Ilie Balea

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Ilie Balea
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Metteur en scène de spectacle lyrique, musicologue, professeur d'universitéVoir et modifier les données sur Wikidata

Ilie Balea, né le 25 juin 1923 à Brașov, en Roumanie et mort le 13 août 1985 à Cergy-Pontoise, en France, est un metteur en scène d’opéra, musicologue, professeur d’université et chercheur roumain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ilie Balea[1] est un musicologue[2] et metteur en scène[3] roumain exilé en France en 1982 durant la dictature de Ceaușescu.

Études[modifier | modifier le code]

Ilie Balea suit ses études secondaires au lycée Andrei Șaguna de Brașov (en), réputé pour la qualité de son enseignement. Cette formation lui permet d’entamer des études universitaires dès l’âge de dix-sept ans.

De 1940 à 1942, il étudie le solfège, l’harmonie et le contrepoint au Conservatoire municipal de Brașov. Puis, il enchaîne sa vie universitaire entre les villes de Sibiu et Cluj. Ce déplacement entre les deux villes intervient à la suite du deuxième arbitrage de Vienne : l’Université de Cluj, ville se trouvant dans le territoire cédé à la Hongrie, déménage en régime d’urgence pour Sibiu. De 1942 à 1946, Ilie Balea suit les cours de la Faculté de philosophie de Sibiu-Cluj. Ses professeurs sont des personnalités reconnues : Lucian Blaga (philosophie de la culture), Liviu Rusu (ro) (esthétique), Dumitru D. Roșca (philosophie), Nicolae Mărgineanu (ro) (psychologie). Parallèlement, il suit les cours de la Faculté de médecine de Sibiu-Cluj, de 1942 à 1948[1].

Ilie Balea, membre du Cercle littéraire de Sibiu

Durant son séjour à Sibiu, Ilie Balea rejoint le Cercle littéraire de Sibiu (ro) constitué, entre 1940 et 1947, par l’élite de Transylvanie réunie autour de son mentor spirituel, le poète et philosophe roumain Lucian Blaga (1895-1961).

De retour à Cluj, ville rendue officiellement à la Roumanie lors du traité de Paris, Ilie Balea obtient, avec la mention « très bien », le diplôme de docteur en médecine[1] de l’Université Victor Babes de Cluj, le 13 octobre 1948, en soutenant la thèse « Les névroses d’organe ».

Faisant toutefois le choix de se consacrer à la mise en scène d'opéra, Ilie Balea reprend le chemin des études. De 1949 à 1950, il suit les cours de mise en scène de l'Institut de Théâtre de Cluj[1].Dans la foulée, il est secrétaire artistique de l'Opéra roumain de Cluj[1]. Puis, en 1951, il devient metteur en scène de cette institution[2],[4].

Metteur en scène d’opéra[modifier | modifier le code]

Ilie Balea réalise plus de 50 mises en scène d’opéra sur les scènes lyriques de Cluj, Timișoara, Galați (Roumanie), Téhéran (Iran), Ankara (Turquie), Paris, Belfort (France) et il effectue, avec sa troupe, des tournées en Italie et Bulgarie.

Ilie Balea assure également la traduction en roumain d’un certain nombre de livrets d’opéra du répertoire classique[1]: Werther de Jules Massent (1962), Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns (1964), La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart (1965) ou Le Triptyque de Giacomo Puccini (1971), entre autres.

Mises en scène d’opéra réalisées par Ilie Balea[modifier | modifier le code]

