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HMS Caradoc (D60)

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HMS Caradoc
illustration de HMS Caradoc (D60)
Le HMS Caradoc en cours d'équipement au chantier naval Scotts de Greenock. Le sous-marin HMS G14 est au premier plan

Type Croiseur léger
Classe C
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Constructeur Scotts Shipbuilding and Engineering Company, Greenock Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Vendu à la ferraille le
Équipage
Équipage 438 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 137,2 m
Maître-bau 12,9 m
Tirant d'eau 5,72 m
Déplacement 4 306 tonnes
Propulsion 2 turbines à vapeur Parsons à engrenages
6 chaudières Yarrow
2 arbres d'hélice
Puissance 40 000 ch (30 000 kW)
Vitesse 29 nœuds (54 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture : 76 mm
pont : 25 mm
Armement 5 canons simples de 6 pouces (152 mm)
2 canons AA simples QF 20 cwt de 3 pouces (76 mm)
4 tubes lance-torpilles jumelés de 21 pouces (533 mm)
Carrière
Pavillon Royaume-Uni
Indicatif D60

Le HMS Caradoc[Note 1] est un croiseur léger de classe C construit pour la Royal Navy pendant la Première Guerre mondiale. Il était l’un des quatre navires de la sous-classe Caledon. Affecté à la Grand Fleet pendant la guerre, le navire participe à la seconde bataille de Heligoland à la fin de 1917. Le HMS Caradoc a été brièvement déployé en mer Baltique à la fin de 1918 en soutien aux forces anti-bolcheviques pendant la campagne britannique dans la Baltique, puis il a été transféré à la Mediterranean Fleet au début de 1919 et a passé l’année et demie suivante à faire la même chose en mer Noire pendant la guerre civile russe. Le navire a été retiré de la mer Noire à la mi-1920 pour observer la guerre gréco-turque de 1919-1922 et l'affaire de Tchanak de la fin de 1922. Le HMS Caradoc a passé la plupart de son reste de son temps de service dans l’entre-deux-guerres à l’étranger, ou en réserve, avec des déploiements en Extrême-Orient et en Amérique du Nord, ou à la station des Antilles.

Remis en service avant le début de la Seconde Guerre mondiale en , il est retourné à la station nord-américaine où il a aidé à intercepter deux forceurs de blocus allemands. Le navire a été transféré à la Eastern Fleet au début de 1942, mais n’a vu aucune action avant d’être converti en navire-école à la mi-1943 en Afrique du Sud. Le HMS Caradoc est envoyé à Ceylan où il devient navire-caserne en 1944. Il est brièvement devenu le navire amiral de la flotte en avant de rentrer chez lui plus tard dans l’année. Le navire est mis en réserve à la fin de l’année et vendu à la ferraille au début de 1946.

Conception[modifier | modifier le code]

Les croiseurs de classe C étaient destinés à escorter la flotte et à la défendre contre les destroyers ennemis qui tenteraient de se rapprocher à portée de torpille. La sous-classe Caledon était une version légèrement plus grande et améliorée de la sous-classe Centaur précédente avec un armement plus puissant. Les navires mesuraient 137,3 m de longueur hors-tout, avec une largeur de 12,9 m et un tirant d'eau maximal de 5,7 m. Leur déplacement était de 4 306 tonnes à la normale et de 4 990 tonnes à charge maximale[1]. Le HMS Caradoc était propulsé par deux turbines à vapeur à engrenages Parsons, chacune entraînant un arbre d'hélice, qui produisaient un total de 40 000 chevaux-vapeur (30 000 kW). Les turbines utilisaient de la vapeur produite par six chaudières Yarrow, ce qui lui donnait une vitesse d’environ 29 nœuds (54 km/h). Il transportait 950 tonnes de mazout. Le navire avait un équipage d’environ 400 officiers et autres grades ; cela a augmenté à 437 lorsqu’il a servi de navire amiral[1].

L’armement principal des navires de la classe Caledon se composait de cinq canons BL Mk XII de 6 pouces (152 mm) montés dans l’axe. Un canon était à l’avant du pont, deux étaient à l’avant et à l’arrière des deux cheminées et les deux derniers étaient à l’arrière, avec un canon surplombant le canon le plus en arrière. Les deux canons antiaériens QF de 3 pouces (76 mm) de 20 cwt étaient positionnés en arrière de la cheminée avant. L’armement en torpilles du Caledon était quatre fois plus puissant que celui du HMS Centaur, avec huit tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) en quatre affûts jumelés, deux sur chaque côté[1]. Les navires de la sous-classe Caledon étaient protégés par une ceinture blindée de 1,5 à 3 pouces (38 à 76 mm) d’épaisseur et avaient un pont blindé de 1 pouces (25 mm) d’épaisseur au-dessus de l’appareil à gouverner. Les murs de la passerelle avaient une épaisseur de 3 pouces[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le HMS Caradoc, le deuxième navire de ce nom à servir dans la Royal Navy[3], a été commandé en [2] dans le cadre du programme de guerre 1915-1916. Le navire a été construit par la Scotts Shipbuilding and Engineering Company à leur chantier naval de Greenock. Sa quille fut posée le . Il a été lancé le et achevé le [4]. Il a été affecté à la 6e escadre de croiseurs légers de la Grand Fleet avec trois autres croiseurs de classe C. Avec son sister-ship Cassandra (1916), il s’échoua sur Fair Isle le , mais les deux navires furent renfloués avec succès[5].

