Internormativité

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L'internormativité, ou enchevêtrement normatif, est la manière dont différents ordres normatifs, dont les ordres juridiques, interagissent et s'influencent les uns les autres.

Histoire du concept[modifier | modifier le code]

L'expression est apparue pour la première fois sous la plume du juriste Jean Carbonnier en 1977[1]. Depuis, elle continue d'être utilisée, sans qu'une définition figée ait été arrêtée[2].

Usages[modifier | modifier le code]

La notion d'internormativité est mobilisée en sociologie du droit afin de comprendre comment les gens articulent leurs pratiques du droit par rapport à leurs pratiques d'autres systèmes de normes, par exemple la religion[3]. Elle sert aussi à penser les rapports entre le droit et des systèmes de pouvoir économique, comme par exemple le management[4].

En philosophie du droit, le concept d'internormativité peut aussi servir à penser la distinction entre droit et morale[5].

En droit comparé, l'internormativité peut aussi servir à penser les interactions d'ordres juridiques qui seraient de nature différentes[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Jean-Guy Belley, Le droit soluble: contributions québécoises à l'étude de l'internormativité, Paris, L.G.D.J., coll. « Collection Droit et société », (ISBN 978-2-275-00207-1)

Chapitres d'ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Jacques Chevallier, « L’internormativité », dans Hugues Dumont, Philippe Gérard, Isabelle Hachez, François Ost, Yves Cartuyvels, Michel Van de Kerchove (eds.), Les sources du droit revisitées - vol. 4 : Théorie des sources du droit, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis, coll. « Collection générale », (ISBN 978-2-8028-0510-6, lire en ligne Accès payant)

Articles de revue[modifier | modifier le code]

  • Bertrand Lavoie, « Avoir conscience de l’internormativité : contribution à l’étude de la conscience du droit en contexte pluraliste », McGill Law Journal / Revue de droit de McGill, vol. 64, no 3,‎ , p. 415–445 (ISSN 0024-9041 et 1920-6356, DOI 10.7202/1071746ar, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  • François Ost, « De l’internormativité à la concurrence des normativités : quels sont le rôle et la place du droit ? », Les Cahiers de droit, vol. 59, no 1,‎ , p. 7–33 (ISSN 0007-974X et 1918-8218, DOI 10.7202/1043684ar, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  • Frédéric Rouvière, « La distinction des normes juridiques et des normes morales : un point de vue constructiviste », Les Cahiers de droit, vol. 59, no 1,‎ , p. 261–283 (ISSN 0007-974X et 1918-8218, DOI 10.7202/1043692ar, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  • Véronique Champeil-Desplats, « Droit, pluralité des modes de normativité et internormativité. Regard juridique », La Revue des droits de l’homme. Revue du Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux, no 16,‎ (ISSN 2264-119X, DOI 10.4000/revdh.6413, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  • Boris Barraud, « La corégulation d’Internet (ou comment répondre à la plurinormativité par l’internormativité) — Une contribution française », Les Cahiers de droit, vol. 59, no 1,‎ , p. 85–116 (ISSN 0007-974X et 1918-8218, DOI 10.7202/1043686ar, lire en ligne Accès libre, consulté le )