Discussion:Dialogues sur le commerce des blés

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Notes de lecture[modifier le code]

Je (Salignac (discuter)) reprends ici mes notes de lecture pour élaborer un résumé.

Premier dialogue[modifier le code]

16 novembre 1768, chez Madame ***, avant le dîner (texte en ligne).

Le Chevalier attribue la famine qui frappe l'Italie[1] au maintien de choix politiques anciens qui ne sont plus adaptés aux circonstances présentes. Le Marquis se réjouit alors du choix de la France d'adopter la législation contraire, la libre circulation du grain.

Le Chevalier conteste d'abord le raisonnement la valeur d'une argumentation par l'exemple, l'analogie ou l'autorité : « Je rends la justice qui est due au mérite de ce grand ministre. Mais si on prend le parti de suivre son plan par la seule raison que c'est le sien, on s'exposera à faire tout aussi mal qu'en imitant l'Angleterre, ou en prenant le contre-pied de ce qui se fait à Rome. Parce que la France d'aujourd'hui ne ressemble pas plus à celle du temps de Colbert ou de Sully, qu'à l'Angleterre ou à l'Italie d'à présent. »

Le Chevalier aborde alors le fond et affirme que les idées politiques ne doivent pas être formées sans observer la réalité[2]. Par exemple, « Dans les grandes monarchies, toutes les provinces ne sont pas également fertiles en bled ; (...) si la province à bled est placée dans le milieu de la monarchie, il faut encourager l'exportation. Si elle est frontiere, il faut la défendre[3] (...). ». Car, pour être exportée, elle doit forcément traverser une partie du Royaume. Ce n'est donc que la production superflue qui peut atteindre les frontières et être vendue à l'étranger.

Second dialogue (16 novembre 1768, après dîner)[modifier le code]

p. 20 La discussion reprend sur des questions de méthode : décidément, comparaison n'est pas raison. Le Marquis interroge alors le Chevalier sur deux "axiomes" qu'il a vaguement retenu de ses lectures : « L'agriculture est la base des richesses de tout pays » et « la cherté du blé ne fait aucun tort au manufactures ni aux artisans ». Le Chevalier les conteste en tant qu'axiomes. Quant au premier, la République de Genève dont la richesse ne peut dépendre de son agriculture, vu son territoire limité, est un contre exemple. Quant au second, l'idée contraire est tout aussi vraie. De plus, les sollicitations de consommation ne sont pas les mêmes en ville et à la campagne ; les situations ne peuvent donc être comparées.

Le Chevalier souligne deux lacunes des auteurs lus par le Marquis : d'une part croire que les hommes consomment toujours et partout la même quantité de nourriture, alors que la consommation est en fait proportionnée au nombre de consommateurs et à leur opulence ; d'autre part, ignorer que le commerce du blé doit être abordé à la fois sous l'angle économique et, en tant que bien de première nécessité, sous l'angle politique (p. 31). Le Marquis concède que ses connaissances sont mal fondées.

Après avoir ainsi démonté les idées du Marquis, le Chevalier commence à exposer ses idées en évoquant la Genève dont le territoire réduit induit l'absence d'agriculture et le fait que le commerce du blé est une question politique et non économique (p. 25 et 30-31). Le Chevalier veut partir d'un cas simple avant d'aborder la situation des états plus vaste et complexes (p. 26).

Le marquis amène un nouvel élément issu de ses lectures : la cherté du blé ne nuit à personne, puisque si le pain est plus cher, le paysan s'enrichit et donnera plus volontiers du travail (p. 27). Le Chevalier conteste doublement. D'une part, dit-il le principe inversé semble mener au même résultat : protéger d'abord l'intérêt des artisans leur permettra de consommer d'avantage et d'enrichir le paysan. Mais d'autre part, ajoute-t-il, le pouvoir d'achat n'est pas le même : à revenu égal, un paysan dépense moins et épargne plus à la campagne, qu'un artisan exposés aux tentations de dépenses en ville (p. 28). L'absence de consommation des paysans est d'ailleurs une des sources de la pauvreté des manufactures anglaises (p. 29).

Le Chevalier défend à nouveau l'évocation de la situation de Genève, plus facile à comprendre et à gérer qu'un pays entier, hétérogène (p. 33).

Notes[modifier le code]

  1. A l'époque, l'Italie est une région du monde et non un état.
  2. Par nature, changeante.
  3. L'interdire.