Famille von Fellenberg

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von Fellenberg
Blasonnement Parti d'argent à une rose de gueules, tigée d'or, feuillée de trois feuilles de sinople, et de gueules à une rose d'argent, tigée et feuillée d'or, les roses mouvant d'un bâton posé sur trois coupeaux.
Charges Membre du Petit Conseil de Berne
Membre du Grand Conseil de Berne
Châtelain de Frutigen
Bailli de Wangen
Bailli de Vevey
Bailli d'Yverdon
Gouverneur de Bonmont
Gouverneur de Payerne
Avoyer de Thoune

La famille von Fellenberg, ou famille Fellenberg jusqu'en 1783, est une famille bourgeoise de Berne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Famille renommée de conseillers de la ville de Berne en Suisse. La famille von Fellenberg est d'origine du Tyrol autrichien, où un ancêtre détenait un chateau dans un bourg de 2000 âmes nommé Bellenberg. Puis ayant perdu son chateau au jeu il fut forcé de quitter l'Autriche et partit pour la Suisse avec sa famille, sa garde et ses hommes et là il arriva à Suhr dans le canton d'Argovie. L'histoire de la famille est écrite en vieil allemand dans un livre historique conservé au chateau de Berne. Avec l'érosion phonétique le nom Bellenberg est devenu Fellenberg au cours de ce voyage. Konrad Fellenberg (✝︎1571, époux d'Anna Frisching), venu de Suhr à Berne, fut admis dans la corporation des Forgerons (1531), puis au Grand Conseil (1556). De ce fait la famille devint l'une des familles fondatrices de la ville de Berne et fait partie de la "Zunftgesellschaft zu Schmieden", la corporation des forgerons. Son fils Konrad (1558-1598) entra au Petit Conseil en 1589, où la famille fut ainsi représentée dès la deuxième génération. Avec la troisième génération commença la tradition des juristes qui devait perdurer jusqu'au XXe siècle. Des membres de la famille exercèrent des activités artisanales (teinturier, passementier, menuisier, chapelier, mégissier) et commerciales (marchand de fer). Mais la carrière au service de l'Etat joua pour tous un rôle de premier plan. A l'exception de quelques membres du Petit Conseil - notamment David, déjà nommé, Christoph, banneret (1614-1689) et Johann Jakob, maisonneur (1700-1776) - ils occupèrent principalement des places au Grand Conseil et la charge de bailli. Dans sa lutte contre le piétisme, le Conseil de Berne bannit en 1699 le pasteur Burkart (1676-1757), qui émigra à Magdebourg. En 1728, son frère, Daniel, banneret (1678-1758) fut anobli à titre héréditaire comme baron par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume Ier. En 1783, la famille adopta la particule en vertu d'une décision du Grand Conseil.

Plus tard un illustre descendant fit reluire le nom de la famille dans toute la Suisse et même au-delà: Philipp Emanuel von Fellenberg (1771–1844). Né à Berne le 15 juin 1771 dans une famille patricienne raffinée, il fait ses études à Tübingen. Son père, Daniel Fellenberg, étant professeur de droit, son éducation est orientée vers une carrière dans le service public. Il passe donc une année à l'Institut de Pfeffel à Colmar (1785/86) avant d'étudier le droit et la philosophie à Tübingen à partir de 1791. Après quelques voyages d'études. Durant cette période il subit les influences de Kant, Fichte et Rousseau. Il visita Paris après la chute de Robespierre (1794) et y rencontra les hommes politiques Sieyès, Lakanal et l’abbé Grégoire avec lesquels il discute des améliorations que réclament l’agriculture et l’éducation du peuple.il revient en Suisse en 1795.

Trois ans plus tard, il travaille au Erziehungsrat bernois, puis à l'ambassade de Suisse à Paris en tant que secrétaire de légation. En 1804/05, il collabore brièvement avec Johann Heinrich Pestalozzi. Toutefois, en raison de divergences de vues sur la gestion d'une institution pédagogique, cette coopération est de courte durée. Puis grâce à la fortune de son père, professeur à l’école de droit des jeunes patriciens, il acquiert la même année le grand domaine du Wylhof, à proximité de Berne, qu’il rebaptise Hofwil. En 1808, lui et son épouse Margarethe Tscharner fondent l'Institut für Söhne höherer Stände sur le domaine de Wylhof à Münchenbuchsee (BE). Le domaine connu sous le nom de Hofwil a accueilli plusieurs établissements d'enseignement au cours des années suivantes, tels qu'un institut agricole (1807-1848), un institut pour l'éducation des filles (1824-1839), une école secondaire (1830-1846) et une école enfantine (1841-1844). La nouveauté du concept pédagogique de Fellenberg combine l'activité physique et intellectuelle et encourage le développement individuel dans un environnement libéral au lieu de s'appuyer sur des principes autoritaires.

