Discussion:Magyars/Archive 1

Le contenu de la page n’est pas pris en charge dans d’autres langues.
Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Autres discussions [liste]
  • Admissibilité
  • Neutralité
  • Droit d'auteur
  • Article de qualité
  • Bon article
  • Lumière sur
  • À faire
  • Archives
  • Commons

Bonjour à tous!

Tout ce que vous écrivez sur le hongrie me chagrine beaucoup! Certains disent que mes ancètres provienne d'un pays primitif de l'Oural, d'autres disent que les savants ne sont pas d'accord sur nos origines, mais ne développent pas les différentes possibilités. Donc je tenais à préciser que je ne comprend pas le Finlandais, mais je comprend mieux le Turc sans aucun cours sur l'une des deux langues. Je tenais à préciser par ailleurs que beaucoup de savants étrangés nous apparentent aux Sumériens de par la religion de la Dame Heureuse ou Nin-Ti en sumériens, ceci parce la Dame Heureuse est présente dans notre religion, mais aujourd'hui elle est apparenté à la Vierge Marie (Boldog Asszony). D'ailleurs L'Inde, et la Chine parlent d'un peuple Hongrois avec lequel ils auraient eu des relation très tot en Asie. Par ailleurs, je suis également partisans de la descendance avec les Huns, car Arpàd et Attila ou Atilla, avais la même religion et culture. La connexion avec la Finlande n'est aucunement validé et la Hongrie continu ses recherches. Chère férrus d'histoire continuer vos recherche taper Boldog Asszony, Dame Heureuse, Hungarian MYTHS, vous seriez réellement épatés. Voilà j'ai poussé mon coup de gueule, sans rancune, merci à tous ce qui auront le courage de me lire! — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 80.124.254.89 (discuter), le 26 janvier 2007 à 11:52 .

En effet, beaucoup de confusions à propos des Magyars qui n'ont absolument rien à voir avec les Finnois, peuple complètement différent sur tout les plans, sauf pour la langue. Le magyar et le finnois font partis du même groupe mais ce sont des langues qui se sont séparés vers 500 av. JC. Peut-être que leurs ancêtres étaient voisins. En tout cas, ce n'est pas que Magyars et Finnois parlent une langue proche, qu'ils sont proches ethniquement. Français, Roumains et Portugais n'ont rien à voir ensemble, et pourtant ils parlent une langue proche. Ethniquement les Hongrois ressemblent peu à leurs ancêtres qui ont perdu leurs caractéristiques physiques. Disons qu'ils n'ont de magyar que la langue. Ce sont des Slaves magyarisés. G. CALABRIA — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 80.125.176.118 (discuter), le 8 septembre 2007 à 18:54 .

Réponse au 1er intervenant[modifier le code]

Vous arrivez à comprendre le turc avec votre hongrois sans avoir pris un seul cours de turc ? Pas possible. 300 mots venus du turc dans la langue hongroise ne peuvent suffir à un hongrois de comprendre un turc. Il y a plein de mots venus du français dans la langue anglaise et un français qui n'a pas pris un seul cours d'anglais ne peut comprendre cette langue. Deuxièmement, le turc qui a influencé le hongrois n'est pas le même que le turc parlé en Asie Mineure, importé à partir du XIe s.. Le turc qui a influencé le hongrois -avant l'an 800/1000-, est une autre variété de turc. Alitta2000 (d) 6 juin 2008 à 05:07 (CEST)[répondre]

Sur les Magyars/Hongrois...[modifier le code]

  • Selon une étude génétique des Hongrois effectuée vers 1991, il ne resterait plus que 10% de ce peuple ayant des gènes magyars. 1 sur 10 c'est pas mal, 1100 ans après l'arrivée de Magyars en Europe, en Pannonie, mais ça reste faible -source: "Science & Vie", <<Des migrations inscrites dans nos gènes>>, 1992-. Les Magyars, au fil des mariages mixtes, après leur christianisation, des décennies, des siècles, ont naturellement perdu leurs caractéristiques physiques, et du fait qu'ils n'ont plus reçu d'apports magyars. Les 9 Hongrois sur 10 n'ayant plus de gènes magyars, ont des gènes principalement germano-slaves. La majorité des Hongrois actuels, si ils descendent d'un cavalier magyar, ont plus, dans leurs arbres généalogiques, des ancêtres germains et slaves que magyars. G. Calabria, 08/09/2007 — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 80.125.176.118 (discuter), le 8 septembre 2007 à 20:52 .

