Guy Abeille

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Guy Abeille
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Guy Abeille est un statisticien français. Il se présente comme étant à l'origine du critère de 3 % de déficit public par rapport au PIB.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Guy Abeille est diplômé de l'École nationale de la statistique et de l'administration économique[1].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Guy Abeille était chargé de mission au ministère des Finances sous Valéry Giscard d'Estaing puis au début de l'ère François Mitterrand[2].

Il est cité comme l'un des « inventeurs » de la règle de 3 %, selon laquelle l'État devrait limiter son déficit public annuel à 3 % de la richesse produite[3].

Critère de Maastricht[modifier | modifier le code]

En juin 1981, alors qu'il était chargé de mission à la Direction du Budget du ministère des Finances, Guy Abeille raconte[2] avoir été mandaté avec son chef de bureau de l'époque Roland de Villepin[4], pour établir un critère économique utilisable par le Président Mitterrand dans ses discours. Faute de mieux, Abeille et de Villepin auraient alors proposé ce critère relativement simple basé sur un ratio déficit/PIB qui, selon Abeille, « ne mesure rien » et sur une norme (3 %) qui « n'a pas d'autre fondement que celui des circonstances » (le déficit budgétaire de l'époque atteint déjà presque 3 % du PIB)[2]. Dans une interview donnée à France Info le , il réitère cette position en se demandant si « le niveau de 3% de déficits publics a encore une validité économique »[5].

« François Mitterrand voulait une norme, on la lui a donnée. On ne pensait pas que ça allait déborder au-delà de 1981.[3] »

Mitterrand et Fabius auraient repris à leur compte cette référence pour en faire un dogme économique durant les années 80, peut-être également pour « le rendre bénin » tandis qu'un chiffre en dizaines ou centaines de milliards est plus impressionnant). Le chiffre de 3%, théorisé par des économistes a ensuite été intégré en 1991 dans le traité de Maastricht[2]. Selon Guy Abeille, c'est ainsi que la règle de limitation du déficit à 3% du PIB, à l'origine règle interne française pour un moment donné (1981), serait devenue un des 5 critères de convergences requis pour pouvoir adopter la monnaie européenne, et que les États-membres de la zone Euro s'engagent à suivre.

Au-delà du récit a posteriori de Guy Abeille, les « critères de Maastricht » reposent cependant de manière vérifiable sur un calcul de soutenabilité de la dette théorique et des hypothèses liées au contexte économique des années 1990 dans la future zone euro :

« Ces règles budgétaires fixent des plafonds pour les niveaux de dette publique (60 % du PIB) et de déficit public (3% du PIB) dont la cohérence interne repose sur une hypothèse de croissance nominale de l’économie aux alentours de 5 %, proche des niveaux observés pour les pays de la zone euro dans les années 1990. (...) Avec un déficit public permanent de 3 % et une croissance nominale de 5 %, le niveau maximum pour un ratio de dette publique sur PIB stable est de 63 %. »[6]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ensae Alumni, « Petit-déjeuner Economie Finance avec Guy Abeille », sur ensae.org (consulté le ).
  2. a b c et d « A l'origine du déficit à 3% du PIB, une invention 100%... française », sur La Tribune (consulté le ).
  3. a et b « Dérapage budgétaire : ce qu’en dit Guy Abeille, le père des «3 %» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  4. Roland de Villepin est cousin de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin.
  5. « L’inventeur des "3% de déficit" doute de la validité économique de son équation », sur France info (consulté le ).
  6. « Nos finances publiques post-Covid-19 : pour de nouvelles règles du jeu - PJ n°1 : Trajectoires et soutenabilité de la dette »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur igf.finances.gouv.fr, .