Discussion utilisateur:DebrouwereV

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jlvenet 11 février 2013 à 21:36 (CET)[répondre]

L'auto-objectivation[modifier le code]

Schéma décrivant le processus d'objectivation sexuelle.

De nombreuses recherches ont montré que l'apparence physique peut exercer une influence sur la réussite des femmes dans de nombreux domaines. Par exemple, cette influence peut s'exercer sur la obtention d'un emploi, la popularité, le regard des autres, les opportunités de mariage, la socialisation [1]

Pour ces raisons, Unger[2] soutient que la beauté physique, chez une femme, constitue une forme de pouvoir. La beauté physique constituerait un capital qui conditionne le succès social et économique d'une femme. Ce conditionnement diffèrerait suivant selon les appartenances des femmes concernées et suivant les "goûts" dominants au sein de la culture dominante.

Selon Charles Horton Cooley[3], c'est la société qui construit l'image que les femmes ont d'elles-mêmes. Les miroirs reflètent les attributs physiques et ce reflet permet aux femmes de se voir comme les autres les voient. C'est une manière de se détacher de soi pour s'observer. Ce phénomène est appelé «looking-glass self»,qui peut-être traduit comme "le soi miroir". Celui-ci touche beaucoup plus les femmes que les hommes: leur apparence est directement liée à leur estime d'elle-même. Ici il faut une référence.

Il existe deux approches d’évaluation pour l’auto-objectivation :

  • Dans la première approche, Les participantes sont réparties en deux groupes, le premier est exposé à une situation d’objectivation sexuelle et le deuxième est le groupe contrôle. Cette expérience a pour objectif de manipuler le niveau d’auto-objectivation pour ensuite évaluer l’impact de cette manipulation [4]
  • Dans un deuxième temps, nous avons de l’auto évaluation de l’auto objectivation ou de la surveillance du corps. Cette auto évaluation peut être réalisée à l’aide d’un questionnaire d’auto-objectivation (SOQ) [5] ou à l’aide de l’échelle de conscience corporelle objective (OBC) [6]. Cette échelle possède également une version pour les jeunes adolescentes (OBC-Youth) [7].

Il est important de souligner que des études empiriques ont démontré que l'impact de l'auto-objectivation persiste au-delà de la situation immédiate objectivante[8].

Dédoublement du soi[modifier le code]

Selon Simone de Beauvoir [9], quand une fille devient femme, elle est « doublée » : au lieu de coïncider exactement avec elle-même, elle existe aussi à l’extérieur. Autrement dit, une grande partie de la conscience des femmes est utilisée par des préoccupations de leur apparence physique ; ce qui peut interrompre leurs activités au quotidien. Si vous parlez du dédoublement du soi, il faudrait un peu développer et se baser sur le texte original en français de Simone de Beauvoir (le deuxième sexe).

Troubles sexuels[modifier le code]

L’auto objectivation peut amener à de nombreux problèmes et notamment à des troubles sexuels. Les femmes déclarent ressentir plus d’insatisfaction sexuelle dans leurs relations que les hommes[10]. Hyde[11] mentionne que les troubles sexuels chez les femmes sont tellement fréquents que cela en devient une norme.


Plusieurs théories peuvent expliquer ces troubles :

Premièrement, Johnson[12] met en cause l’attention que les femmes porte sur leur image corporelle. Cette préoccupation de son image ne permet pas à la femme d’être entièrement présente lors des rapports sexuels. Son attention est divisée, elle devient donc spectatrice d’elle-même et cela entrave considérablement sa satisfaction sexuelle.

Deuxièmement, Les femmes éprouvent de la honte et beaucoup d’anxiété à propos de leur corps ; cela peut avoir un impact sur leur sexualité. Des recherches ont démontré que les femmes éprouvé plus de honte, de culpabilité et d’anxiété au sujet de la sexualité que les hommes[13]. Ces émotions négatives peuvent réduire la satisfaction sexuelle des femmes.

Enfin, l’attention que portent les femmes sur leur apparence et les restrictions alimentaires peuvent réduire les la sensibilité aux signaux internes du corps. Cette insensibilité interne peut-être un obstacle au plaisir sexuel des femmes. Des recherches ont montré que pour ressentir un orgasme (qui n’est pas synonyme de plaisir sexuel subjectif), il faut être attentif aux signaux excitateurs internes envoyé par le corps[14].