Sur la langue magyar...[modifier le code]

  • Par contre, comment expliquer le fait que les Magyars, qui ne devaient pas être très nombreux, ont pu, ou on choisit de conservé une langue qui devait paraître "étrange" pour leurs voisins, germanophones ou slavophones, ou encore, latinophones. Ne serait-ce que pour des raisons pratiques, pour communiquer, les Magyars auraient pu adopter une langue germanique ou slave. En général, lorsque un peuple quitte sa terre d'origine pour une autre terre, il finit par perdre sa langue, naturellement, en quelques générations, une fois la sédentarisation et l'adoption de la religion locale. Prenons l'exemple de cavaliers envahisseurs d'origines non-europènnes à la base, qui se sont fixer en Europe au 7e siècle: Bolgars du Danube et de Thrace, Horvats et Serbs dans les Balkans, ont fini par adopter une langue slave, au plus tard au 9e siècle. Avant les peuples barbares, Goths en Hispanie, et Langobards en Italie, ont aussi perdu leur langue, aux 7e-8e siècle.
  • Concernant les soit disant origines hunniques, c'était certainement pour se donner des origines plus prestigieuses, étant donné que les Magyars n'ont jamais vraiment marqué l'histoire avant leur arrivée en Pannonie. Pareil pour les rois arpadiens se disant descendre de Attila, là aussi pour s'inventer des origines mythiques. Mais ils savaient que c'était faux où ils le pensaient vraiment? Parce-que les Magyars ne ressemblaient pas vraiment aux Mongols -si les Huns furent vraiment des Mongols-. — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 80.125.176.118 (discuter), le 8 septembre 2007 à 20:52 . En 1960, la taille moyenne des Hongrois était de 1.63m, ces derniers étant parmis les plus petits d'Europe. Peut-être là une trace de leurs lointaines origines ougriennes mêlés de Coumans, de Petchenègues, et autres cavaliers nomades asiates. — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 80.125.176.118 (discuter), le 11 septembre 2007 à 14:00 . G. Calabria, 08/09/2007

D'apres la majorite des chroniques medievales et a'apres l'Encyclopedie de Diderot (voir p.e. Hongrie), les Magyars ont parle "slave", la langue hongrois n'etant qu'une invention du 18/19e siecle. — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 195.168.244.56 (discuter), le 18 septembre 2007 à 13:55 .

Victor Duruy, Histoire du Moyen-Age : depuis la chute de l'empire d'Occident jusqu'au milieu du XVe siècle, Paris, Hachette, , 13e éd. (lire en ligne), p. 207-208
  • 04/11/2010 * Du côté par où allaient venir les Magyars, l'invasion n'avait guère cessé depuis Attila. Les flots d'hommes s'y étaient pressés comme se poussent et se succèdent incessamment les vagues d'une mer fouettée par la tempête. Après les Huns d'Attila, dont les descendants se mêlèrent aux populations vivant sur les bords du Danube, aux environs des lieux où leur chef avait surtout vécu, vinrent les Slaves, qui, par la destruction de l'empire des Goths, puis par celle de la monarchie d'Attila, avaient recouvré l'indépendance; les Bulgares, les Avars, qui furent la terreur de Constantinople durant deux siècles, et tombèrent sous l'épée de Charlemagne; enfin les Khazares (Les Turkmènes) et dont le khaqân résida en Crimée. Parmi les sujets des Khazares se trouvait, au IXe siècle, un peuple, de langue finno-ougrienne, celui-ci, que les Latins et les Grecs ont appelé Hungares et Hongrois, parce qu'ils voyaient en lui un mélange de tribus hunniques et ougriennes, et qui, après avoir longtemps habité, de l'Oural à la Volga, s'étaient, au commencement du IXe siècle, avancés entre le Don et le Dniepr. En 888, un nouveau flot d'hommes, les Petchenègues (Turkmènes), se rua sur les serviteurs et les maîtres. Les Hongrois refoulés sur le Danube et la Transylvanie, allaient y périr avec leur chef Arpad, quand un débris du peuple khazar, la tribu des Mogers ou Magyars, vint les rejoindre, relever leur force, leur courage, et mériter par les services qu'elle rendit, que son nom devînt celui de la nation entière. Ceux que nous nommons encore les Hongrois s'appellent eux-mêmes les Magyars. * 04/11/2010 - Pannonius* — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 62.201.142.29 (discuter), le 4 novembre 2010 à 01:08 .

