Discussion:Sécurité sociale professionnelle

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Autres discussions [liste]
  • Admissibilité
  • Neutralité
  • Droit d'auteur
  • Article de qualité
  • Bon article
  • Lumière sur
  • À faire
  • Archives
  • Commons

Cet article traite de sécurité sociale professionnelle, aussi appelée sécurisation des parcours professionnels.

Comment concilier les besoins d'une économie moderne ouverte, qui se traduit pas des besoins d'adaptation à court (adaptation aux fluctuations de la demande) et à moyen terme (adaptation de la spécialisation par secteur d'activité selon les pays), et les besoins de stabilité des salariés, qu'il s'agisse du statut ou du revenu ?

C'est le cœur du débat qui se cache derrière la thématique de la sécurité sociale professionnelle, ou sécurisation des parcours professionnels. La solution est complexe, puisqu'il s'agit davantage d'une remise en cause profonde des politiques économiques et de l'emploi, que d'une boîte à outils. Le risque étant de fragiliser le système de protection sociale à la Française, nul doute que ce sujet soit observé de prêt.

Ce sujet a mobilisé de nombreux chercheurs, qu'il s'agisse d'Alain Supiot ou de Jean Boissonnat (rapport du Plan), B Gazier (livre "Tous sublimes") ou, à la CGT, Jean-Christophe Le Duigou.

Dans la lettre de mission du 11 juillet 2007, adressée à la ministre de l'économie et des finances Christine Lagarde, le président de la République Nicolas Sarkozy a souhaité la mise en place de la Sécurité sociale professionnelle d'ici 2008.

Sécurité sociale professionnelle (SSP) n'équivaut pas à sécurisation des parcours professionnels (SPP). La SSP est portée par la CGT et vise à garantir un salaire pour tous, hors du marché du travail. Que l'on soit ou non dans l'emploi (qui est la rémunération capitaliste du travail), un salaire est assuré, dans cette perspective. La SSP permet l'émancipation car les travailleurs peuvent alors développer leurs talents et leurs efforts hors de l'aliénation capitaliste. A ce titre, c'est un projet tout à fait révolutionnaire. La SPP au contraire, est portée par la CFDT et renvoie davantage aux tensions identifiées ici. La SPP reporte la responsabilité du chômage (du non emploi traité comme non travail) vers l'individu. La SPP garantit l'employabilité (à travers la formation), non le salaire. Il sert de palliatif à la flexibilisation du marché du travail, c'est la déclinaison française de la "flexicurité" promue au niveau européen.

On ne peut pas mettre sur le même plan des chercheurs comme Alain Supiot et Bernard Gazier, car ils ne relèvent pas des mêmes disciplines et surtout des mêmes approches et objets de recherche. Mais surtout, jamais Nicolas Sarkozy n'aurait "souhaité la mise en place de la sécurité sociale professionnelle". Comment aurait-il pu s'approprier une proposition phare de la CGT ? C'est un non sens.

Il faut prendre garde dans cet article à ne pas noyer le lecteur dans des termes du débat tels qu'ils ont été galvaudés depuis trente ans. Il n'y a pas de "besoins d'une économie moderne ouverte", il n'y a que des conséquences de la dérégulation de l'encadrement du marché du travail. Les poncifs sur la concurrence internationale et le besoin de compétitivité, et autres inepties issues de la théorie du capital humain, doivent impérativement être mises en discussion avec d'autres lectures des questions de travail, d'emploi et de "flexicurité".