Discussion:Alain Georges Leduc
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Art et sculpture
Dans sa plaquette Escaut, rives, dérives, Alain Georges Leduc donne sa vision de la sculpture et de la place de l'art dans la cité.
Dans la relation de l'homme et de la sculpture, se dessinent d'abord le grain de la matière et la préhension des formes mais le regard a pris peu à peu le pas sur les autres sens. L'approche de la matière par le toucher -la dimension haptique- est pourtant plus 'sûre' que la vision avec ses biais de perspective et de trompe-l'œil. Le rapport à l'objet est un rapport au désir, un besoin rétrospectif de complémentarité. Les matériaux 'nobles' -pierre, marbre, bronze, bois- sont concurrencés et même remplacés par l'acier, le verre, le plastique, voire par des matériaux composites. Ces changements résultent aussi bien d'une autre conception de l'objet d'art que des évolutions technologiques et relatives aux matériaux utilisés.
La notion de sculpture en tant qu'objet a elle-aussi beaucoup évolué[1].« Il va falloir aujourd'hui ... élargir ce champ qui s'est depuis encore étendu, complexifié » note Alain Georges Leduc. La sculpture a été pendant longtemps un univers rassurant fait de statues, de monuments aux morts trônant sur les places des villages... L'évolution se veut remise en cause, éclatement du cadre du tableau, disparition du socle des sculptures avec une tendance à une certaine dématérialisation. En matière de sculpture, l'absence, le vide est un élément essentiel constitutif de l'ensemble, « une dialectique du vide et du plein » écrit Alain Georges Leduc.
L'art, tel qu'il le conçoit, est une éducation, partant de la création de l'œuvre et de ses différents aspects : forme, composition, iconographie, couleurs, matériaux, techniques utilisées, reposant sur ce paradoxe fondamental de « rendre visible le visible. » Dans sa dimension pédagogique, il doit aussi participer à un projet collectif et rapprocher les hommes. L'art et la sculpture « sont des vecteurs puissants d'émancipation qui concourent à la formation de chacun et les meilleurs ambassadeurs de la liberté et de la citoyenneté. »
( Voir aussi les articles à Culture et manifestations culturelles et Personnalités liées à la commune)
Une réflexion sur la peinture
Réponse effectuée à la demande d’un “ bouquet ” de radios, au sujet du dictionnaire Les mots de la peinture, éditions Belin, 2002 :
- « La peinture est diverse, pourtant elle est un tout.
- Quoi de plus dissemblable en effet, mais aussi de plus proche, qu’une fresque du paléolithique supérieur et un tag sur les flancs d’une voiture de métro new-yorkais ? Quoi de plus différent, vous en conviendrez, que le destin tragique de Vincent Van Gogh et celui – dionysiaque –, de Pablo Picasso? Quoi de plus opposés, aussi, du point de vue de l’épaisseur de la pâte, qu’un Vermeer de Delft, un Titien, un Cézanne ou un Dali ?
- Mais un “tout” n’est pas un bloc insécable.
- Je prendrais volontiers, pour parler à vos auditeurs des Mots de la peinture, une comparaison dans le domaine de la géologie. Mon livre ressemble aujourd’hui à mes yeux, maintenant qu’il m’a “échappé”, à un morceau de micaschiste. Il est fait de strates, de fines pellicules de mémoire.
- J’ai voulu, avec beaucoup de passion me dit-on, avec beaucoup de plaisir en tout cas, travailler aussi bien le cœur que la peau de mon sujet, un sujet que j’ai fini, me semble-t-il, par progressivement connaître, depuis près de trente ans que je l’enseigne à de jeunes étudiants d’écoles supérieures d’art et d’une école d’aéronautique.
- C’est le seul ouvrage à ma connaissance qui rassemble des entrées tant techniques, d’histoire et d’esthétique, que les termes afférents du marché de l’art, et ceux concernant tant les supports que les outils spécifiques » (Alain [Georges] Leduc).
- Voir Alain (Georges) Leduc : Vailland et les peintres entre esthétique et politique, conférence à l'ENS de Lyon, 2007
Notes
- Voir Rosalind Krauss, L'originalité de l'avant-garde et autres mythes modernistes, Éditions Macula, 1993