La Hongrie, héritage des Magyars[modifier le code]

Iaroslav Lebedynsky, « Les Magyars et la formation de la Hongrie », (archivé sur Internet Archive), sur Clio.fr, septembre 2003, © Clio 2008

Les Magyars sont, dans toute l'histoire de l'Europe, le seul ensemble nomade qui ait réussi à créer un État durable et à lui imposer sa langue et sa personnalité. Même les Bulgares, qui ont donné leur nom à l'ancienne Mésie romaine conquise par eux en 679, s'y sont dissous dans la population slave-méridionale, et leur empire, s'il a eu ses heures de gloire, a connu aussi de longues éclipses. En Hongrie, la langue magyare a survécu comme un îlot au milieu d'un océan de parlers indo-européens, et les nombreux emprunts qu'elle a faits au slave et au germanique n'ont pas altéré sa structure profonde. La tradition étatique s'est maintenue à travers les pires vicissitudes de l'histoire. Le passé nomade affleure dans de nombreux aspects de la culture traditionnelle hongroise, et le mode de vie semi-nomade qui devait être celui des éleveurs magyars au lendemain de la Conquête s'est conservé presque jusqu'à nos jours dans la Grande Plaine. Et si les traités de 1920 et 1945 ont dépecé l'ancienne « Couronne de Saint-Étienne » au-delà même de ce qu'aurait dû permettre le principe des nationalités, ils ont aussi fait de la petite Hongrie résiduelle un État presque mono-ethnique, où l'originalité magyare semble décidée à survivre au nivellement de la mondialisation. Iaroslav Lebedynsky — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 62.201.142.29 (discuter), le 4 novembre 2010 à 00:55 .

Les Magyars "Hongrois"[modifier le code]

Louis Leger, Histoire de l'Autriche-Hongrie depuis les origines jusqu'à l'année 1878, Paris, Hachette, (lire en ligne), « Formation de l'État magyar (892-1038) », p. 58-64

Les Magyars (comme ils se nomment eux-mêmes) ou Hongrois (nom que leur donnent les peuples étrangers) sont des populations parlant, comme les Finnois, une langue du groupe finno-ougrien, qui appartient à la famille des langues ouralo-altaïques. Les premiers premiers documents nous les montrent vivant de leur chasse dans les régions de l'Oural, non loin de la Volga. Ces tribus nomades errant dans les plaines immenses de la Russie orientale, se rapprochèrent peu peu à peu de l'Occident, et s'établirent d'abord vers les bords de la mer Noire : là, sept tribus auraient conféré le commandement suprême à un jeune chef, jeune chef, Arpad, qui devint le fondateur d'une dynastie. Evidemment la richesse de l'Europe attirait ces nomades comme l'Italie avait jadis jadis attiré les Germains. L'imprudence des souverains occidentaux allait leur ouvrir une route facile jusqu'au centre de ces régions fortunées. D'abord, l'empereur de Constantinople implora leur alliance contre les Bulgares, puis ce fut Arnulf qui les appela contre Svatopluk.

La région danubienne où ils arrivaient avait depuis deux siècles été ravagée et occupée par une autre population ouralo-altaïque, les Huns. Les Huns d'Attila y avaient campé, puis les Avars s'y étaient établis depuis la fin du VIe siècle jusqu'à l'époque où Charlemagne avait détruit le grand hring situé entre le Danube et la Tisza où leur khan s'abritait (796). Les Magyars firent une première expédition, peu heureuse d'ailleurs, en 892, contre la Moravie. Deux ans plus tard, ils revinrent, et cette fois avec la ferme résolution de s'établir dans les pays qu'ils pourraient conquérir.

' Dans toute l'histoire des invasions barbares, on trouverait peu d'exemples d'une aussi grande migration. Deux cent seize mille hommes en âge de porter les armes, ce qui supposerait une population totale de près d'un million, tels sont les chiffres adoptés par la tradition nationale, et l'on ajoute que cette multitude mit près de trois ans à traverser les Carpathes. On ne doit s'étonner ni de cette lenteur, ni de ce nombre immense, quand on songe d'une part à tous les chariots, à tous les ustensiles, à tout le butin que tramait cette population mouvante, d'autre part aux fréquents déplacements des masses ouralo-altaïques.

