Frances Yates

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Frances Amelia Yates, née à Southsea le [1] et morte à Surbiton le , est une historienne britannique des arts et des idées, spécialiste de la pensée magique de la Renaissance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Benjamine d'une fratrie de quatre enfants, son père, James Yates, architecte naval et constructeur de cuirassés, a travaillé sur plusieurs chantiers anglais pendant son enfance[2]. Elle publie son premier article dans le Glasgow Herald à l'âge de 13 ans[1]. Après des études de français à l'Université de Londres, elle entre en 1941 à l'Institut Warburg aux côtés de Panofsky et Gombrich pour y mener des recherches avant d'y être nommée professeur en 1956[3]. Sa thèse porte sur « Le théâtre politique en France au XVIe siècle »[1].

En 1934, elle publie son premier ouvrage John Florio. The Life of an Italian in Shakespeare's England, brisant dès son premier ouvrage les cloisonnements entre les disciplines[4], travaillant sur les aspects socio-politiques, religieux, philosophiques, artistiques et littéraires de son sujet. Cet ouvrage reçoit le Prix Rose Mary Crawshay en 1937[5].

Son ouvrage L'Art de la mémoire publié en 1966 est considéré par la Modern Library comme l'un des « 100 plus grands ouvrages de nonfiction du XXe siècle »[6]. Il a aussi inspiré de nombreux auteurs contemporains tel Italo Calvino, Carlos Fuentes ou encore, Philip Pullman[7].

Elle s'intéresse à la pensée magique à la Renaissance et à son impact sur les sciences de l'époque, en particulier dans Giordano Bruno et la tradition hermétique en 1964[8]. Cela ne se limite pas à un ensemble de « pratiques occultes » ou à l'alchimie mais s'étend à tout un courant de pensée datant de la traduction du Corpus Hermeticum par Marsile Ficin[8].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Ouvrages traduits en français[modifier | modifier le code]

  • Les Académies en France au XVIe siècle (1947), Paris, PUF, 1996.
  • Giordano Bruno et la Tradition hermétique (1962), Dervy, 1997. [1]
  • L'Art de la mémoire (1966), Paris, Gallimard, 1987.
  • La Lumière des Rose-Croix : l'illuminisme rosicrucien (1972), Paris, Culture, art, loisirs, 1978.
  • Astrée, le symbolisme impérial au XVIe siècle (1975), Paris, Belin, 2000.
  • Les Dernières Pièces de Shakespeare : une approche nouvelle (1975), Paris, Belin, 2000.
  • La Philosophie occulte à l'époque Elisabéthaine (1979), Paris, Dervy, 1987.
  • Raymond Lulle et Giordano Bruno (1982), Paris, PUF, 1999.
  • Science et tradition hermétique (1967-1977), Paris, Allia, 2009. Extraits de Collected Essays t. III (Ideas and Ideals in the North European Renaissance), 1984.
  • Fragments autobiographiques, Paris, Allia, 2009.
  • Le Théâtre du monde, Paris, Allia, 2019.

Ouvrages en anglais[modifier | modifier le code]

  • John Florio. The Life of an Italian in Shakespeare's England, Cambridge, 134.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Robert Maggiori, « Frances Yates, rayon Dame », Libération,‎ (lire en ligne)
  2. André Burguière et Bernard Vincent, Un siècle d'historienne, Paris, Des Femmes - Antoinette Fouque, , 346 p. (ISBN 978-2-7210-0634-9), p. 335
  3. Encyclopædia Universalis, « FRANCES AMELIA YATES », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. Jean-François Maillard, « In Memoriam. Frances Amelia Yates et la Renaissance des courants ésotériques de la Renaissance », Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, vol. 15, no 1,‎ , p. 5–6 (ISSN 0181-6799, DOI 10.3406/rhren.1982.1282, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « The Rose Mary Crawshay Prize, list of winners 1916-1999 »
  6. (en) « 100 Best Nonfiction «  Modern Library », sur www.modernlibrary.com (consulté le )
  7. (en-US) Laura Miller, « Remembering Frances Yates », Slate,‎ (ISSN 1091-2339, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b « "Science et tradition hermétique" et "Fragments autobiographiques", de Frances A. Yates », sur Le Monde.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Arasse, « Frances A. Yates ou les labyrinthes d'une histoire occulte », Le Débat, 1982/5, no 22
  • Ernst Gombrich, « In Memorium F. A. Yates », in Frances A. Yates 1899-1981, The Warburg Institute, Londres, 1982
  • Marjorie G. Jones, Frances Yates And the Hermetic Tradition, Lake Worth, Floride, Ibis Press, 2008
  • J. B. Trapp « Yates, Dame Frances Amelia (1899-1981 », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford, Oxford University Press, 2004 http://www.oxforddnb.com/view/article/31863

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]