À  l'Opéra roumain de Cluj[5], Ilie Balea met en scène Tannhäuser de Richard Wagner (1957), Faust de Charles Gounod (1960), Carmen de Georges Bizet (1960), Eugène Onéguine de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1961), Werther de Jules Massenet (1962), Les Fiançailles au couvent de Sergueï Prokofiev (1964), Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns (1965), Ernani de Giuseppe Verdi (1966), Michelangelo de Alfred Mendelsohn (en)(1969), Don Carlos de Giuseppe Verdi (1970), La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart (1970), Romulus de Salvatore Allegra (it)(1971), Le Triptyque de Giacomo Puccini (1972), Ulysse/Zamolxe de Liviu Glodeanu (1973), Le Secret de Don Giovanni de Cornel Taranu (1974), Degrés de l’histoire de Mihai Moldovan (de) et Modèle Mioritique de Corneliu Dan Georgescu (ro) (1974), Le livre avec Apolodor de Stefan Niculescu (en) (1975), Năpasta (Le Malheur) de Sabin Drăgoi (ro) (1977), Le Pays du sourire de Franz Lehár (1978), Der Vogelhändler (Le Marchand d'oiseaux) de Carl Zeller (1979), Pană-Lesnea de Paul Constantinescu (1980), Falstaff de Giuseppe Verdi (1982)

À l’Opéra hongrois de Cluj, Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart (1975).

Au Studio du Conservatoire Gheorghe-Dima de Cluj, il met en scène La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart (1965), Albert Herring de Benjamin Britten (1967), Le Secret de Don Giovanni de Cornel Țăranu (1970), Le retour d’Ulysse dans sa patrie de Claudio Monteverdi (1972), L’Histoire du Soldat de Igor Stravinsky (1972)

À l'Opéra de Timișoara, il met en scène La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart (1966), Michelangelo de Alfred Mendelsohn (1968), Le Secret de Don Giovanni de Cornel Țăranu (1973).

Au Théâtre Musical de Galați (ro) , L’Elixir d’amour de Gaetano Donizetti (1979).

À l’Opéra d’Ankara (en), Rigoletto de Giuseppe Verdi (1973), Pagliacci de Ruggero Leoncavallo (1974), Traviata de Giuseppe Verdi (1974), La Sonnambula de Giovanni Bellini (1974), Andrea Chénier de Umberto Giordano (1974), Le Barbier de Séville de Gioacchino Rossini (1975), Romeo et Juliette de Charles Gounod (1975).

À l'Opéra de Téhéran, Talar-e Roudaki, Le Petit Chaperon Rouge de Jiří Pauer (1973).

Au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, L’Histoire du Soldat de Igor Stravinski. Hommage à Nadia Boulanger (1980).

Au Théâtre Goldoni de Livourne, Carmen de Georges Bizet (1981).

Au Nouveau Théâtre de Belfort, Il mondo della luna (Le Monde de la Lune) de Joseph Haydn (1984).

Livrets d’opéra écrits par Ilie Balea[modifier | modifier le code]

Comme l’indique Viorel Cosma (en) dans Muzicieni români[1], Ilie Balea est auteur de plusieurs livrets originaux : Povestea țapului (Le Conte du bouc) de Max Eisikovits (ro) (1954), Neamul Șoimăreștilor (La lignée des Șoimărești) de Tudor Jarda (ro) (1959), Fîntîna cu bucluc (La Fontaine aux tracas) de Max Eisikovits (ro) (1961), Secretul lui Casanova (Le Secret de Don Giovanni) de Cornel Țăranu (1969)

Extraits des chroniques sur les mises en scène d'Ilie Balea[modifier | modifier le code]

En collaboration avec le scénographe George Codrea, il conçoit des créations visuelles ingénieuses pour de nombreux spectacles lyriques. Ses mises en scène sont remarquées pour leur esprit d’avant-garde et leur originalité, comme le démontrent les extraits des chroniques ci-dessous.

Le Triptyque de Giacomo Puccini, Smaranda Oțeanu, Scînteia, 31 mai, 1972[6]

« Le metteur en scène Ilie Balea (également auteur de la traduction en roumain du livret) a réussi à faire du triptyque un grand spectacle. Il a donné à la scène (avec le scénographe George Codrea) largeur et profondeur, a conduit les acteurs vers un jeu moderne et vivace [...]. Il a construit, à partir de La Houppelande, Sœur Angélique et Gianni Schicchi, un spectacle moderne. » « Les artistes de Cluj, des noms prestigieux de l’art lyrique roumain – nous rappelons Lucia Stanescu, Ilie Balea – sont constamment à la recherche de solutions, de créations nouvelles. Ils donnent aux jeunes artistes l’occasion de s’affirmer (la plupart des solistes font partie de la jeune génération), ils collaborent avec les écoles pour assurer le public de l’opéra d’aujourd’hui et de demain. La passion et le sérieux avec lesquels ils travaillent montrent pleinement leurs fruits. »