Cette nation était conduite avec une exacte et savante discipline admirée par un illustre connaisseur byzantin. Ces corps vigoureux, habitués à toutes les privations du désert, ne succombaient ni au froid, ni à la chaleur, ni à la faim, ni à la soif. Durs au mal, aucune tâche ne leur semblait impossible. Toutes les armes leur étaient bonnes, l'épée, l'arc, la lance, car ils savaient lutter à cheval et à pied; mais, cavaliers bien plus que fantassins, ils préféraient combattre sur leurs montures petites, rapides, infatigables; les flèches étaient leurs armes favorites. Dans leur ordre de bataille, ils étaient divisés en troupes de mille hommes chacune, également prêtes à se rapprocher pour former une seule masse ou à fondre sur l'ennemi en escadrons mobiles de tous les côtés à la fois. Une nuée de flèches lancées d'une seule bordée préludait à l'attaque furieuse, irrésistible et souvent une fuite simulée achevait par une folle confiance la déroute de l'ennemi. (Sayous).

L'histoire légendaire des Magyars nous donne les noms de petits princes slaves qui cédèrent les premiers devant cette formidable invasion, le slovaque Zalan, le bulgare Menmarot dans l'est et le sud de la Hongrie actuelle. Mais elle ne nous dit rien sur la façon dont l'empire morave succomba. La fin du Xe siècle vit à la fois la ruine de cet empire et la domination des Magyars succéder à celle des Slaves, dans toute la contrée baignée au centre par le cours moyen du Danube et enveloppée au nord et à l'est par la chaîne des Carpathes. Cette invasion devait avoir pour l'histoire de cette région les plus graves conséquences:

Ce n'était pas la simple immigration d'un nouveau peuple [ouralo-altaïque] destiné à disparaître comme les Huns et les Avares, ou à être absorbé comme les Bulgares par la population vaincue. Les qualités intellectuelles des Magyars, élite des peuples altaïques, leur vigueur physique, leur nombre immense, leur patriotisme déjà vivace devait les garantir contre toute chance de destruction lente ou rapide.

L'établissement de ce peuple nouveau et la ruine de la Moravie furent un coup mortel pour les Slaves : L'invasion des Hongrois, dit l'historien tchèque Palacky, est le plus cruel malheur que notre peuple ait jamais subi. Du Holstein au Péloponnèse s'étendaient des peuples slaves peu unis et de moeurs différentes, mais partout actifs et préparés à la civilisation. Au milieu de cette ligne étendue, un noyau se formait par les efforts de Svatopluk. De même que sous l'influence latine la monarchie franque s'était formée en Occident, de même un empire slave pouvait sous l'influence byzantine se former en Orient; la destinée de l'Europe orientale fut devenue tout autre; l'arrivée des Magyars au coeur de l'organisme naissant anéantit toutes ces espérances.

Cependant les contrées où ils s'étaient établis ne suffisaient pas aux nouveaux conquérants : le pays danubien n'était pour eux qu'une étape, une base d'opérations pour des envahissements futurs. Les diverses hordes avaient apporté des instincts nomades et guerriers, que le temps et l'influence de la religion chrétienne pouvaient seuls transformer et mettre au service du la civilisation.

L'Italie, ' à qui le ciel a fait le don malheureux de la beauté ', attira tout d'abord leurs convoitises. Ils envahirent le pays vénitien, mais échouèrent devant la cité des lagunes qui avait déjà défié les Huns. En 907, Arpad mourut et, suivant la tradition, ses restes reposent au pied du rocher de Bude où il avait établi sa capitale ou son campement. Sous son jeune fils Zoltan, les excursions continuèrent : les Allemands subirent une sanglante défaite à Presbourg en 907, puis près d'Augsbourg (910), mais ils repoussèrent les Magyars devant Wels. S'il faut en croire leurs récits, quatre-vingt-six Magyars auraient seuls échappé : une vieille poésie allemande célèbre superbement cette victoire.

'On combattit un combat terrible; maint Hongrois perdit la vie : les Bavarois vengèrent leurs femmes et leurs enfants. On tua tellement de Hongrois que personne ne peut le dire, ni compter les morts. Ils s'enfuirent nuit et jour jusqu'à la Leitha. Cependant ils n'étaient pas encore las de combattre.'