Le HMS Caradoc est de retour au combat le , lorsqu’il participe à la seconde bataille de la baie de Heligoland. Il s’agissait d’une tentative réussie par les Britanniques d’intercepter les forces de dragueurs de mines allemandes qui déminaient les champs de mines britanniques en mer du Nord. La 6e escadre de croiseurs légers a protégé les deux croiseurs de bataille légers de classe Courageous du 1st Cruiser Squadron pendant la bataille avec la 1ère escadre de croiseurs légers. Les Britanniques ont perdu les dragueurs de mines allemands dans l’écran de fumée émis par les quatre croiseurs légers allemands et ont poursuivi ces derniers navires pendant la majeure partie de la bataille, bien qu’ils leur aient infligé peu de dégâts dans la mauvaise visibilité causée par la fumée allemande. Le HMS Caradoc, étant le navire de queue de son escadre, est celui qui a tiré le moins. Il n’a pas marqué de coups à but sur ses adversaires, et ils ne l’ont pas non plus endommagé[6].

En 1917-1918, sa passerelle a été remplacée par un pont agrandi et ses télémètres de 9 pieds (2,7 m) ont été échangés contre des modèles de 12 pieds (3,7 m)[7]. En , le navire était basé à Rosyth et il a escorté la Hochseeflotte (flotte allemande de haute mer) alors que celle-ci naviguait vers Scapa Flow le pour y être internée.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Quelques jours plus tard, la 6e escadre de croiseurs légers reçut l’ordre de se rendre en mer Baltique pour soutenir les pays baltes qui tentaient d’obtenir leur indépendance de la Russie. Alors qu’il était arrêté à Copenhague, au Danemark, en route, le Caradoc a tiré le charbonnier SS Tregarth, après qu’il se soit échoué. Avec son sister-ship Cardiff et cinq destroyers, le navire bombarda les positions bolcheviques avec 155 obus de 6 pouces à l’est de Reval (Tallinn), en Estonie, le , et il arrêta l’offensive russe après avoir détruit le pont qui les reliait à Petrograd. Près de deux semaines plus tard, le , près de Reval, il a aidé à capturer le destroyer russe Avtroil, qui a ensuite été remis aux Estoniens. Au début de , le HMS Caradocet son sister-ship Calypso transportent 500 volontaires finlandais de Helsingfors (Helsinki) à Reval, puis il bombardent les bolcheviks en conjonction avec une offensive estonienne le . La 6e escadre de croiseurs légers a été rappelée immédiatement après et est revenue à Rosyth le [8].

Le navire est transféré à la 3e escadre de croiseurs légers de la Mediterranean Fleet le [5],[9]. Le , il était stationnée en Crimée en soutien à l’armée de volontaires anti-bolcheviques[10]. Le , des reconnaissances aériennes ont signalé que l’Armée rouge se massait dans la baie de Caffa, dans la ville de Vladislovovka. Le cuirassé grec Lemnos et le HMS Caradoc bombardèrent la ville, forçant les forces soviétiques à se retirer[5]. Rejoint par son sister-ship Centaur et le destroyer Parthian, le Caradoc et le Lemnos bombardent à nouveau les troupes soviétiques deux jours plus tard, cette fois dans le village de Parpach. Le , le HMS Caradoc et le cuirassé Emperor of India, nouvellement arrivé, ont aidé à briser une attaque bolchevique. Trois mois plus tard, il a été touché par trois obus de 3 pouces alors qu’il engageait l’artillerie côtière bolchevique à Otchakov, mais il n’a subi aucune perte ni dommage. Plus tard ce mois-là, il a soutenu un débarquement amphibie par l’armée de volontaires près d’Odessa. À la mi-octobre, le navire a soutenu une offensive de l’armée de volontaires près de Yalta[11].

En , le HMS Caradoc est positionné au large des côtes géorgiennes pour soutenir l’armée des volontaires contre les bolcheviks et continue de le faire jusqu’en mai. Il a été retiré de Géorgie en juin, pour aller soutenir les offensives grecques pendant la guerre gréco-turque et est arrivé à Constantinople le . Pendant l'affaire de Tchanak de , le navire a été utilisé pour surveiller le golfe de Smyrne. Le HMS Caradoc participe au retrait des navires des eaux turques en alors que le traité de Lausanne qui met fin à la guerre est en cours de négociation[12]. Le navire est resté en mer Méditerranée jusqu’en , date à laquelle il a été brièvement transféré à la China Station[5]. Vers 1924-1926, il est équipé d’une paire de canons antiaériens Mk II « pom-pom » de 2 livres (40 mm)[7]. Après son retour au pays, le Caradoc a entrepris un long carénage du à , date à laquelle il a été affecté à la station d’Amérique du Nord et des Antilles basée à l’arsenal naval royal des Bermudes. Le navire y est resté jusqu’en , date à laquelle il est retourné au Royaume-Uni et a été brièvement placé en réserve. Le HMS Caradoc a été remis en service en juillet pour le service sur la China Station avec le 5th Cruiser Squadron. Il rentre au pays quatre ans plus tard et est de nouveau placé en réserve le [5].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Au début de la guerre, le , le HMS Caradoc se trouvait au port de Portland[13] et il a été réaffecté pour opérer au large des côtes nord-américaines peu de temps après. Le mois suivant, il transporte deux millions de livres en or à Halifax, en Nouvelle-Écosse[5]. Le , le croiseur léger Orion (85) et le destroyer canadien Saguenay repèrent le pétrolier allemand Emmy Friedrich dans le canal du Yucatán. Lorsque le HMS Caradoc arrêta le navire, les Allemands le sabordèrent pour l’empêcher d’être capturé. Le , le forceur de blocus allemand Rhein a été intercepté par le sloop-of-war néerlandais Van Kinsbergen à l’ouest du détroit de Floride. Le Rhein a été incendié par son propre équipage pour empêcher sa capture, et l’épave a été coulée plus tard dans la journée par le HMS Caradoc[14]. Le navire a été réaménagé à New York entre le et le [5] où ses « pom-pom » ont été échangés contre cinq canons légers AA de 20 millimètres Oerlikon sur des affûts simples. En outre, le HMS Caradoc a été équipé de deux radars de recherche de surface, un type 271 et un type 290[15].

Le navire est ensuite affecté à la Eastern Fleet où il reste jusqu’en 1943[5]. Il a été converti en navire-école d’artillerie à Durban, en Afrique du Sud, entre le et le [15] et a été transféré à Colombo, Ceylan, en 1944. Le HMS Caradoc est devenu un navire-caserne en , puis le navire amiral de la East Indies Fleet (Flotte des Indes Orientales, c'est ainsi que la Eastern Fleet avait été rebaptisée) en [5]. Il a été placé en réserve en après son retour au pays[4]. Le navire a été vendu à la ferraille le et par la suite démantelé à Briton Ferry, pays de Galles[5].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Gardiner & Gray 1985, p. 60
  2. a et b Raven & Roberts, p. 62
  3. Colledge, p. 60
  4. a et b Friedman, p. 413
  5. a b c d e f g h i et j Whitley, p. 68
  6. McBride, pp. 110–15; Newbolt, pp. 165, 169–175
  7. a et b Raven & Roberts, p. 75
  8. Head, pp. 134–139; Transcript
  9. Halpern, p. 7
  10. Halpern, pp. 34, 36
  11. Halpern, pp. 41, 54, 100–110
  12. Halpern, pp. 199–200, 206–207, 214–215, 250, 373, 423
  13. Rohwer, p. 1
  14. Rohwer, pp. 7, 51
  15. a et b Raven & Roberts, p. 427

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) James Joseph Colledge et Ben Warlow, The Complete Record of all Fighting Ships of the Royal Navy, Londres, Chatham, (1re éd. 1969), 396 p. (ISBN 978-1-86176-281-8, OCLC 67375475).
  • (en) Norman Friedman, British Cruisers: Two World Wars and After, Barnsley, South Yorkshire, UK, Seaforth, (ISBN 978-1-59114-078-8)
  • (en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships: 1906–1921, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-85177-245-5)
  • (en) Michael Head, « The Baltic Campaign, 1918–1920, Pt. I », Warship International, Toledo, Ohio, International Naval Research Organization, vol. XLVI, no 2,‎ , p. 135–50 (ISSN 0043-0374)
  • (en) Robert Gardiner, Warship, vol. 1990, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 102–117 p. (ISBN 1-55750-903-4), « The Weird Sisters »
  • (en) Henry Newbolt, Naval Operations, vol. V, Nashville, Tennessee, Battery Press, coll. « History of the Great War Based on Official Documents », , reprint of the 1931 éd. (ISBN 0-89839-255-1)
  • (en) Alan Raven et John Roberts, British Cruisers of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-922-7)
  • Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , Third Revised éd. (ISBN 1-59114-119-2)
  • (en) M. J. Whitley, Cruisers of World War Two: An International Encyclopedia, London, Cassell, (ISBN 1-86019-874-0)

Liens externes[modifier | modifier le code]