L’Histoire du Soldat de Igor Stravinsky, M. Caranica Fulea, Tribuna (ro) , 26 octobre 1972[7]

« L’Histoire du soldat a été un très beau succès tant en ce qui concerne l'exécution de la partie musicale comme le spectacle lui-même, interprété par d’excellents chanteurs [...]. Et, bien sûr, la mise en scène signée par Ilie Balea, grâce auquel le spectacle a acquis cohérence et fraîcheur.»

Outre le répertoire classique, Ilie Balea s'intéresse aux œuvres des compositeurs roumains ou étrangers de sa génération. Ces mises en scène sont saluées dans la presse roumaine :

Ulysse/Zamolxe de Liviu Glodeanu, Michaela Caranica-Fulea, Tribuna (ro) , 17 mai 1973[8]

« L’Opéra roumain de Cluj prépare la plus grande surprise de ces dernières années par la première des deux opéras : Zamolxe et Ulysse de Liviu Glodeanu. Il nous surprend d’abord en s'attaquant à cette musique [...] puis en nous faisant découvrir une œuvre qui contredit, dès le début, les éventuelles fausses idées sur l’obsolescence du genre. »

« Avec Zamolxe, l’Opéra roumain de Cluj a fait un pas décisif dans le sens du concept actuel du spectacle et de son incarnation. »

« L’idée originale était la création d’un spectacle total où le metteur en scène, le scénographe et le chorégraphe travaillent ensemble, sur un pied d'égalité, pour atteindre un but unique : donner vie à la partition en trouvant des équivalences aux structures sonores. »

« Le metteur en scène Ilie Balea, qui a corrélé tous les paramètres, parvient à donner corps à son impulsion initiale : créer un spectacle total. »

Ulysse/Zamolxe de Liviu Glodeanu, Teodora Albescu, România literară, n° 19, 10 mai 1973[9]

« Un spectacle d'une grande force émotionnelle, un spectacle artistique très unitaire, voici les principales impressions que m’a laissées la première d’Ulysse et Zamolxe et Liviu Glodeanu à Cluj. » « Par conséquent, un esprit d’équipe soutient la mise en scène des deux œuvres. À la réalisation, les jeunes Valeria Gherghel, Radu Ciucă et Francisc Zsigmond, dont les débuts chorégraphiques semblent prometteurs, se joignent à quelques noms de notoriété pour le théâtre lyrique roumain : le metteur en scène Ilie Balea, le scénographe George Codrea, le chef d’orchestre Ion Iancu. Fantaisie créatrice, habileté, sérieux, enthousiasme, tout concourt à obtenir des équivalents scéniques impressionnants pour les pages écrites par Liviu Glodeanu. »

Degrés de l’histoire de Mihai Moldovan (de) et Modèle Mioritique de Corneliu Dan Georgescu (ro), Vasile Herman, Tribuna, 13 novembre 1975[10]

« Récemment conclu, l’Automne musical de Cluj a inclus, parmi ses principaux événements, deux premières de la scène roumaine contemporaine : Modèle Mioritique de Corneliu Dan Georgescu et Degrés de l'histoire de Mihai Moldovan. Ceux-ci forment un binôme soudé, sous l’aspect de l’idée poétique, se conditionnant et complétant l’un l’autre. Cela est dû à l’intuition lucide du metteur en scène Ilie Balea qui, en les combinant, obtient un tout, comme une œuvre en deux actes. »

« L’ensemble du spectacle a été conçu par le metteur en scène Ilie Balea dans le sens d’une combinaison organique entre musique, lumières, décor, mouvement scénique, solistes et chœur. »

« Sans aucun doute, la mise en scène de Modèle Mioritique et Degrés de l'histoire s’avère un choix inspiré pour renouveler et enrichir le répertoire de l’Opéra roumain. »

Ilie Balea auteur : journalisme, écrits théoriques[modifier | modifier le code]

Journalisme[modifier | modifier le code]

En tant que journaliste, Ilie Balea publie de nombreux articles et comptes-rendus dans la presse roumaine (Muzica (ro), Contemporanul (en), Tribuna (ro), România Literară, revue Steaua (ro), Secolul 20, Echinox) et étrangère (La Revue musicale et Autrement de Paris, Telegram de Zagreb).