Ce fut aussi en 910 que les Magyars envahirent la France pour la première fois. Charles le Simple était alors roi. La Lorraine fut dévastée; les monastères de Remiremont, Saint-Dié, Moyenmoutiers, Etival, Liepsies, furent pillés.

En 915, les Magyars revinrent; cette fois, l'Alsace, la Lorraine, la Bourgogne, furent saccagées. Charles le Simple, abandonné de tous ses vassaux, ne put empêcher les envahisseurs de rester près de trois ans dans ces provinces, et d'y exercer d'affreux ravages. Flodoard dit que l'archevêque de Reims, Hérivée, fut le seul de tous les princes ecclésiastiques qui vint se joindre au roi avec quinze cents hommes. Avec cette faible troupe, Charles n'osa pas s'écarter de la montagne de Laon, sa résidente habituelle, et il attendit que les Hongrois, chargés de butin, se fussent retirés d'eux-mêmes.

En 924, les Magyars venaient de ravager l'Italie, lorsque Bérenger les appela contre son rival, Hugues de Provence. Ils se jetèrent sur cette province, la ravagèrent ainsi que le Lan. guedoc, et ne se retirèrent que décimés par une épidémie, et poursuivis par Raymond, comte de Toulouse. Le pays, après leur départ, était désert, disent les auteurs du temps, et il ne restait plus de prêtres pour le service divin.

Deux ans plus tard, en 926, les Hongrois reviennent en France, dévastent Bâle, le Verdunois, pénètrent jusqu'à dix lieues de Reims; mais l'arrivée du roi Raoul les force à battre en retraite. Henri de Saxe les repoussa devant Mersebourg (933).

Ils ne reparaissent qu'en 936; cette invasion fut terrible : Dôle et les rives de la Saône furent dévastées; Lyon échappa, grâce au courage du comte Guillaume. Ils entrèrent en Italie par Nantua. Raoul les avait encore empêchés de pousser plus loin leurs ravages; mais l'année suivante, en 937, ils revinrent en France. Metz, Trèves, Aix-la-Chapelle, la Champagne, Sens, le Berri, l'Aquitaine, Autan, Langres, Besançon et Pontarlier furent mis à feu et à sang dans cette horrible incursion.

En 938, ils revinrent encore; cette fois ce fut en Flandre, dans le Hainaut, puis delà en Aquitaine, que les Hongrois portèrent leurs fureurs. Ils ne reparaissent plus jusqu'en 950, où ils envahissent l'Alsace, la Franche-Comté, et pillent Besançon. Conrad, roi d'Arles, parvint, au moyen d'un stratagème, à détruire cette horde. Cependant, en 951 ils reviennent en Aquitaine; en 953, ils reparaissent dans la Flandre, où il assiègent inutilement Cambrai. Le mouvement d'invasion continua encore sous le successeur de Zoltan. En 954, ils font leur dernière invasion dans la Lorraine, la Champagne et la Bourgogne. La victoire que l'empereur d'Allemagne, Othon le Grand, remporta sur les magyars, à Augsbourg, en 955.

Dès lors, les Magyars durent se replier sur eux-mêmes et se contenter des domaines qu'ils s'étaient assurés dans la vallée du Danube. Le roi Geiza (972-997) fut le premier souverain pacifique de la Hongrie païenne; sous son règne, les Hongrois essayèrent d'intervenir dans une querelle entre Henri de Bavière et l'empereur Oton II. L'empereur détacha de la Bavière l'Autriche actuelle en faveur de Léopold de Babenberg, qui vainquit les Hongrois et les rejeta près de Vienne. Un nouvel état militaire apparaissait, qui devait jouer un grand rôle dans l'histoire de ces contrées.

La Hongrie était enfermée dans les limites qu'elle ne devait plus franchir; toutefois les Magyars n'étaient pas seuls dans ces régions; presque partout ils étaient entourés par des Slaves dont la langue et les institutions allaient exercer sur eux une durable influence : au sud-est, ils confinaient à l'élément romain ou valaque qui depuis les Colonies romaines de Trajan s'était développé dans ces contrées. De nombreux mariages avec ces peuples voisins modifièrent peu à peu le type primitif des Magyars; ils ont perdu depuis longtemps les pommettes saillantes et les yeux obliques des Mongols.

