Couvent des Cordeliers de Dinan

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Couvent des Cordeliers de Dinan
Le portail gothique du couvent des Cordeliers de Dinan.
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Cour intérieur des cordeliers

Le couvent des cordeliers est un monument religieux datant du XIIIe siècle. Cet édifice est situé dans la ville de Dinan, dans les Côtes-d'Armor. Le couvent abrite aujourd'hui le collège-lycée privé catholique des Cordeliers.

Historique[modifier | modifier le code]

Entre 1247 et 1249, les Franciscains (ou Cordeliers) s'installent à Dinan[1]. En 1278, Henri d'Avaugour prit l’habit de moine, s'y retira et y fut enterré. Son fils, Alain II d'Avaugour, poursuivit l'édification de cet établissement religieux.

Composé à l'origine d'une dizaine de frères, le couvent s'étoffe au fil des années pour atteindre la trentaine de religieux aux XVe et XVIe siècles[1].

  • 1251 : construction du couvent des Frères Cordeliers, placé sous le patronage de Notre-Dame des Vertus. Il est bâti sur les vestiges de l'ancien château fort des Avaugour seigneurs de dinan
  • 1804 : l’abbé Berthier, de retour des pontons de Rochefort, s’installe dans le monastère des Cordeliers pour y poursuivre la tradition du collège ecclésiastique.
  • 1904 : Bénédiction de la nouvelle chapelle construite par le Supérieur, l'abbé Le Fer de la Motte, futur évêque de Nantes.
  • 1907 : à la suite de la loi sur la séparation de l’Église et de l’État, c’est l’expulsion.
  • 1933 : sous le supériorat du chanoine Meinser (1914-1961) rachat des bâtiments.
  • 1934-1935 : grands travaux de restauration.
  • 1956 : construction du bâtiment Saint-Joseph.
  • 1961 : construction du bâtiment Notre-Dame.
  • 1989 : rénovation de l’internat, des cuisines, du CDI, des laboratoires, du bâtiment collège, mise aux normes de sécurité. Création du laboratoire de langues et de l’espace multimédia[2].

Dans la seconde moitié du XIVe et du XVe siècle, les Franciscains font réaliser d'importants travaux, à commencer par l'édification d'un porche monumental, orné de pilastres et coiffé de cordelières. Une galerie de niches à statues couronne l'ensemble. Le grand cloître, bordé par un vaste déambulatoire, desservait les différents espaces, à commencer par les salle capitulaire, qui abrita les États de Bretagne[1] en 1573 et en 1634.

L'ancienne chapelle ou église des Cordeliers renfermait jadis les tombeaux de Charles de Dinan (seigneur de Montafilant), de Jacques de Laval (fils de Gui XIV), de François de Dinan (mort en 1502), de Pierre de Laval (fils de François de Rieux, mort en 1524). [3]

Prospère et dynamique jusqu'au XVIIIe siècle, le couvent n'abrite plus que sept religieux au moment de la Révolution. Fermé en 1791 puis vendu comme bien national, le couvent est racheté en 1807 par l'abbé Berthier[1].

Depuis 1804, le monument est devenu un lieu d'enseignement privé catholique. Celui-ci regroupe un collège et un lycée.

Mobiliers liturgiques[modifier | modifier le code]

Le mobilier de la maison et de la chapelle des Cordeliers, non compris les ornements et les vases sacrés, fut prisé 638 l. 19 s. le 4 mai 1791. Sa vente rapporta 1.231 livres les 18 mai et jours suivants. L'argenterie de la chapelle des Cordeliers consistait en 7 calices, 2 croix, 4 chandeliers, un bénitier et son goupillon, un encensoir et sa navette, 2 ostensoirs, 2 ciboires, 2 burettes et leur plateau, une petite lampe et un reliquaire ; le tout, d'argent, fut versé pour la Monnaie. Les religieux possédaient aussi 8 couverts et 2 louches d'argent pour leur usage personnel.[4]

Descriptions des objets d'arts présent dans le couvent[modifier | modifier le code]

Cette liste à été dressé le 28 juillet 1791, quelques jours après la fermeture des Cordeliers de Dinan, par le peintre Laurent Le bourguignon.

Sacristie :

