Hyperandrogénie

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L'hyperandrogénie est une variation du développement humain se manifestant par des taux élevés d'hormones mâle. Les symptômes peuvent comprendre l'acné, la séborrhée (inflammation de la peau), la perte de cheveux, l'augmentation de la pilosité sur le corps ou le visage, des règles peu fréquentes ou absentes[1]. Les complications peuvent entraîner une hypercholestérolémie.

Dans environ 70 % des cas, l'hyperandrogénie est dû au syndrome des ovaires polykystiques. Les autres cas sont causés par l'hyperplasie surrénalienne, le syndrome de Cushing, certains types de cancer et certains médicaments. Le diagnostic comprend généralement des tests sanguins pour la testostérone, la 17-hydroxyprogestérone et la prolactine ainsi qu'une échographie pelvienne.

Symptômes[modifier | modifier le code]

L'hyperandrogénie touche de 5 à 10 % des femmes en âge de procréer. Elle est généralement diagnostiquée à la fin de l'adolescence par une évaluation médicale qui consiste en un examen pelvien, l'observation des symptômes externes et un test sanguin mesurant les taux d'androgènes.

L'hyperandrogénie peut également toucher les hommes mais les symptômes sont souvent plus négligeables chez eux.

Signes observés[1] :

Chez les femmes[modifier | modifier le code]

L'hyperandrogénie, en particulier les niveaux élevés de testostérone, peut causer des effets indésirables graves sur le corps des femmes si elle n'est pas traitée : obésité, hypertension, aménorrhée ou dysfonctionnement ovulatoire qui peuvent entraîner l'infertilité. Les signes les plus visibles sont l'hirsutisme (croissance indésirable des poils, en particulier dans la région abdominale et sur le dos), l'acné après l'adolescence, la transformation de la voix vers les graves et l'alopécie (calvities).

On constate également que l'hyperandrogénie entraîne une tolérance élevée à l'insuline, ce qui peut mener à un diabète de type 2 et à une dyslipidémie, comme l'hypercholestérolémie. Ces effets sont également perçus comme ayant un impact psychologique important sur l'individu, conduisant parfois à l'anxiété et à la dépression, en particulier chez les adolescentes et les jeunes femmes. Associée à l'obésité et à l'hirsutisme, elle peut entraîner un manque d'estime de soi et une mauvaise perception de soi.

Chez les hommes[modifier | modifier le code]

L'hyperandrogénie est peu courante chez les hommes. Des études ont toutefois été réalisées pour examiner les effets de taux élevés de testostérone dans cette population qui n'ont pas révélé un impact direct.

On remarque dans certains cas une atrophie ou au moins une hypotrophie testiculaire. Les androgènes exercent en effet leur rétrocontrôle négatif sur la FSH/LH hypophysaire, hors ces hormones jouent un rôle important dans la trophicité des gonades.

Confirmation biologique du diagnostic[modifier | modifier le code]

L'hyperandrogénie peut être confirmée par le dosage sanguin des androgènes : testostérone totale, et/ou testostérone libre notamment [4].

Causes[modifier | modifier le code]

Une hyperandrogénie peut être causée par [4] :

Traitement[modifier | modifier le code]

La prise en charge d'une hyperandrogénie repose, quand cela est possible, sur le traitement des symptômes, notamment certains anti-androgènes, certaines pilules contraceptives et des traitements dermatologiques[5] ; et le traitement de la cause si possible.

Des traitements hormonaux existent mais cela dépend des signes extérieurs et des taux observés.

Une opération n’est possible que lorsque la cause est chirurgicale. C’est-à-dire si l’hyperandrogénie vient d’un kyste ou d’une tumeur bénigne il faut l’enlever[6].

Athlétisme[modifier | modifier le code]

La Fédération internationale d'athlétisme veut imposer des règles d’éligibilité aux compétitions féminines basées sur l'idée que le taux de testostérone et les performances sont directement corrélés, et que l’hyperandrogénie de certaines athlètes les ferait profiter d’avantages inéquitables[7],[8],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « FMPMC-PS - Endocrinologie - Niveau DCEM1 - Examen National Classant », sur chups.jussieu.fr (consulté le ).
  2. « polycopié d'endocrinologie », sur chups.jussieu.fr (consulté le ).
  3. « Collège des enseignants d'endocrinologie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur sfendocrino.org (consulté le ).
  4. a et b « Consensus Société Française d'Endocrinologie sur l'hyperandrogénie féminine »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  5. « Prise en charge des hyperplasies congénitales des surrénales (page 27) », sur Haute autorité de santé (consulté le ).
  6. « Athlète indienne suspendue: Qu’est-ce que l’hyperandrogénie? », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  7. Anthony Hernandez, « Hyperandrogynie : « Le nouveau règlement relève d’un contrôle scandaleux du corps des femmes » », sur Le Monde.fr, .
  8. « Athlétisme : plus de courses pour Caster Semenya », euronews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Les instances sportives s'arrogent le droit de définir ce qu'est une femme », Slate.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]