Front populaire (revue)

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Front populaire
Image illustrative de l’article Front populaire (revue)

Pays France
Zone de diffusion France
Langue Français
Périodicité Trimestriel
Fondateur Michel Onfray et Stéphane Simon
Date de fondation
Ville d’édition Levallois-Perret

Directeur de publication Stéphane Simon
Site web frontpopulaire.fr

Front populaire est une revue souverainiste créée en 2020 par le philosophe Michel Onfray et le journaliste et producteur Stéphane Simon. Elle prend la forme d'un mook trimestriel et d'un site internet auxquels contribuent des auteurs, polémistes, essayistes, etc.

La revue a une ligne antilibérale, populiste et souverainiste et se veut une plateforme programmatique pour rassembler les souverainistes français « au-delà des clivages partisans ». Selon Le Monde et Libération, elle séduit également à l'extrême droite.

Histoire[modifier | modifier le code]

La revue est lancée en [1],[2]. Elle revendique 30 000 abonnés lors du lancement, 45 000 abonnés en et un million de visiteurs uniques sur son site sur les trois mois de l'été 2020[3],[4].

Elle met en ligne le son site internet, et publie le son premier numéro papier[5],[4]. Sur sa couverture figure une citation de la La Boétie : « Soyez résolus à ne plus servir et vous voilà libres ! ». Sur la couverture, le titre et le thème du numéro (« Souverainisme ! ») sont de couleur rouge et noir, et une carte de l’Europe craquelée est représentée en jaune[6].

En octobre 2022, Front populaire lance une web TV, baptisée FP+. Celle-ci publie des revues de presse hebdomadaire de Michel Onfray, des décryptages et des rencontres avec des invités. La chaîne présente aussi une émission bi-hebdomadaire avec Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote, et l’économiste Jacques Sapir, consacrée aux grandes questions internationales[7].

Le numéro hors-série du se trouve au cœur d’une polémique, pour un entretien croisé entre Michel Onfray et l’écrivain Michel Houellebecq. Ce dernier, qui anticipe des attentats à l'encontre des musulmans, écrit notamment : « Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent. » Le Monde évoque une « radicalisation à l’extrême droite » de l'écrivain, l'Union des mosquées de France (UMF) dépose plainte pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence », tandis que la Grande Mosquée de Paris renonce à déposer plainte à la suite d'une rencontre avec l'auteur[8],[9],[10],[11],[12].

Début 2023, la publication approche du million d’exemplaires vendus, après la publication de dix numéros et trois hors-séries. D’après le magazine d'actualité Valeurs actuelles, il s'agit d'« un succès notable en pleine crise de la presse écrite ». Pour ce même média, la revue s'est imposée comme le média de référence des souverainistes[7].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

La revue prend la forme d'un mook — format hybride entre un magazine et un livre — et d'un site d'actualité et de débat. Elle parait de manière trimestrielle[1]. La revue comprend environ 150 pages. Selon Stéphane Simon, la revue et le site ont autant d'abonnés et « C’est cette hybridation du modèle qui fait la réussite de Front Populaire ». Le site Internet comprend une web TV, baptisée FP+[7].

La revue est sans publicité et financée par les pré-abonnements[13].

Équipe de rédaction[modifier | modifier le code]

La revue est le fruit de l'association du philosophe Michel Onfray et du producteur et journaliste Stéphane Simon, déjà responsable du site Michelonfray.com[1]. Stéphane Simon est le directeur de la publication de la revue[14].

La revue, qui se veut apartisane, accueille des hommes politiques et intellectuels de différents bords.

Ligne éditoriale[modifier | modifier le code]

Front populaire se veut la publication de « ceux qui défendent un retour de la politique française, et qui sont des souverainistes de droite et de gauche » contre « ceux qui défendent l'état maastrichtien, les libéraux »[1]. Onfray résume la ligne ainsi : « Parler des sujets qui ne sont pas traités par la doxa dominante »[7].

Le mook ne s'inscrit pas dans la suite du front populaire de 1936, Stéphane Simon explique qu'« il faut lire les deux mots séparément, front et populaire »[1]. Michel Onfray déclare dans la revue avoir abandonné « le vieux clivage gauche droite, inutile pour décrire le monde d'aujourd'hui »[1].

Les thématiques traitées par la revue sont : le souverainisme, l’État profond, le « génie français », l’immigration, l’écologie, le droit à la sécurité, les espèces menacées que seraient la droite et la gauche et le bilan d’Emmanuel Macron[réf. souhaitée].

