Fédération du bouddhisme tibétain

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Fédération du bouddhisme tibétain
Situation
Création 1991
Siège Paris
Vice-présidente Elisabeth Drukier

Site web http://www.fbt-asso.org

La Fédération du bouddhisme tibétain (FBT) est une association loi de 1901 créée en 1991 à l’initiative du 14e dalaï-lama pour faciliter sa venue en France, y diffuser son enseignement et permettre la communication entre les centres bouddhistes tibétains adhérents.

La Fédération du bouddhisme tibétain regroupe 22 centres bouddhistes tibétains. Les centres adhérents doivent appartenir au bouddhisme tibétain et être dirigés par un maître reconnu.

Histoire[modifier | modifier le code]

À la suite de la visite du dalaï-lama en France en 1989, des difficultés d'organisation ouvrent à la nécessité d'une coordination entre centres bouddhistes tibétains en France. Les principes d'une fédération sont lancées à Dhagpo Kagyu Ling en 1990 en présence de Kelsang Gyaltsen, représentant le dalaï-lama. En 1991, 26 centres rejoignent la fédération[1]. En janvier de cette année, une réunion des principaux lamas en France propose un conseil d'administration et un comité d'honneur. Les statuts ne sont déposés qu'en octobre, si bien que la visite du dalaï-lama en en Dordogne est gérée officiellement par l'association bouddhiste des centres de Dordogne. Le , les représentants de la FBT se rendent à Dharamsala où ils sont reçus par le dalaï-lama dans la perspective de sa prochaine visite. Celle-ci, en 1993, est organisée par la FBT avec le Bureau du Tibet représentant le dalaï-lama et le gouvernement tibétain en exil en France[2].

Le comité exécutif comprend des représentants de toutes les branches du bouddhisme tibétain. En 1993, le dalaï-lama souhaite rencontrer le gouvernement et le président de la France, alors en période de cohabitation avec Édouard Balladur, le premier ministre, et François Mitterrand, le président. Comme la question tibétaine est alors méconnue en France, une stratégie médiatique est élaborée par une attachée de presse ancienne assistante parlementaire[N 1],[3]. Des représentants des quatre écoles tibétaines en France contribuèrent au dossier de presse. Matthieu Ricard est une des personnalités apparues dans le paysage audiovisuel français à cette occasion. Ce fut un triomphe médiatique et le mot « bouddhamania » commença à être utilisé dans la presse. Les pressions exercées par la Chine sur le gouvernement français pour s'opposer à ce qu'il reçoive le dalaï-lama obligea les organisateurs à le faire recevoir par ses membres les plus importants bien qu'en tant qu'élus locaux. L'Élysée refusant tout contact, on joua du mépris de François Mitterrand pour Jacques Chirac en l'informant que ce dernier avait un « prime time » télé avec le dalaï-lama. Mitterrand le reçut de façon non officielle pour ravir la vedette à Chirac, alors maire de Paris[3].

Rôle politique[modifier | modifier le code]

La FBT devient un organe de l'État tibétain déterritorialisé. L'article III de ses statuts souligne son rôle politique. La FBT organise notamment des rencontres du dalaï-lama avec des autorités politiques françaises rapportées dans la revue Dharma de l'Institut Karma Ling qui fournit notamment un compte rendu de sa rencontre en 1993 avec Philippe Seguin, avec le Groupe d'études sur la question du Tibet et avec Dominique Baudis, maire de Toulouse[2],[4].

Enseignements[modifier | modifier le code]

Les centres où le dalaï-lama a été invité à enseigner en France en 1993 sont l'institut Vajra Yogini, Karma Migyur Ling et Karma Ling[2].

En , le dalaï-lama est invité par l'institut Karma Ling et la congrégation Dachang Rimé pour enseigner les quatre nobles vérités, bases de l'enseignement du Bouddha Sakyamuni[5].

En 2016, la fédération invite le dalaï-lama en France[6] et organise à son intention un week-end d'enseignement au Zénith de Strasbourg[7].

Présidents[modifier | modifier le code]

  • 1991 : Lama Lodreu (le secrétaire est François Calmes, membre de Rigpa et traducteur de Sogyal Rinpoché)[2].
  • Jacques de Bettencourt[8].
  • En 2016, Elisabeth Drukier est vice-présidente[9].

