Discussion:Transcaucasie

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Rajout 1918[modifier le code]

Extrait du livre "L'Azerbaïdjan" par Antoine Constant:

p.251: Pression diplomatique et militaire des Ottomans


Encouragé par ses succès diplomatiques à Brest-Litovsk, l'Empire ottoman prenait conscience du vide juridique régnant en Transcaucasie et décidait d'en profiter. Il exigea que la Seim, pour prix de l'arrêt des combats, se dote d'une personnalité juridique qui en fasse un sujet de droit international. La Seim déclara l'indépendance de la Fédération transcaucasienne (Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie) le 24 avril et fit sécession de la Russie. L'indépendance obtenue, Istanbul présenta de nouvelles exigences consistant à recouvrer ses frontières de 1828 ainsi que le noeud ferroviaire stratégique d'Alexandropol (Gumri, en Arménie) qui lui ouvrait la voie vers Tiflis au nord, Djoulfa (Nakhitchevan) et Tabriz au sud. La politique ottomane faisait désormais cavalier seul et se lançait dans une aventure caucasienne que ses alliés allemands désapprouvaient fermement, préoccupés qu'ils étaient par l'avancée des Britanniques en direction du Caucase et du pétrole de Bakou, remontant de la Mésopotamie vers le nord à partir de février 1918. La brouille germano-turque favorisa un rapprochement allemand avec la Géorgie, alarmée par la prise d'Alexandropol le 15 mai, qui menaçait sa capitale. L'établissement d'un protectorat allemand sur cette dernière avait pour condition préalable la proclamation de son indépendance. Ce qui fut fait le 26 mai. La Fédération transcaucasienne ayant de ce fait cessé d'exister, sa dissolution fut prononcée le même jour. Les Azéris proclamèrent à leur tour la première république d'Azerbaïdjan, le 28 mai, dans un contexte militaire régional très troublé : les populations musulmanes des districts d'Akhaltsikhe et d'Akhalkalaki s'étaient révoltées et demandaient un protectorat turc, l'avancée turque en Arménie venait d'être stoppée par la résistance locale ; Andranik, le chef de guerre arménien, n'accepta pas les conditions turques et décida de poursuivre le combat avec ses troupes au Nakhitchevan, d'où il projeta d'opérer une jonction avec l'armée britannique qui remontait de Perse. Enfin, l'Azerbaïdjan fut privé du contrôle de la partie orientale de son territoire, occupée par le Soviet de Bakou. Chacune des trois entités nationales composant la défunte Seim signa séparément, le 4 juin, un traité avec la Turquie ottomane qui était l'acte de décès de l'impossible front chrétien rêvé par les Alliés. Dans le traité signé entre la Turquie ottomane et l'Azerbaïdjan n'apparaissait pas de mention de la reconnaissance de l'indépendance ; la raison invoquée en était qu'une partie de son territoire, pour l'heure occupé par le Soviet de Bakou, échappait à sa souveraineté , l'autre raison était que les Ottomans tentaient simplement d'exercer une hégémonie sur la région caucasienne, à la poursuite du rêve pantouranien de son gouvernement. Une clause militaire disposait que l'Empire ottoman s'engageait à fournir une assistance pour restaurer l'ordre sur requête azerbaïdjanaise.