Il y fonde un établissement d’agriculture et d’éducation populaire combinées. Il s’inspirait des écrits d’Albert Thaër (1752–1828), réformateur de l’agriculture en Allemagne. Il introduit dès lors de nombreuses innovations: drainage, défonçage des terres arables, mélange de terres, travaux répartis sur toute l’année, assolement (plus de friches), etc., il incite les hommes à se décharger des travaux physiques sur les animaux et les machines. En 1807, il crée l’institut agronomique supérieur. Il est membre du Grand Conseil dès 1825 et de la Constituante en 1831; il fait partie à partir de 1831 du Département de l’éducation. Il imprègne fortement de son esprit les lois sur les écoles normales (1832), sur l’école primaire (1835) et sur l’université (1834). C’est cette même année «qu’on s’était avisé, comme l’écrit Neuhaus, de le faire landammann». En 1838, le gouvernement refuse de nationaliser son établissement agronomique. Repris par son fils, l’établissement fut néanmoins fermé en 1848. Ce n’est qu’en 1883 que l’Etat y transfère son école normale de Münchenbuchsee. Hofwil était bien connu en Europe; de nombreuses institutions du même type ont vu le jour en Angleterre. Fellenberg concevait la religion comme une institution divine destinée à vulgariser la loi morale.

À partir de 1825, Philipp Emanuel von Fellenberg devint également membre du Parlement bernois (Grosser Rat), du "Verfassungsrat" et du "Erziehungsrat", Grand Conseil de l'Education bernoise. Il participe à la mise en place du système scolaire cantonal et influence la loi sur l'éducation dans les années 1830.

La ville ayant refusé de financer les institutions éducatives fellenbergiennes, celles-ci ont été fermées en 1848. Seule l'école normale est restée à Hofwil.

La bibliothèque de Philipp Emanuel von Fellenberg a été intégrée à la bibliothèque universitaire de Berne en 1897. Elle contient 4487 livres et est conservée comme une collection complète selon la classification d'origine. Plus de la moitié des livres datent du 19e siècle, 2000 volumes du 18e siècle et quelques-uns des 17e et 16e siècles. La classification des von Fellenberg couvre les domaines du droit, de la politique et de l'économie, de la langue, de la littérature et de la pédagogie. La collection est reliée de manière uniforme et porte les cachets des propriétaires.

Au XIXe s., d'autres membres de la famille von Fellenberg jouèrent un rôle important avec des politiciens et des juristes tels que David Rudolf von Fellenberg, membre du Petit Conseil et Emanuel Rudolfvon Fellenberg, juge à la cour d'appel et membre du Petit Conseil (1780-1850). Ils fournirent également des savants comme Ludwig Rudolf von Fellenberg, Albert et Edmund von Fellenberg.

A partir de la fin du XIXe s., la famille, largement ramifiée, compta des représentants dans différentes professions. Ludwig Albrecht (1851-1930) et son fils Wilhelm (1881-1968) furent par exemple actifs comme fabricants dans les villes autrefois autrichiennes de Rovereto et de Bolzano, tandis qu'Eduard (1890-1933) le fut à Naples. Gottfried von Fellenberg s'illustra comme pasteur et compositeur. D'autres membres de la famille furent ingénieurs, juristes, chimistes, économistes, physiciens et architectes.

La famille s'illustra aussi dans le monde de l'alpinisme:

  • 16 août 1856 : le Wildstrubel (sommet ouest le plus difficile du Mont Rose) fut escaladé pour la première fois par Edmund von Fellenberg avec Jakob Tritten ; ils font partie des précurseurs dits de L'Âge d'or de l'alpinisme. Voir ce terme sur Wikipedia.

Titres et possessions[modifier | modifier le code]

Charges exercées par la famille[modifier | modifier le code]

Konrad Felleberg est membre du Grand Conseil de Berne en 1556. Son fils, également prénommé Konrad, est membre du Petit Conseil de Berne dès 1589.

Philipp Emanuel von Fellenberg devint également membre du Parlement bernois (Grosser Rat), du "Verfassungsrat" et du "Erziehungsrat", Grand Conseil de l'Education bernoise. Il participe à la mise en place du système scolaire cantonal et influence la loi sur l'éducation dans les années 1830.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Armoiries[modifier | modifier le code]

Les armes de la famille se blasonnent ainsi : parti d'argent à une rose de gueules, tigée d'or, feuillée de trois feuilles de sinople, et de gueules à une rose d'argent, tigée et feuillée d'or, les roses mouvant d'un bâton posé sur trois coupeaux[1].

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Dictionnaire historique de la Suisse DHS

https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/020871/2005-11-28/[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]