Il est important de souligner qu'il est le chroniqueur accrédité de la revue Tribuna (ro) de Cluj lors de la première édition du Festival Georges-Enesco[11] organisée, en 1958, en l’honneur du célèbre compositeur roumain[12].

Écrits théoriques[modifier | modifier le code]

Sémiologie de l’opéra[modifier | modifier le code]

Ses travaux qui proposent une sémiologie de l’opéra s’inscrivant dans la poursuite du structuralisme. Ilie Balea s’inspire de personnalités-phares de ce courant de pensée, telles que Claude Lévi-Strauss en anthropologie, Roland Barthes en littérature, Jean Piaget en psychologie, mais aussi Julia Kristeva, Louis Hjelmslev ou Roman Jakobson et il les cite à maintes reprises dans ses écrits. Pour Ilie Balea, l'opéra est un champ d’interférences sémiologiques entre divers langages : littérature, musique et arts visuels[13]. Parmi ses écrits liés à la sémiologie de l'opéra, il faut rappeler : Le Dialogue des arts[14], Vers une sémiologie de l'opéra[13], Le paradigme du spectacle[15], Le spectacle, une poïetique de la présentation[16].

Phénoménologie[modifier | modifier le code]

Ilie Balea participe aux colloques et travaux de la Société Internationale de phénoménologie et littérature. Dans ce cadre, il propose le concept opératoire de « veille paradoxale »[17], en tant que pendant du sommeil paradoxal. Celui-ci lui permet de présenter ses observations sur le cerveau et son fonctionnement lors du processus créatif : rêve - songe - mensonge – fiction. Les réflexions d'Ilie Balea sont nourries par des lectures sur les dernières découvertes en neurobiologie (Réflexions sur le cerveau de Francis Crick, entre autres), mais aussi en astronomie, physique ou mathématiques, comme Lectures on Physics de Richard P. Feyman ou Modèles mathématiques de la morphogenèse de René Thom. Ces ouvrages sont cités par Ilie Balea dans La Veille paradoxale, Phénoménologie et Littérature : l’origine de l’œuvre d’art[17].

Pédagogie[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de Gong 49, atelier de l’étudiant-chanteur, organisé au Conservatoire Gheorghe Dima de Cluj de 1963 à 1974, Ilie Balea forme de nombreux chanteurs roumains qui connaîtront, par la suite, une carrière internationale : Julia Varady, Mariana Niculescu, Emil Gherman, Ion Tudoroiu, entre autres. Plus tard, il est invité au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris pour assurer diverses leçons, notamment

Ilie Balea avec ses étudiants, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris

Principes de composition du spectacle, leçon à la classe de composition (1980) et Six leçons sur la formation du chanteur-acteur (1982 – 1983).

Dans le cadre de ses publications et ses stages pour les jeunes chanteurs auprès de la Fondation Royaumont, Ilie Balea met à contribution ses connaissances dans les domaines aussi divers que les neurosciences, la psychologie, les techniques vocales et de jeu pour développer des méthodes de travail visant à aider les chanteurs d’opéra dans leurs prestations scéniques. À retenir : La voix – complexité d’un signe, structure d’un langage multimodal, texte publié dans la Lettre de Royaumont N°1 et les stages « études analytiques des rôles d’opéras » qu'il a dirigés, en 1983, au Centre régional de la Voix d’Île-de-France, Fondation Royaumont[18].

Émissions radiophoniques[modifier | modifier le code]

Ilie Balea réalise et présente de nombreuses émissions radiophoniques en Roumanie et en France.

