sans aucun secours. Et d'autre part, huit à dix personnes qui franchissent avec une échelle le mur qui séparait le séminaire du Collège du Cardinal-Lemoine[6]

Le à 5 heures 30 du matin les « septembriseurs » s'attaquent aux prêtres incarcérés[5],[6]. Ils parcourent les galeries, tuant. Certains sont précipités par les fenêtres et achevés sur le pavé. Les cadavres de la rue sont enlevés le jour même et, dévêtus, ils sont emmenés aux carrières de la Tombe-Issoire[7] Trois jours passeront et on enlèvera les cadavres restés à l'intérieur après avoir récupéré leurs vêtements ; conjointement il est procédé en même temps à l'inventaire de leurs chambres et des scellés sont posés[6]

Béatification[modifier | modifier le code]

Parmi les milliers de victimes de septembre 1792, l’Église catholique a retenu les noms de 3 évêques, 181 prêtres (dont Jean-Michel Phelippot) 2 diacres, 1 clerc et 4 laïcs, dont elle a reconnu, en 1926, la mort par fidélité à Rome. Ils sont alors béatifiés, déclarés bienheureux et leurs noms sont inscrits au Martyrologe romain.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ivan Gobry Dictionnaire des martyrs de la Révolution éditions Argé, 1990 page 234
  • Joseph Grente, Les martyrs de Septembre 1792 à Paris, Paris, Téqui,
  • Henri Welschinger, Les martyrs de septembre, Angers, (lire en ligne)

Mémoire liturgique[modifier | modifier le code]

Il est fêté le [8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Phelippot est l'orthographe admise depuis Histoire particulière des événements en France, en 1792 de Pierre-Anne-Louis de Maton de La Varenne ouvrage publié en 1806 page 451.
  2. Il faut noter que l'Association du souvenir des martyrs donne aussi en 1992 l'orthographe Phelippot mais surtout ne donne pas le prénom Jean-Michel cf page 171 de 1792, les massacres de septembre

Références[modifier | modifier le code]