Discussion:Le Quadrilogue invectif

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Je ne partage pas entièrement l'analyse qui nous est proposée, en particulier en ce qui concerne le discours prêté au Clergé. Je souscris en revanche, pour l'essentiel, au résumé des arguments des figures du Peuple et du Chevalier ; je fais toutefois observer qu'ils ne s'en prennent que marginalement au Clergé, alors qu'ils multiplient les reproches mutuels ; je fais également remarquer que chacun réplique au discours de l'autre, ce qui les fait apparaître arc-boutés sur la défense de leurs intérêts et sur leurs ressentiments réciproques. Dans ce contexte, c'est donc au Clergé (dont fait partie l'auteur) qu'il appartient de faire entendre la voix de la raison et de l'intérêt général, à grand renfort de références à la république romaine, dont l'histoire, telle que narrée par Tite-Live, offre l'exemple de toutes les vertus (étrange convergence prémonitoire avec l'éloquence révolutionnaire) ; et ce qui nous est exposé, par la voix du Clergé, c'est un plaidoyer en faveur de la centralisation monarchique, avec un véritable programme politique (réconciliation nationale, nécessité pour la monarchie de disposer de ressources propres pour mener la guerre, suppression des armées féodales et des compagnies de mercenaires au profit d'une armée nationale disciplinée), programme qui sera du reste mis en œuvre par Charles VII quelques années plus tard :

  • En 1435, le traité d'Arras, conclu avec Philippe III de Bourgogne, met fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
  • La Pragmatique Sanction de Bourges du 7 juillet 1438 limite les prérogatives papales sur le plan politique, mais aussi sur le plan fiscal.
  • En conclusion des Etats Généraux tenus à Orléans en 1439, l'ordonnance du 2 novembre 1439 met en place la taille générale et crée une armée royale "pour obvier aux pilleries et vexations des gens de guerre". Les grands féodaux se révolteront contre cette mesure, qui supprime leurs armées privées, par la Praguerie de 1440, facilement jugulée.
  • L'ordonnance de Louppy-le-Châtel du 26 mai 1445, complétée en 1446 et 1448, réorganise l'armée royale sur une base permanente et professionnelle.

Ces mesures conduiront au basculement du rapport de force militaire et, pour finir, après sa défaite à Castillon, en 1453, au rembarquement des restes du corps expéditionnaire anglais.
Alain Chartier, vraisemblablement mort en 1430, n'aura pas vu cette victorieuse conclusion, ni même la mise en œuvre du train de réformes qu'il préconisait.
--MOUDRU (discuter) 15 juillet 2015 à 01:47 (CEST)[répondre]