Les dernières sont diffusées sur France Musique[19], de février à avril 1983, dans le cadre de « Musique de nuit » (28 février, 1er et 3 mars 1983), « D’une oreille l’autre » (13 mars 1983), « Embranchements wagnériens et déguisement du leitmotiv » (21et 24 mars 1983), « Musiciens à l’œuvre » : Islande (18 avril) ; Portugal (19 avril) ; Roumanie (21 avril) ; Grèce (22 avril).

Discographie[modifier | modifier le code]

Ilie Balea est auteur des textes de pochette pour les disques Lucia Stănescu, Arii din opere, label Electrecord, Vinyle,1980, Lia Hubic, Arii din opere, label Electrecord, Vinyle,1980, Verdi, Puccini, Rossini - Solişti ai Operei române din Cluj, label Electrecord, Vinyle, sine die. En outre, il est auteur des paroles de Cîntec de urare de Tudor Jarda, dans A Țării primăvara, label Electrecord, Vinyle, 1972 et Vioara de Claude Romano (pseudonyme de George Sbârcea), dans Cele mai frumoase tangouri de Claude Romano, label Electrecord, Vinyle, 1980.

Exil en France[modifier | modifier le code]

En 1982, à l’âge de 59 ans, Ilie Balea est contraint de fuir la dictature de Ceaușescu qui sévit dans son pays natal.

Durant les trois ans de sa vie en France (1982-1985), Ilie Balea donne des cours au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, il réalise des émissions de radio sur France Musique, il est sollicité dans le cadre du Centre régional de la Voix d’Île-de-France de la Fondation Royaumont où il assure des stages et publie des textes, il participe également aux travaux du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Paris, groupe de Recherches esthétiques, sous la direction de René Passeron et à des colloques nationaux et internationaux. Il est invité, en 1984, par le Nouveau Théâtre de Belfort pour mettre en scène Le Monde de la Lune de Joseph Haydn.

Durant cette période, Ilie Balea travaille également à la rédaction de l’ouvrage OPÉRA – guide-dictionnaire en vue d’une publication aux éditions Jean-Claude Lattès. L'ensemble de ces activités menées par Ilie Balea en France sont détaillées par Francis Maréchal, Directeur culturel de la Fondation Royaumont[20] dans l'introduction à l'article La voix – complexité d’un signe, structure d’un langage multimodal publié dans la Lettre de Royaumont N°1.

Décès[modifier | modifier le code]

Le 13 août 1985, Ilie Balea meurt à l'âge de 62 ans et laisse derrière lui un certain nombre d'œuvres inachevées, notamment l'OPÉRA – guide-dictionnaire.

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Le Prix d’État, 1952, Roumanie
  • L’Ordre du Travail, 1954, Roumanie
  • Ordre du Mérite culturel, 1969, Roumanie

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (ro) Viorel Cosma, Muzicieni români. Compozitori si muzicologi. Lexicon, Bucuresti, editura Muzicala a Uniunii compozitorilor, , p.49
  2. a et b (en-GB) International Who’s who in Music and Musicians’ directory. 9th edition, Cambridge, Edited by Adrian Gaster, , p.38
  3. (en-US) Who’s who in the World 7th edition, Chicago, Marquis Who’s who, 1984-1985, p.56
  4. (en) Stanca Maria BOGDAN, Romanian National Opera of Cluj-Napoca – a Century of Existence beyond the Limits of the Times, Cluj-Napoca, DOI number 10.2478, (lire en ligne), p.81
  5. (ro + en) « Opera Nationala Româna Cluj-Napoca »
  6. (ro) Smaranda Oțeanu, « « Mantaua », « Sora Angelica », « Gianni Schichi » de Puccini la Opera română din Cluj », Scînteia,‎
  7. (ro) M. Caranica Fulea, « Toamna muzicală clujeană », Tribuna,‎
  8. (ro) Michaela Caranica-Fulea, « Un mare eveniment : ZAMOLXE », Tribuna,‎ , p.10
  9. (ro) Teodora Albescu, « Premiera pe țară la Opera din Cluj. Ulysse si Zamolxe de Liviu Glodeanu », România literara,‎ , p.22
  10. (ro) Vasile Herman, « La Opera româna din Cluj-Napoca, Două noi premiere », Tribuna,‎ , p.7
  11. (ro) « Festivalul George Enescu » Accès libre : « Ilie Balea, le chroniqueur musical du magazine Tribuna à Cluj, accrédité au Festival international George Enescu et au Concours international, a déclaré que Li Min Cean « a impressionné par la profondeur et la maturité de la pensée dans l’interprétation de Sonate opus 110 de Beethoven et du Prélude et Fugue en ut dièse mineur de Bach ». Dans l’ambiance du Festival, note-t-il, Li Min Cean est qualifié de « pianiste-poète » ou de « pianiste-philosophe », soulignant ainsi la grande concentration et la richesse de son interprétation. »
  12. (ro) RADU CONSTANTINESCU, « CRONOLOGIA PREMIERELOR OEDIPIENE », Apostrof, N° 12,‎ (lire en ligne Accès libre) :

