Discussion:Le Pornographe

Pornographie

La lumière d’une voies utilisée Don Mélo 19 (discuter) 19 avril 2019 à 08:40 (CEST)

L’adolescence est le moment où l’on commence à s’éveiller à la sexualité. Avec la puberté, les poussées hormonales et la transformation du corps, on découvre une sensualité inédite. Des émotions et sensations nouvelles jaillissent et on se pose toutes sortes de questions sur le sexe, la sexualité et les relations amoureuses. En pleine découverte de ce nouveau territoire, on a envie d’en savoir plus, d’aller plus loin…!

Dans un premier temps, la masturbation permet de découvrir ce nouveau corps, d’explorer ses zones de plaisir, fantasmer et de se préparer à une sexualité à deux. Certains se tournent aussi vers des supports pornographiques pour tenter à la fois de trouver des réponses à leurs questions et pour satisfaire leurs désirs, décharger leurs pulsions.

Pourquoi suis-je attiré-e par le porno ?

La plupart d’entre vous ont certainement déjà vu un film porno. Certains ont peut-être trouvé ça excitant, d’autres dégoûtant, voire un peu effrayant… Quoi qu’il en soit, si le porno provoque chez vous de l’excitation et du plaisir, c’est normal. Comme vous êtes en train de découvrir votre sexualité, cela vous permet peut-être d’éprouver les choses que vous commencez à ressentir. L’objectif de ces images est en fait de susciter le plaisir par la vue. La vue, comme le toucher, est une des premières causes d’excitation sexuelle. Chez les garçons par exemple, une tenue sexy peut stimuler le cerveau et augmenter la production de testostérone, l’hormone qui contribue à la fabrication du sperme, d’où une excitation physique qui peut aller jusqu’à une érection.

Ce n’est pas tant l’histoire des films qui attire mais surtout imaginer être acteur plus que spectateur. La pornographie est conçue pour susciter une excitation facile et rapide chez la personne qui la regarde, le passage à l’acte se fait directement, le plaisir est immédiat. C’est une sorte de raccourci qui permet d’extraire des images ce qu’il y a de plus sexuel sans en passer par la relation, d’accéder au plaisir sexuel tout en évitant une rencontre IRL et l’angoisse que celle-ci peut provoquer. Le porno permet en fait de nourrir l’imaginaire et de s’évader hors du réel, dans un monde idéal, fictif où tout marche sans problème, où tout semble possible. Il peut en effet y avoir un côté rassurant dans ces films: les personnages ne se posent jamais de questions, ils n’ont pas besoin de séduire, d’intéresser, de convaincre…, au risque d’être rejetés. Ils sont toujours désirés, ils n’ont pas de complexes ni de panne d’érection.., contrairement à ce qui peut se passer dans la réalité.

Un univers interdit

La pornographie donne accès à un univers interdit, celui des adultes. Regarder ce genre de films, ça peut être une façon de se prouver, de se dire que l’on n’est plus un enfant. Une sorte de rite de passage à l’âge adulte. Cela donne l’impression d’être grand, tout simplement. C’est aussi l’occasion de transgresser un interdit parental : on visionne ces images en cachette, à l’abri du regard des parents, ce qui participe à l’excitation de l’expérience… Cela dit, il faut savoir qu’un mineur n’a pas le droit d’être exposé à de la pornographie (article L.227-24 du Code pénal). Si ces films sont interdits aux moins de 18 ans, ce n’est pas pour rien. Ils sont faits pour un public adulte qui, à priori, sait faire la part des choses entre la réalité et le fantasme par exemple. Ces films présentent souvent une sexualité violente, des pratiques qui sortent de l’ordinaire et qui peuvent choquer.

Une mise en scène de la sexualité fantasmée

Le véritable risque du porno est en fait de croire que la sexualité se passe comme dans ces films. Ce n’est pas la sexualité réelle qu’il met en scène, mais des fantasmes ! Dans le porno, tout le monde semble consentant et prêt à tout, tout le temps. Toutes les pratiques sexuelles ont l’air agréable. Les positions les plus acrobatiques se multiplient, les pénétrations s’enchaînent sans discussion, sans préliminaires… Ce qui ne faut pas oublier, c’est que ce sont des acteurs qui simulent à fond, qui jouent un scénario. Ce ne sont que des films, des fictions qui sont extrêmement éloignées de la réalité. Dans la vraie vie, personne n’a vraiment envie de faire n’importe quoi avec n’importe qui et n’importe quand. Il ne faut donc pas perdre son temps à se comparer et à s’inquiéter de ne pas être à la hauteur de ce que l’on voit dans la pornographie. La sexualité n’est pas un ensemble de gestes et de performance à accomplir. Si le porno est avant tout un plaisir individuel sans retour, la sexualité est un plaisir partagé, faite de sensations, de sentiments, de rencontre et de complicité avec l’autre.

Accro au porno ?

Que faire lorsque l’on ne peut plus s’en passer ? Une surconsommation du porno peut provoquer un sentiment de honte et de culpabilité, voire un sentiment de dégoût envers ce qui se produit à l’écran et envers soi-même. La consommation répétée du porno peut également rendre difficile l’excitation sexuelle sans la présence de ce type d’images. L’imagination seule, avec ses propres personnages, ses propres scénarios, ne suffit plus à ressentir une excitation.

Consommé à trop haute dose, le porno peut également devenir addictif. On a besoin d’en consulter davantage et même, de devoir faire appel à des images encore plus intenses. Comme dans tout phénomène de dépendance, il faut augmenter la « dose » comme pour une drogue et voir des scènes encore plus crues pour essayer de retrouver le plaisir que l’on a connu au départ, sans jamais vraiment l’atteindre.

Si vous vous inquiétez par rapport à votre consommation du porno, demandez-vous quelle priorité vous donnez à cette consommation ? Avez-vous diminué le nombre de sorties avec vos copains pour vous rendre sur le net, par exemple ? Avez-vous toujours besoin de support pornographique pour pouvoir vous masturber ? Le risque est s’enfermer dans l’isolement crée par la pornographie, au détriment des relations avec les gens IRL. Ce qui compte, c’est que le porno ne prenne pas le dessus sur votre vie amoureuse et sexuelle personnelle !

Si vous vous posez des questions par rapport à votre consommation, vous pouvez appeler Fil Santé Jeunes au 0 800 235 236. Don Mélo 19 (discuter) 19 avril 2019 à 09:00 (CEST)