Moeurs et religion des anciens Magyars.

La religion. La religion des Hongrois païens a laissé peu de traces, et il est difficile de dégager un système mythologique des superstitions populaires. Un dieu suprême (Isten) paraît les dominer : il est le père des hommes; au-dessous de lui, on trouve un certain nombre de génies secondaires, le démon ördôg, le mano esprit sinistre, puis les tünder*, les merveilles, les fées, les apparitions, agissant de diverses manières sur la destinée des hommes.

'Quelque part dans les montagnes de Transylvanie se trouve le palais du roi des tünder avec la reine et de belles jeunes filles, palais d'argent et de cuivre protégé par un lion d'or, se mirant dans un lac resplendissant et entouré de grands bois où les oiseaux font entendre des mélodies ravissantes. Une tradition du comitat de Hont rapporte que dans un endroit aujourd'hui désert et pierreux, avec quelques vieilles racines, vivaient des fées qui au lever de l'aurore peignaient leurs cheveux d'or sur le pays, de telle sorte que tout le monde était riche; mais un avare ayant saisi une de ces fées pour lui couper sa chevelure, toutes s'enfuirent et la misère, la désolation succédèrent à l'abondance. Dans la ville de Deva, la fée bienfaisante apparaissait tous les sept ans; d'autres fées bâtissaient les murs pour les mortels et les enrichissaient de leurs trésors, mais toujours l'ingratitude humaine les décourageait et leur faisait quitter la place ' (Sayous).

A côté des fées de la terre, il y avait les fées de l'air et les fées des eaux. Une des plus poétiques et des plus originales fantaisies de l'imagination magyare était Delibab, la fée du Midi, la personnification du mirage, fille de la plaine, soeur de la mer et amante du vent. Les lacs et les fleuves étaient peuplés de génies mystérieux. Les divers éléments étaient l'objet d'un culte. Un ordre sacerdotal partageait le pouvoir avec le prince. Les prêtres enraient à la divinité des chants, des prières, des sacrifices même humains dans les bois sacrés sur les autels.

'Dans l'ensemble des choses, l'âme humaine conservait son existence indestructible et immortelle; mais elle pouvait revenir sur la terre, surtout si elle avait appartenu à un illustre guerrier. L'âme passait à cheval sous la voûte de la mort et traversait un pont qui la conduisait au bonheur de l'autre monde : bonheur guerrier, comme les funérailles étaient guerrières' (Sayous).

L'organisation politique. Un peuple nomade, comme l'étaient les Magyars avant leur conversion au christianisme, ne pouvait nécessairement avoir qu'une organisation très imparfaite. Elle était plus militaire que politique. La puissance du chef suprême ne reconnaissait d'autres limites que l'autonomie relative des tribus. Elle procédait d'une élection par acclamation, élection qui paraît avoir été héréditaire dans la famille d'Arpad, mais sans que l'ordre de primogéniture fût rigoureusement consacré par l'usage ou par la loi. Cette élection était consacrée par le suprême pouvoir judiciaire et par l'assemblée générale des chefs assistés de nombreux hommes libres.

Tous les membres de la famille et même de la tribu se regardaient comme frères; ils étaient tous libres et tous nobles. C'est là l'origine de la nombreuse petite noblesse qui a toujours été le nerf de la Hongrie.

'Les chefs de famille et de tribu étaient, comme les ducs eux-mêmes, à moitié héréditaires, à moitié électifs ou acclamés. Les terres assignées à la tribu et à la famille par le duc ou par l'Assemblée de la nation étaient la propriété de tous, même lorsque les diverses branches de la famille se les étaient partagées pour y construire des huttes qui devinrent peu à peu des maisons, et pour y faire paître leurs troupeaux en attendant la culture. Les chefs n'avaient pas encore de domaine à part : ce n'est que plus tard, quand la Hongrie devint agricole, que les propriétés furent bien délimitées et que les chefs devinrent propriétaires pour une partie et seigneurs pour le reste. Dans les premiers temps, la tribu ducale, celle qui vivait sous l'autorité immédiate du prince, s'établit au centre de la contrée du côté de Pest et d'Albe royale. '(L. Léger). — Le message qui précède, non signé, a été déposé par un utilisateur sous l’IP 62.201.142.29 (discuter), le 4 novembre 2010 à 01:15 .