    « Les opinions des invités étrangers étaient enthousiastes. David Oistrakh, Yehudi Menuhin, Nadia Boulanger, Sir John Barbirolli, invités au Festival, ont salué l’œuvre d’Enesco et sa version scénique. Autre était, cependant, l’avis des autorités qui ont assisté à la première, avec, à sa tête, Gheorghe Gheorghiu-Dej, le chef du parti à l’époque. La vision du réalisateur et même la conception du compositeur ont été accusées de « mysticisme ». [...] On a interdit aux chroniqueurs d’écrire sur l’événement. Toutefois, deux d’entre eux ont réussi à échapper au barrage de la censure : l’un, dans la revue Tribuna de Cluj, sous la signature d’Ilie Balea, et le second, dans le journal de la communauté arménienne de Roumanie, Nor Ghianc. Il a fallu des années à la création d’Enescu pour retrouver son rôle mérité sur la scène de l’Opéra national. »

  13. a et b Ilie Balea, « Vers une sémiologie de l’opéra. Systèmes – structures – interférences sémiologiques », Etudes littéraires, vol 13, n°3, Les Presses de l’Université Laval,‎ (• https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1980-v13-n3-etudlitt2214/500526ar.pdf Accès libre [PDF])
  14. (ro) Ilie Balea, Dialogul artelor, Bucarest, Editura pentru literatura, , 343 p.
  15. Ilie Balea, « Le paradigme du spectacle. Opéra et théâtralité », Degrés. Revue de synthèse à orientation sémiologique, N°29, Bruxelles, André Helbo,‎ , pp. 1-10
  16. Ilie Balea, « Le spectacle, une poïetique de la présentation », Recherches poïetiques, tome V, Paris, Klincksieck,‎ 1982, 2003 (ISBN 978-2252017227)
  17. a et b Ilie Balea, « La Veille paradoxale », Phénoménologie et Littérature : l’origine de l’œuvre d’art, Actes du Colloque de Cerisy-La-Salle, éditions Naaman de Sherbrooke,‎ , p.66-75 :

    « Face à face – le sommeil et la veille, le rêve et la réalité, la contemplation de l’acte, le jeu de l’art et le jeu du monde… Faces tournées l’une vers l’autre ou faces alternatives d’un seul, le même, phénomène à facettes ? Quoi qu’il en soit, du faire semblant ou illusoire ou faire réel, c’est le faire — dans l’un comme dans l’autre jamais négligeable —qui nous intéresse : l’exemplarité de "l’obrar bien" dans le travail du rêve ou de la veille. p.66 « Or, dans le domaine de la créativité, l’amas de données, leur diversité ainsi que la complexité des structures et processus qui l’engendre cachent – on est persuadé – une « simplicité logique ». À la recherche d’une telle simplicité, nous avons anticipé le titre de cet essai – La veille paradoxale qui, évidemment, donne dès le début une certaine direction à la marche à suivre. Un titre en quelque sorte encore incertain et déconcertant dans la mesure où il se présente comme une « image-noyau » (Kerngebilde – Husserl) pas encore définie comme concept. Pourtant, par résonance, il évoque le sommeil paradoxal et semble lui faire pendant. » p.68 »