Des études empiriques ont également montré que l'auto-objectivation peut avoir une influence sur le comportement sexuel. Par exemple, l'auto-objectivation peut diminue l'envie des femmes à avoir des contacts physiques à caractère sexuel [15].

Des études se sont penchées sur les liens qui peuvent exister entre l'auto-objectivation et les comportements sexuels. Une étude menée sur un échantillon de jeunes adolescentes a démontré que l'auto objectivation peut influencer négativement le nombreux d'expériences sexuelles, le sentiment inefficacité à agir sur ses propres besoins sexuels et l'utilisation du préservatif[16]. Ensuite, des entretiens avec 6 participantes ont fait ressortir que les adolescentes ayant un faible niveau d'auto-objectivation discutent plus aisément de sexualité que celle qui ont un niveau d'auto-objectivation plus élévé, elles vont même jusqu'a exprimé des regrets au sujet de leurs rapports sexuels. [17]


La théorie de l'auto-objectivation aborde également la notion de honte, celle-ci s'est retrouvé dans les résultats de certaines études. Schooler [18] et Roberts [19], ont étudié la honte de la menstruation sur un échantillon de femmes préménopausées. Ils ont constaté que la honte, la surveillance du corps et l'auto-objectivation peuvent amener à des sentiments négatifs envers les menstruations.


Des constations à peu près similaires apparaissent dans les études menées sur l'allaitement. Une étude a été menée sur des femmes enceinte avec de pauvres revenus. Les résultats ont démontré que la honte, la surveillance du corps et l'auto-objectivation peuvent amener à considérer l'allaitement non pas comme quelque chose de positif pour l'enfant mais comme quelque chose d’embarrassant [20].

Trouble des conduites alimentaires[modifier le code]

L’auto objectivation peut également entraîner un trouble des conduites alimentaires chez les femmes. 90% des cas de trouble des conduites alimentaires concernent la boulimie ou l’anorexie[21]. Tout comme Les troubles sexuels, les préoccupations des femmes au sujet de leur poids sont si répandus que l’on peut parler d’une norme[22].


Différentes causes peuvent expliquer ces troubles alimentaires :

L’anorexie et la boulimie sont des moyens radicaux qui permettent aux femmes de manipuler leur corps afin d’atteindre l’idéal de la minceur [23]. Vomir ou restreindre son alimentation amène un sentiment de minceur et de contrôle de son corps. Ces sentiments permettent d’atténuer l’insatisfaction corporelle, la honte et la dépression [24]. Malheureusement, cela conforte les femmes dans leur trouble de conduites alimentaires.

Les troubles de conduites alimentaires peuvent également être perçus comme une manière de protester contre le régime patriarcal. Cela expliquera les différences entre les femmes et les hommes au sujet des troubles alimentaires. Ayant moins de pouvoir que les hommes à influencer par l’action, les femmes utiliseraient la seule chose qu’elles peuvent manipuler : leur corps. Selon Orbach[25], L’obésité peut être considéré comme une réponse en opposition à un rôle sociale imposée aux femmes. Par exemple, la femme doit se comporter et agir d’une certaine manière parce qu’elle est une femme.

S’affame peut être considéré comme stratégie afin d’empêcher le corps de se développer et donc de passer à l’âge adulte[26] [27]. Selon Steinder-Adair[28], les adolescentes utilisent leur corps pour exprimer une rébellion. Elles jeûneraient pour ne pas entrer dans un monde d’adulte qui ne défend pas les valeurs féminines, l’entraide ni l’interdépendance.

Notes et références[modifier le code]

