Hôtel Charles-Testu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Hôtel Charles-Testu
Présentation
Destination initiale
Hôtel particulier
Construction
XVIIe siècle
Propriétaire
Propriété privée
Patrimonialité
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Paris
voir sur la carte de Paris
Localisation sur la carte du 6e arrondissement de Paris
voir sur la carte du 6e arrondissement de Paris

L'Hôtel Charles-Testu est un hôtel particulier parisien, situé 26 rue de Condé, dans le 6e arrondissement de Paris.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'hôtel a été construit au milieu du XVIIe siècle pour un chevalier du guet, Charles Testu[1],[2]. Il correspondait alors au no 17 de la rue Neuve Saint-Lambert.

L'hôtel se trouvait, au moment de sa construction, en face de l'hôtel de Condé, détruit en 1764.

Il appartient ensuite à sa veuve, Louise Coutelle, puis à la sœur de celle-ci, Charlotte Coutelle, jusqu'en 1700.

L'hôtel a été la propriété d'Antoine Auger entre 1710 et 1713, puis de Joseph Le Gendre d’Armény entre 1713 et 1740[3], secrétaire des finances du duc d'Orléans en 1735, dont la sœur[4], Marie-Marguerite Le Gendre d'Armény (1670-1742), avait épousé le Antoine Crozat. Il a succédé à son père dans toutes les affaires extraordinaires et toutes les sous-fermes dans lesquelles il était entré. À la fin du règne de Louis XIV il est entré dans les affaires maritimes. Il a été directeur général de l’île de Saint-Domingue. L'hôtel avait été acheté pour y loger Marie Angélique Maxime de la Motte d’Aulnay, protégée de Le Gendre d’Armény qui lui en avait laissé l'usage « pour sa vie durant de l’usufruit et de la jouissance ».

Un plafond découvert en a dû être réalisé vers 1713. Il a été attribué à Claude III Audran (1658-1734). Il a probablement été en partie réalisé par Antoine Watteau qui travaillait pour lui et Nicolas Lancret qui était son élève.

L'hôtel a été acheté par le marquis du Perrier qui l'a gardé jusqu'en 1762.

L'hôtel devient la propriété de Pierre Augustin Caron de Beaumarchais entre 1763 et 1785. Il l'a acheté pour y loger son père, André-Charles Caron, qui y meurt en . Il s'y maria avec sa deuxième épouse, madame de Sotenville, en 1768 et y composa vers 1773 Le Barbier de Séville. En , Beaumarchais est ruiné et il est mis en prison jusqu'en mai. À partir de 1778, Beaumarchais n'aurait plus occupé cet hôtel qui n'aurait été habité que par sa sœur Julie.

L'hôtel appartient à la famille Faure entre 1809 et 1879.

La maison d'édition le Mercure de France s'y installe en 1903. L'hôtel est racheté par les éditions Gallimard en 1958[5].

La femme de lettres Rachilde y vécut[6].

Les façades sur rue et la toiture correspondante sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du [7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Hillairet, Connaissance du vieux Paris, p. 322, Le Club français du livre, Paris, 1969
  2. Nota : Peut-être Charles Testu de Frouville, mort en 1681, chevalier et capitaine du Guet de Paris, conseiller maître d'hôtel ordinaire des rois Louis XIII et Louis XIV, mort sans postérité. Charles Testu loue son hôtel de la rue Neuve-Saint-Lambert pour 3 ans à René Fede le jeune et à sa femme, bourgeois de Paris, en 1647. Charles Testu habite à l'hôtel de Conty, rue de l'Autruche, devant le Louvre (Voir Archives Nationales : salle des inventaires virtuels)
  3. Nota : Il est le fils de François Le Gendre, ou Legendre, seigneur d'Armény, qui est capitoul de Toulouse en 1690 et fermier général des gabelles en 1696, décédé en 1696, et de Marguerite Le Roux. Sa descendance s'intitula Le Gendre d'Armény alias d'Armigny. François Le Gendre a eu plusieurs autres enfants. Son fils aîné, François Le Gendre a poursuivi les activités de son père. Louise Le Gendre avait épousé en 1701 Jean-Baptiste Durey de Vieuxcourt, trésorier général à l'extraordinaire des guerres avant de devenir, en 1711, président du Grand-Conseil. Une autre de ses filles, Anne Le Gendre s'est mariée avec un neveu du receveur général des finances de Caen, Nicolas Doublet. Marguerite Le Gendre s'est mariée en 1690 avec Antoine Crozat.
  4. Nota : l'article donné dans la bibliographie cite Joseph Legendre d'Armény comme étant son père, mais d'autres textes citent François Le Gendre comme étant son père. C'est ce qui est confirmé dans le livre de Pierre Dessert, Argent, pouvoir et société au Grand Siècle, p. 628, Fayard, Paris, 1984 (ISBN 978-2-213014-85-2).
  5. « Historique - Actualité - Editions Mercure de France », sur www.mercuredefrance.fr (consulté le )
  6. Panneau Histoire de Paris, 26 rue de Condé.
  7. « Hôtel Charles-Testre », notice no PA00088528, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christelle Inizan, Découverte à Paris d’un plafond peint à décor de singeries attribué à Claude III Audran, Antoine Watteau et Nicolas Lancret, dans In Situ, revue des patrimoines, no 16, 2011 [lire en ligne]
  • Kathy Borrus, Paris Mille monuments, p. 219, Mengès, Paris, 2005 (ISBN 2-8562-0462-7) ; p. 575

Articles connexes[modifier | modifier le code]