  18. Ilie Balea, « La voix – complexité d’un signe, structure d’un langage multimodal », La Lettre de Royaumont, Nouvelle série - N°1,‎ , p. 3-14 :

    « L’effort (analytique) de maîtriser une technique de chant, par la sur-sollicitation de l’hémisphère gauche, entraîne un certain blocage de l’hémisphère droit (qui est celui de la spontanéité, des réponses immédiates, rapides, comme telles automatiques, inconscientes. [...] La mise en place de la technique vocale (l’émission, la mécanique respiratoire, la pose de la voix et les résonances) introduit de nouvelles polarisations dans le réseau interactionnel – d’où, souvent, un certain blocage du comportement moteur avec des contractures, immobilité pénible, manque de souplesse, non seulement de l’expression corporelle, mais aussi de l’expression vocale même. p.4 »

  19. « France Musique, Musiciens à l’œuvre », Télérama N° 1735,‎  :

    « Ilie Baléa est un Roumain de 59 ans qui semble avoir plus d’une passion : la musique, la médecine, la philosophie, la mise en scène… Arrivé à Paris il y a sept mois, il travaille actuellement au Conservatoire, collabore au CNRS et prépare par ailleurs le premier tome d’un dictionnaire des opéras. D’Islande au Portugal, de Roumanie en Grèce, il nous invite à un grand périple musical. « La Roumanie doit beaucoup, dans ce domaine, à Georges Enesco dont le travail et l’influence ont engendré une école de musique riche et diverse. J’ai choisi pour la circonstance des œuvres récentes. Les auditeurs visiteront le Portugal au travers d’une large rétrospective. L’Islande est représentée par son école nationale qui a réussi à s’émanciper de l’influence allemande et cherche à développer, en relation avec l’IRCAM, de nouvelles formes harmoniques. En ce qui concerne la Grèce enfin, mon intérêt s’est porté vers la musique d’après les années 40, se limitant aux compositeurs qui œuvrent en Grèce même. »

  20. Francis MARECHAL, « Introduction à La voix – complexité d’un signe, structure d’un langage multimodal », La Lettre de Royaumont, Nouvelle série - N°1,‎ , p.3 :

    « Le Docteur Ilie BALEA, originaire de Roumanie, musicologue, mais également docteur en médecine de formation, a exercé jusqu’à ce jour une activité multiple : professeur de Dramaturgie Musicale et metteur en scène en Roumanie, Italie… il s’est surtout fait connaître à l’étranger par ses recherches théoriques, qui donnent régulièrement lieu à la parution d’articles dans les revues musicales et esthétiques internationales (par exemple, essais et articles sur « la confrontation de la musique avec la littérature sur la scène lyrique », « l’opéra comme structure », « le spectacle – une poïétique de la présentation »). En France, il a été l’invité du Conservatoire National Supérieur de Musique et du C.N.R.S. Il achève actuellement la rédaction d’un guide-dictionnaire de l’opéra de 1400 pages destiné autant aux professionnels qu’aux mélomanes amateurs. Ses connaissances musicales et scientifiques font du Docteur BALEA l’un des plus éminents théoriciens du théâtre chanté d’aujourd’hui. »

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ro) Viorel Cosma, Muzicieni români : Compozitori și muzicologi. Lexicon, Bucuresti, Editura Muzicală a Uniunii compozitorilor, , p.49.
  • (en-GB) International Who’s who in Music and Musicians’ directory, vol. 9th edition, Cambridge, Adrian Gaster, (ISBN 0-9003-3251-4), p.38.
  • (en-US) Who’s who in the World, vol. 7th edition, Chicago, Marquis Who’s who, 1984-1985 (ISBN 978-0-837-91107-6), p.56.

Liens externes[modifier | modifier le code]