  1. Berscheid, E., Dion, K., Walster, E., & Walster, G. W. (1971). Physical attractiveness and dating choise: A test of the matching hypothesis. Journal of experimental Social Psychology, 7, 173-189.
  2. Unger, R. K. (1979). Female and male. New York: Harper and Row
  3. Cooley, C. H. (1990). Human nature and the social order. Excerpted in A. G. Halberstadt & S. L. Ellyson (Eds.), Social psychology readings: A century of research (pp. 61-67). New York: McGraw-Hill. (Original work published 1902)
  4. Fredrickson, B. L., Roberts, T., Noll, S. M., Quinn, D. M., & Twenge, J. M. (1998). That swimsuit becomes you: Sex differences in self-objectification, restrained eating, and math performance. Journal of Personality and Social Psychology,75, 269–284.
  5. Noll, S., & Fredrickson, B. L. (1998). Mediational model linking self-objectification, body shame, and disordered eating. Psychology of Women Quarterly, 22, 623–636
  6. McKinley, N. M.,&Hyde, J. S. (1996). The Objectified Body Consciousness Scale: Development and validation. Psychology of Women Quarterly, 20, 181–215.
  7. Lindberg, S. M., Hyde, J. S.,&McKinley, N. M. (2006).Ameasure of objectified body consciousness for preadolescent and adolescent youth. Psychology of Women Quarterly, 30, 65–76.
  8. Quinn, D. M., Kallen, R. W., & Cathey, C. (2006). Body on my mind: The lingering effect of state self objectification. Sex Roles, 55, 869–874.
  9. de Beauvoir, S. (1952). The second sex. (H. M. Parshley, Trans.). New York: Knopf.
  10. Frank, E., Anderson,C., & Rubenstein, D. (1978). The frequency of sexual dysfunction in « normal » couples. New England Journal of Medicine, 299, 111-115.
  11. Hyde, J. S. (1991). Half the human experience (4th ed.) Lexington, MA: D.C. Heath.
  12. Johnson, C. L., Lewis, C., & Hagman, J. (1984). The syndrome of bulimia: Review and synthesis. Psychiatric Clinics of North America, 7, 247-273.
  13. Oliver, M.B., & Hyde, J.S. (1993). Gender differences in sexuality : A meta-analysis. Psychological bulletin, 114, 29-51.
  14. Adams, A. E., Haynes, S. N., & Brayer, M. A. (1985). Cognitive distration in female sexual arousal. Psychophysiology, 22, 689-696.
  15. Roberts, T. A., & Gettman, J. Y. (2004). Mere exposure: Gender differences in the negative effects of priming a state of self-objectification. Sex Roles, 51, 17–27.
  16. mpett, E. A., Schooler, D., & Tolman, D. L. (2006). To be seen and not heard: Femininity ideology and adolescent girls’ sexual health. Archives of Sexual Behavior, 35, 131–144.
  17. Hirschman, C., Impett, E. A., & Schooler, D. (2006). Dis/embodied voices: What late-adolescent girls can teach us about objectification and sexuality. Sexuality Research & Social Policy: A Journal of the NSRC, 3, 8–20.
  18. Schooler, D., Ward, L. M., Merriwether, A., & Caruthers, A. S. (2005). Cycles of shame: Menstrual shame, body shame, and sexual decision-making. The Journal of Sex Research, 42, 324–334.
  19. Roberts, T. A.,&Waters, P. L. (2004). Self-objectification and that“not so fresh feeling”: Feminist therapeutic interventions for healthy female embodiment. Women and Therapy, 27, 5–21.
  20. Johnston-Robledo, I., & Fred, V. (2008). Self-objectification andlower income pregnant women’s breastfeeding attitudes. Journal of Applied Social Psychology, 38, 1–21
  21. Garfinkel, P. E., & Garner, D. M. (1982). Anorexia nervosa : A multidimensional perspective. New York : Brunner/Maze.
  22. Rodin, J., Silberstein, L., & Striegel-Moore, R. H. (1984). Women and weight : A normative discontent. In T. B. Sonderregger (Ed.), Nebraska symposium on Motivation 1984 : Psychology and gender (vol. 32, pp. 267-307). Lincoln, NE: University of Nebraska Press.
  23. Ibid.
  24. McCarty, M. (1990). The thin ideal, depression and eating disorders in women. Behavior Researsch and Therapy, 28, 205-215.
  25. Orbach, S. (1978). Fat is a feminist issue: A self-help guide for compulsive eaters. New York: Berkley Books.
  26. Bruch, H. (1973). Eating disoders: Obesity, anorexia nervosa, and the person within. New York: Basic book.
  27. Bruch, H. (1978). The golden cage: The enigma of anorexia nervosa. Cambridge, MA: Harvard University Press.
  28. Steinder-Adair, C. (1990) . The body politic: Normal female adolescent development and te development of eating disorders. In C. Gilligan, N. P. Lyons, & T. J. Hanmer (Eds.). Making connections: The relational worlds of adolescent girls at Emma Willard school (pp. 162-182). Cambridge, MA: Harvard University Press.