Discussion:La Montagne magique

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Dimension autobiographique du roman

Bien qu'il s'agisse-là, s'il fallait en définir le genre, d'un roman de formation (Bildungsroman), la Montagne magique est également à bien des égards un roman autobiographique. En effet, Thomas Mann entreprit l'écriture de ce roman lors d'un séjour au Sanatorium de Davos (Suisse) qu'il effectua auprès de son épouse, souffrante, en 1911. Il devient donc évident qu'il y puisa le cadre spatio-temporel de son roman. Autobiographique, le roman l'est aussi sur le plan sentimental, notamment à travers le thème de l'attirance homosexuelle. L'attirance qu'éprouve Hans Castorp pour Claudia Chauchat fait explicitement écho à l'attirance qu'il éprouvait pour son camarade de classe Pribislav Hippe, étant adolescent. Le mode de rencontre est le même (emprunt d'un crayon) et des expressions récurrentes comme "yeux de loup des steppes" servent aussi bien à caractériser Pribislav que Clawdia. Enfin, l'antagonisme des deux pédagogues, Lodovido Settembrini et Naphta, qui s'affrontent tout au long du roman pour remporter l'adhésion philosophique du jeune Hans Castorp, permet à Thomas Mann de transcrire sous une forme parodique le débat intérieur qui l'a agité dans les années qui précédèrent la première guerre mondiale. De sensibilité conservatrice dans sa jeunesse, Thomas Mann s'est peu à peu converti aux idées libérales, tout en restant un ennemi des idéologies radicales. Dès lors, il devient donc possible voir la Montagne magique comme un roman charnière dans la vie intellectuelle de son auteur où se manifeste la recherche d'un point d'équilibre en politique.