  • Peintures murale de Saints, d'apôtres et d'armoiries
  • Deux tombeaux sur lesquels sont couchées deux figures d'hommes grandeur nature sur l'un, un guerrier armé, ayant son sabre et son bouclier pendant, sur lequel on voit quatre fusils (fusées) accolés et six pesons, dont trois en chef et trois en pointes (qui sont les armes des Dinan-Montafilant). Ce guerrier est accompagné de deux petits anges et a sur la tête une niche gothique et un lion sous les pieds. L'autre figure est une femme de même grandeur, habillée en religieuse, accompagnée de deux anges ; une niche gothique est au-dessus de sa tête et elle a les pieds sur une levrette. Ce monument est en pierre de tuf.
  • Un autre tombeau de même matière, élevé de quatre pieds et pris dans le mur sous voûte. Il mesure sept pieds de long et trois de large ; sur lequel est couchée une figure de femme en religieuse, ayant deux anges à ses côtés, même couronnement que les précédents, et un lion sous les pieds.
  • Un autre tombeau (de) même matière, d'une femme de même costume, et même accompagnement, avec un chien sous chaque pied, également sous voûte, pris dans le mur, même élévation.
  • Deux tombeaux de tuf, et même élévation, longs de sept pieds sur cinq, une figure couchée sur chaque. L'une d'un guerrier armé, les mains jointes, son sabre et son bouclier pendants, sur lequel est un écu écartelé au premier de quatre fusées accolées de six pesons dont deux en chef, deux en pointe; au second de France ; au troisième de France, et au quatrième quatre fusées et six pesons, deux en chef, deux en pointe (qui sont les, armes alliancées de Dinan et Chateaubriant). Cette figure, accompagnée de deux anges et couronnée d'une niche gothique, un lion sous les pieds. La seconde est une femme costumée en religieuse, accompagnée de deux anges, même couronnement ; sous chaque pied, un chien.
  • Un autre tombeau de même matière de trois pieds de haut (environ 1 mètre), long de sept (environ 2.2 mètres), pris dans le mur sous voûte, une figure de femme costumée en religieuse, accompagnée de deux anges, le couronnement comme les deux autres ; toute mutilée.
  • Une statue de Vierge en tuf de 3 pieds (environ 1 mètre)
  • Un tableau peint sur toile de cinq pieds et demi de large (environ 1.8 mètres) et de six pieds de haut (environ 2 mètres) ayant pour sujet Jésus et deux anges adorant à ses côtés, plusieurs chérubins autour de la gloire qui l'environne. La Vierge et Saint-Joseph debout en bas du tableau, entre eux Saint-François avec des marques de Stigmates et deux anges à genoux.

Église :