Les journalistes Lucie Soullier et Abel Mestre du Monde indiquent, peu avant sa parution, que la revue séduit également à l'extrême droite[15]. Le journaliste Simon Blin de Libération y voit « une revue des troupes identitaires », aux accents réactionnaires et conservateurs[13].

Jack Dion, dans Marianne, critique les analyses du Monde et de Libération rapprochant la revue de l'extrême droite et affirme que « ce que l’on reproche au philosophe, comme à d’autres, c’est de sortir des clous du politiquement correct »[16].

Le politologue spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus, après la lecture du premier numéro, déclare dans Charlie Hebdo que la revue n'est « en aucun cas un brûlot néofasciste », mais « une revue antilibérale, populiste et souverainiste »[6].

Projet politique[modifier | modifier le code]

La revue est conçue comme une plateforme participative au service du souverainisme[5] et se veut une « plateforme programmatique » « ouverte ». Dès son lancement, la revue se donne pour objectif d’organiser la « convergence des luttes souverainistes et faire émerger des figures politiques »[1]. Aussi, elle se décrit comme « un Parlement perpétuel des idées » où le « peuple » pourra faire des propositions pour « rebâtir notre monde »[13]. Elle entend également avoir une influence sur l'élection présidentielle française de 2022[3].

Cependant, La Croix relate en 2020 que le politologue Jean-Yves Camus et l'historien Nicolas Lebourg estiment que « l’ambition de Michel Onfray serait davantage éditoriale, voire commerciale, que politique », notamment car les électorats de l'extrême droite et de l'extrême gauche sont bien distincts[17].

En septembre 2022, Michel Onfray annonce que Front populaire soutiendrait une liste souverainiste aux élections européennes de 2024[2].

Front populaire organise une université d'été en septembre 2022 à Uzès dont le thème est « France : Que faire ? »[2],[18].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « Avec son « Front populaire », Michel Onfray passe à l'offensive », sur Le Figaro, (consulté le )
  2. a b et c « Européennes 2024: Michel Onfray annonce que «Front populaire» présentera une liste souverainiste », sur Le Figaro, (consulté le )
  3. a et b « « Front populaire », la revue politique de Michel Onfray affiche un impressionnant succès », sur Les Echos, (consulté le )
  4. a et b Marc Baudriller, « La revue Front populaire de Michel Onfray déjà millionnaire », sur Challenges, (consulté le ).
  5. a et b « Michel Onfray, extrême écorché », sur L'Express, (consulté le )
  6. a et b Jean-Yves Camus, « « Front populaire » : une revue souverainistement correcte », sur charliehebdo.fr,
  7. a b c et d « « Front Populaire », la voix du souverainisme », Valeurs actuelles, (consulté le ).
  8. Alexandre Devecchio, « Le recteur de la Mosquée de Paris retire sa plainte contre Michel Houellebecq », sur Le Figaro, (consulté le ).
  9. « Le dialogue Houellebecq / Onfray dans la revue Front Populaire », sur Europe 1 (consulté le )
  10. Atlantico, « Front Populaire : Michel Houellebecq a décidé de clarifier certains passages de l’entretien avec Michel Onfray et a rencontré le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz », sur Atlantico, (consulté le )
  11. Atlantico, « Front Populaire : Michel Onfray fait l'éloge des débats intellectuels et estime que la plainte de la Grande Mosquée de Paris contre Michel Houellebecq est une atteinte à la liberté d’expression », sur Atlantico, (consulté le )
  12. « Michel Houellebecq, la radicalisation à l’extrême droite d’un écrivain à succès », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a b et c Simon Blin, « «Front populaire» de Onfray, une revue des troupes identitaires », Libération,‎ (lire en ligne).
  14. LIBERATION et AFP, « Une fédération de mosquées porte plainte contre Houellebecq et Onfray », sur Libération (consulté le )
  15. « Avec sa nouvelle revue « Front populaire », Michel Onfray séduit les milieux d’extrême droite », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Jack Dion, « Lancement de "Front Populaire" : Michel Onfray, l’homme qui les rend tous fous », sur www.marianne.net, (consulté le ).
  17. Béatrice Bouniol, « Le front populaire selon Michel Onfray », La Croix,‎ (lire en ligne).
  18. Le Point.fr, « Européennes 2024 : Michel Onfray veut présenter une liste souverainiste », sur Le Point, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]