Doctrine Volcker

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La doctrine Volcker est un ensemble de doctrines économiques proposées par Paul Volcker. La doctrine signifie principalement que les institutions internationales doivent soumettre les États débiteurs qui demandent des prêts à des conditions de mise en ordre de leurs finances publiques et de leurs politiques économiques. Elle ne doit pas être confondue avec la règle Volcker, qui a réformé le système bancaire américain afin de limiter les investissements spéculatifs des banques et les conflits d'intérêts.

Concept[modifier | modifier le code]

Doctrine Volcker et économie internationale[modifier | modifier le code]

La doctrine Volcker est une doctrine économique proposée par Paul Volcker, économiste américain et président de la Réserve fédérale des États-Unis. Cette doctrine vise à assurer que les prêts accordés par les organisations multilatérales à des pays pauvres soient utilisés par des pays qui ont mis en ordre leur propre économie[1].

La règle a été imposée à une époque où l'augmentation des taux d'intérêt, dans les années 1970, a considérablement accru le coût du service de la dette par les États sud-américains[2].

Doctrine Volcker et économie domestique[modifier | modifier le code]

Le sens de la doctrine a ensuite été élargi aux affaires économiques domestiques. Un État qui exigerait de son système bancaire des réformes en échange de prêts ou d'aides économiques applique la doctrine Volcker[3]. Le Troubled Asset Relief Program du président des États-Unis Barack Obama a ainsi été considéré comme relevant de la doctrine Volcker[4].

Doctrine Volcker et économie monétaire[modifier | modifier le code]

La doctrine Volcker a aussi été utilisée dans le domaine de l'économie monétaire. Comme dirigeant de la Réserve fédérale dans les années 1970, Paul Volcker a dû faire face à la hausse de l'inflation[5]. A été appelée doctrine Volcker la méthode qu'il a utilisée pour réduire l'inflation, à savoir une hausse drastique des taux directeurs afin de renchérir le coût de la monnaie, des prêts, et réduire la création monétaire des banques (choc Volcker)[6].

Débats et critiques[modifier | modifier le code]

Cette doctrine a été critiquée par plusieurs chercheurs en ce qu'elle a pu être utilisée de manière autoritaire. Ainsi, les pays récalcitrants ont pu être menacés de sanctions telles que des arrêts de crédits, ou la saisie d'actifs étrangers[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marie-Hélène Duprat et Institut français des relations internationales, La Dette latino-américaine: Quelle politique pour quelle crise ?, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-00709-2, lire en ligne)
  2. (en) Calixto Salomão Filho, Monopolies and Underdevelopment: From Colonial Past to Global Reality, Edward Elgar Publishing, (ISBN 978-1-78471-873-2, lire en ligne)
  3. Hakim Ben Hammouda, Pascal Lamy, Nassim Oulmane et Mustapha Sadni Jallab, Crise... Naufrage Des Economistes ?: Enquete Sur Une Discipline En Plein Questionnement, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8041-6837-7, lire en ligne)
  4. (en) Alexander Styhre, The Unfinished Business of Governance: Monitoring and Regulating Industries and Organizations, Edward Elgar Publishing, (ISBN 978-1-78811-314-4, lire en ligne)
  5. (en) Sophocles N. Brissimis et Nicholas S. Magginas, « Monetary Policy Rules under Heterogeneous Inflation Expectations », Document de travail de la Banque de Grèce, Bank of Greece, no 35,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en-US) Clyde Farnsworth, « THE ECONOMIC SCENE Rates: Volcker's Weapon », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )