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Discussion:Salomon Resnik/arch

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Déplacement[modifier le code]

Je déplace ici ce long témoignage qui n'a pas sa place sur l'espace encyclopédique à mon avis. D'autres avis ? --G de gonjasufi (discuter) 11 avril 2014 à 18:13 (CEST)7[répondre]


Témoignage d'un usager des soins et de la pensée de S Resnik. Ce psychanalyste puise dans la pratique existentielle qui se trouve requise de nous par les psychoses. Les psychoses dont chaque manifestation nous semble un commentaire codé, et/ou discordant, sur l'expérience d'être-là (G Pankow). Toute notre technique de la psychanalyse se trouve ainsi déplacée et recentrée. Déplacée depuis une "interprétation des rêves" réduite à une force d'appoint. Et recentrée sur l'interprétation ici-et-maintenant de ce rêve-ci ou cette séance-là comme la voie royale vers le message du rêve qui nous sera nécessaire pour préciser et l'actualité du transfert.. et de ce fait la réalité historique du trauma. C'est une réhabilitation, S Resnik y tient, de la technique des oniromanciens antiques qui s'assumaient comme des prévisionnistes du Destin (Freud, lui, ne pouvait souffrir d'écouter les psychotiques et cette part de la réalité de l'Homme qui se trouve en eux dramatisée). S Resnik se présente ainsi volontiers comme « un spécialiste de l'interprétation des rêves » qui fait retour depuis Freud vers les leçons des oniromanciens traditionnels. Façon aussi de souligner qu'il doute que les psychanalystes interprètent encore systématiquement les rêves de leurs patients. Par contraste, que ce soit en individuel ou en groupe, S. Resnik ne boudera jamais son plaisir de penser et communiquer avec ses interlocuteurs directement dans et sur la langue du rêve. Car seule la langue du rêve peut apprendre aussi précisément aux Hommes la dimension de l'Inconscient et du Destin qui se trouvent inscrites par le trauma dans notre habitation du Monde. Complémentairement, c'est toute l'analyse qui se trouve recentrée sur cette langue du rêve. Qu'il s'agisse d'un rêve ou de toute autre production de l'Homme (arts, séances..). Dans cette langue plastique et corporelle des images, les mots eux-mêmes apparaissent comme des images dans un rébus. Image accoustico-verbale, tel était le sens du mot signifiant chez de Saussure avant son utilisation commune dans la french theory que l'Amérique nous envie. Le fait que notre rapport au monde se fasse via une langue des images, c'est aussi l'intuition des plasticiens et des poêtes. Calderon, Shakespeare, Magritte, ont souligné que notre vivre diurne se développe comme l'étoffe d'un rêve. Heidegger, l'a théorisé depuis Hölderlin, L'Homme habite en poête... Et Winnicott a répété après Freud, "Si ce que je dis comporte une parcelle de vérité, les poètes en auront déjà traité.". Avec ce recentrage du penser et du vivre sur le Monde Interne, et sur notre sentiment d'exister là, Resnik après Winnicott réintroduit dans l'analyse la participation psychotique qui se trouve au principe de notre habitation du Monde. Que nous soyons ou non classés psychotiques selon les psychiatres et les psychologues. Freud, lui, ne pouvait souffrir le contact direct avec les psychotiques. Ce qui fait que pour interpréter les rêves, c'est-à-dire pour rendre le propos continu du rêve depuis son archipel habituel d'images superficiellement in-cohérentes, Freud passait par la voie indirecte des associations verbales. Mais le but était commun, la reconstruction de ce qu'il appelle "les pensées latentes du rêve". La personne psychotique, ou la partie psychotique de notre personne et de notre transfert, apportent en séance une suite d'images. Le psychanalyste peut regarder avec profit ces images comme étant tout aussi in-cohérentes ("sur-réalistes") que celles d'un rêve ou d'un rébus ordinaires. La langue de la partie Psychotique qui est distinguée par Bion, maître et ami de Resnik, est proche de la langue des images que parle le rêve. Et parler cette langue requiert du psychanalyste qu'il commence par résister à la rationalisation psycho-logisante commune de nos images par nos media (" le paternel".. "notre incroyables besoin de croire", "le sujet", "le désir"..etc..). S Resnik transmet son recentrage de la pratique psychanalytique sur la langue du rêve en l'appliquant au traitement des images qui, en séance ou dans les oeuvres, ne sont pas officiellement un rêve. Ces images qui, via l'association libre se trouvent juxtaposées au gré de leur successive "entrée au présent dans la séance" (comme le dit Winnicott des productions borderlines pour les distinguer des propos du sujet que suppose la psycho-logie). Ce re-centrage tend à inventer (comme les oniromanciens avec les rêves d'Alexandre le Grand avant une bataille), UN propos latent de la séance. Un équivalent du propos latent du rêve. (Quel repos quand l'époque nous ramène vers la supposition d'un Sujet qui serait l'auteur coupable d'un désir selon nos religions !). De même que le propos latent du rêve, le propos latent de la séance porte sur notre habitation du Monde et donc sur la situation traumatique qui se trouve répétée et on l'espère ré-organisée dans le transfert. Je souligne ici le point où S Resnik tient à marquer sa différence d'avec Freud. Cela n'est pas si fréquent sous le règne du "freudien consensuel". Alors que Freud s'intéresse principalement à l'interprétation des associations verbales produites autour du rêve par les défenses névrotiques (le brainstorming des publicitaires), S Resnik nous invite répétitivement à en revenir aux images propres du rêve (pas de "retour à Freud" sur ce point). REVENIR DES ASSOCIATIONS AUX IMAGES DU REVE c'est revenir à cette langue autre, plus précise, celle de l'inconscient, du rébus. Dans une manière poétiquement plus exigeante, il s'agit de préciser le propos de ce rêve-ci, et de nul autre, et donc pas seulement de confirmer les traits psycho-logiques déjà connus d'un supposé sujet. L'énigme de la Sphynge d'Oedipe réclamait qu'on identifie précisément l'Homme et nul autre, dans « l'animal sur quatre pattes au matin, Deux à midi et trois le soir». Un propos latent qui se distingue nettement des associations névrotiques individuelles. Pour un rébus il y a une clef pertinente, plus ou moins devinée ou manquée selon les interprêtes, mais il n'y a pas autant de clefs qu'il y a d'interprêtes comme le clame notre relativisme post-moderne. Nos associations défensives construisent à la place ou autour du propos latent un réseau de significations apparemment communes et répétitives qui sont aujourd'hui dites pour cela "freudiennes" (Complexes d'Oedipe, de castration..). L'interprétation des oniromanciens traditionnels s'efforçait d'inventer, via les arts, les mythes et le symbolisme commun, et dans la langue des rêves, un message inédit. Une prise de position précise et une orientation nouvelle sur la situation présente et son devenir. Dans une séance d'analyse, il s'agira d'un message sur ce qui dans la situation actuelle est en train de devenir et en train de ne pas advenir (dualisme freudien oblige). On peut retrouver cette intuition pré-freudienne, voire "jungienne", dans l'interprétation courageusement "non viennoise" des rêves d'examen par la réputée "freudienne" J Chasseguet Smirgel (elle reçoit la sur-venue d'un rêve d'examen comme un message qui permet de signaler que se trouve actualisé dans le transfert un effort de maturation en train d'achopper). Au-delà du point capital de cette recentration par S Resnik de toute l'analyse sur une technique du rêve qui ré-intègrerait le message existentiel du rêve que Freud avait abandonné aux oniromanciens, sa technique se différencie également du mainstream psychanalytique en ceci: S Resnik assume de parler suffisamment à ses patients (un parisien dirait: logorrhée). La seule pratique d'un l'échange entre analyste et analysé à proportions égales qui soit reconnue comme psychanalytique par notre norme régionale, c'est le squiggle game. Et encore ON ne la tolère que pour un Winnicott-le-génie-inimitable.. Et seulement en Angleterre ..Et seulement au prétexte des "enfants" ou des "psychotiques". La pratique que S Resnik a développée à sa suite (lisez la mise en scène du rêve) pourrait un jour renouveler heureusement les clichés qui diabolisent sans analyse "la technique active" en application de la révision historique opérée par Jones . Est-ce à la pensée ou au défaut de la pensée des psychanalystes que Winnicott doit que son squiggle game comme son inspiration depuis la Hongrie et la psychose n'aient pas été mis à l'Index comme la technique active de l'analyste hongrois que Jones a tenté d'effacer de l'histoire du penser psychanalytique ? (Winnicott La petite Piggle, La consultation thérapeutique..)