Membres[modifier | modifier le code]

  • Sakya Tsechen Ling est membre de la fédération depuis sa création en 1991[10].
  • L'association Drukpa de Paris est membre de la fédération[11].

En 2016, douze institutions en sont membres[12].

Liste des centres adhérents (2020)[modifier | modifier le code]

  1. Congregation Pel Drukpay Tcheutsok Drukpay Plouray
  2. Centre Drikung Kagyu de Quimper
  3. Dachang Vajradhara-Ling
  4.  Shedup Kunsang Chöling
  5. Centre monastique Bodhicharya-France
  6. Sakya Tsechen Ling
  7. Centre Kalachakra
  8.  Detchene Eusel Ling
  9.  Sangha Loka
  10.  Drukpa Paris
  11. Tarab Ling
  12. Institut Guepele et Institut Ganden Ling
  13.  Padma Ling
  14. Rigpa
  15. Kagyu-Dzong
  16. Shambhala Paris
  17. Sakya Kunga Ling
  18. Thar Deu Ling
  19. Tsetchen Kunkyab
  20. Centre Drikung Kagyu Rinchen Pal
  21. Centre Bouddhique Lungta
  22.  Centre Dechen Chöling
  23.  Songtsen Centre d'études de Chanteloube
  24.  Centre Nehnang Samten Tcheuling
  25.  Sakya Thukje Ling
  26.  Institut Vajra Yogini
  27. Monastère Nalanda
  28. Communauté Dzogchen Dejam Ling
  29.  Kagyu Rinchen Tcheu Ling
  30.  Lerab Ling
  31. Centre Drikung Kagyu de Montpellier
  32.  Centre Jardin du Dharma Très Bon
  33. Dachang Rimay Institut Karma Ling
  34.  Karma Migyur Ling

Notes[modifier | modifier le code]

  1. "Estelle Saint-Martin, 29 ans, chargée de communication du dalaï-lama en France depuis trois ans" (Lenoir Frédéric et Festraëts Marion, De plus en plus de Français sont séduits par la modernité du bouddhisme, ses valeurs et son éthique, L'Express, 24/10/1996)

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Résultats de recherche | Associations | journal-officiel.gouv.fr », sur www.journal-officiel.gouv.fr (consulté le )
  2. a b c et d Raphaël Liogier, bouddhisme mondialisé : une perspective sociologique sur la globalisation du religieux, Ellipses, 2004, (ISBN 2729814027 et 9782729814021), pp. 274-276.
  3. a et b Arnaud Dotézac, Première rencontre avec le Dalaï-lama (p. 66-70), in Les lamas se cachent pour renaître, préface Françoise Bonardel, Xenia, 2008, 253 p., (ISBN 978-2-88892-060-1).
  4. Dharma, janvier-mai 1994, n° 19, p. 75-77.
  5. Lama Denys, Revue Dharma, numéro spécial, avril 1997, p. 1
  6. Audrey Kucinskas, Le dalaï lama interviewé par Yann Barthès, joli coup pour Quotidien, L'Express, 13/09/2016.
  7. Philippe Dossmann, Le dalaï-lama en septembre à Strasbourg, Dernières Nouvelles d'Alsace, 14 janvier 2016.
  8. Philippe Ronce, Guide des centres bouddhistes en France, Éditions Noêsis, 1998, p. 496.
  9. (en) Cynthia Karena, Strasbourg, France Hosts His Holiness the Dalai Lama, FPMT, 2 novembre 2016.
  10. Franck Frégosi, Le religieux dans la commune, Éditeur Labor et Fides, 2001, (ISBN 2830910222 et 9782830910223) p. 336.
  11. Inde. Au monastère des nonnes kung-fu,Courrier international, 02/12/2011.
  12. Le Dalaï-Lama à la rencontre des jeunes Strasbourgeois, L'Alsace, 30 août 2016.

Autres sources[modifier | modifier le code]

  • Thierry Mathé, Le bouddhisme des Français : contribution à une sociologie de la conversion : l'exemple du bouddhisme tibétain et de la Soka Gakkai en France, thèse pour le doctorat en sociologie de l'université Paris V, Atelier national de reproduction des thèses, 2004, 543 pages.

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]