  • Autel de 18 pieds de haut (environ 6 mètres) sur huit de large (environ 2.6 mètres), composé de deux ordres corinthien. Le premier présentant 4 colonnes, un tableau au milieu pour sujet : un vœu à la Sainte Famille. Entre les colonnes des côtés on trouve deux statues de bois placés dans des niches, l'une de Sainte Catherine, l'autre de Sainte Marguerite. Accolé sur le mur une figure de Saint Jean-Baptiste, de 4 pieds de haut (environ 1.2 mètres) en tuf.
  • Une figure de Saint Laurent de 3 pieds (environ 1 mètre) de haut, en bois.
  • Un Autel de 15 pieds de haut (environ 5 mètres), large de 6 (environ 2 mètres), composé de deux colonnes, une niche au milieu, dans laquelle une statue de Sainte Vierge en pierre de tuf, de grandeur naturelle, peinte et dorée à l'huile. A côté est écrit, "Autel de N.D des Anges, dite de la Portioncule"
  • Un tombeau élevée de 3 pieds (environ 1 mètre), de 7 de longueur (environ 2.2 mètres) sur 5 de large (environ 1.5 mètres), en pierre de grain, sur lequel sont sculptées deux figures en bas reliefs, dont l'une en armure portant au cou le cordon de Saint-Michel costumée selon le règne de Henri IV. De chaque côté de la tête , un écusson entouré du cordon de Saint-Michel. L'autre figure représentant une femme, un écu de chaque côté de sa tête, portant en alliance, l'un une demie tour, et l'autre une roue en chef et une poupée en pointe.
  • Une figure de cordelier en bois, ayant mitre en tête et croix en main, haute de 4 pieds (environ 1.3 mètres).
  • Deux autels hauts de dix-sept pieds sur douze de large. Entre deux colonnes, un tableau de cinq pieds sur quatre et demi, dont le sujet est Jésus- dans une gloire accompagné d'anges et Saint-François à quatre personnages qui sont la Pape, Saint Louis et deux Reines.
  • Deux figures en bois grandeur nature par Durocher.
  • Trois figures en bois, un Christ, la Vierge et Saint Jean.
  • Un tombeau élevé de deux pieds et demi sur six de longueur, dont la table est de bois. Sur celle ci on peut trouver une figure du Sauveur couché dans une bière, grandeur nature en bois. Dans le fond de la voûte, deux anges soutenant un écusson traversé d'une bande, trois molettes, deux en chef et une en pointe, le dit écusson en bas-relief sur pierre de tuf. De chaque côté, les mêmes écussons surmontés d'un casque à visière close, supporté par un lion et de l'autre un aigle ; dans le milieu, un buste de femme en bas-relief. Au-devant du tombeau, quatre figures de pénitentes en bas-relief, le tout eu tuf et terminé par un écusson écartelé au premier de pesons sans nombre bandé d'hermines en pale ; au second de même ; au troisième : 3 merlettes, deux en chef et une en pointe ; au quatrième, 3 pesons en chef et un chevron en pointe, le tout couronné d'un casque en fasce, la visière grillée et ceint d'un cordon de Saint-Michel. Au-dessus des deux pilastres qui terminent les côtés, deux figures de 4 pieds, en bois, dont l'une représente un cordelier mitré et en chape, un petit cordelier à genoux à ses pieds, et l'autre de 3 pieds, en bois, une Madeleine.
  • Un tombeau de pierre de grain de 7 pieds de long sur 3 de large élevé de 2 pieds et demi, un écu au milieu de la face portant un chêne arraché sur un croissant entre deux rosettes. Ce tombeau pris dans le mur sous voûte. Sur un pilier qui partage un autre tombeau pris également sous voûte, se voit pareil écusson soutenu par les deux mains d'un terme qui a deux têtes et un pied.
  • Un tombeau sur la pierre duquel on voit un écu alliancé, portant au premier une bande avec un fer à cheval, et au second coupé, allié aux mêmes armes.
  • Un autel élevé de 12 pieds, large de 8, présentant 2 colonnes qui portent un fronton en arc, au milieu duquel est un tableau de la Pentecôte, également qu'un tableau peint sur toile et très passé, figurant Saint François sur un groupe de nuées supporté par des anges, au-dessus le Saint-Esprit au milieu d'une gloire avec le Sau­veur et le Père Éternel.
  • Un autel pris dans le mur sous voûte ; entre deux colonnes est un tableau sur toile dont le sujet représente la Vierge Immaculée, d'un côté, un paralytique la priant, et de l'autre trois figures à genoux dont une femme tenant un chapelet. Au bas est écrit : Notre-Dame de Grande-Puissance, et plus bas Saint Luc pinxit 1687. Sur l'entablement, une niche décorée de deux consoles dans laquelle une Vierge de bois, haute de 3 pieds. Au côté de l'autel, deux figures de 4 pieds dont l'une : l'Ange Gardien en bois conduisant l'Enfant, et l'autre un Cordelier ayant 3 mitres et 3 écussons à ses pieds sculptés eu pierre de tuf ; au-dessus est écrit : « Bernardinus ; 1625 ». Au-dessus de la voûte, un Saint Michel haut de 4 pieds, en bois, habillé en guerrier à la romaine, une couronne sur la tête et un enfant sur l'épaule.
  • Le grand autel dont la table est en pierre de grain mesure 11 pieds et demi de long sur 3 de large. Le rétable présente 20 pieds d'élévation en archivolte. Au-dessus de celui-ci, dans un cartouche, se voient les armes de Saint François.
  • Tableau peint sur toile, haut de cinq pieds sur quatre de large, représentant la Vierge tenant une cuiller en main pour repaître son Enfant, Saint Jean-Baptiste tenant le plat. Saint Joseph derrière et dans le fond des anges qui apportent des présents ; ce tableau assez bien copié d'après Vouet (peintre français, 1590-1649).
  • Deux autres autels de 14 pieds. Sur leur entablement se pose un chevron brisé, duquel se dresse un chérubin... Au-dessus des colonnes surgissent des vases à flammes. Entre ces colonnes, deux statues de cordeliers, en bois, grandeur naturelle, dont l'une représente Saint François avec les Stigmates et l'autre un cordelier (Saint Antoine de Padoue) tenant l'Enfant Jésus sur son livre, toutes les cieux dans des niches avec des culs-de-lampe avancés.
  • Un tombeau élevé de trois pieds, ayant dans sa face la forme de niches gothiques où sont des figures en demi-bas-relief d'un pied et demi. Sur la pierre tombale, une figure d'un jeune homme en relief, couché, en armure de guerre, et pour support un coussin posé sous sa tête : deux restes d'anges ; sous ses pieds : une levrette en pierre de tuf. Au-dessus, un écusson en pierre, coupé en alliance ; d'un côté, des billettes à trois rangées (qui sont Beaumanoir) et de l'autre bandé en pale, trois d'argent et trois de gueules.
  • Un tableau peint sur toile représentant Saint Yves. sur lequel est écrit : « Saint Yves, patron de Bretagne, du tiers-ordre de Saint François ».
  • Le tombeau d'Henri d'Avaugour fondateur du couvent, en tuf pris dans le mur sous vade, élevé de 3 pieds, long de sept. Sur la pierre, la figure d'un cordelier (Henry d'Avaugour) couché, accompagné de quatre anges, deux en tête et deux aux pieds.
  • Deux tombeaux accolés, moitié pris dans le mur sous voûte, fermés par une grille de fer. Ces tombeaux élevés de 3 pieds. Sur leurs pierres tombales, deux figures couchées. L'une porte une couronne sur la tête avec un manteau ducal, vêtue en cordelier, accompagnée de quatre anges, deux en tête et deux aux pieds. L'autre est une femme vêtue en religieuse du même ordre, avec le même accompagnement, à côté un écusson avec les armes alliancées au premier d'une tête de sanglier (qui est Rosnyvinen), au second écartelé au premier et au troisième d'un fond de damier et au deuxième et au quatrième d'une bande en chef. (Dubuisson-Aubenay décrit aussi ce tombeau, qui est celui de Guillaume de Rosnyvinen et de Perrine de Meulant, son épouse).
  • Un tableau peint sur toile représentant Sainte Rose de Viterbe.
  • Une croix, dont l'arbre d'une seule pierre de grain sculpté en tronc d'arbre mesure dix pieds de hauteur, sur lequel, d'une autre seule pierre de grain, le bras de la croix, le Christ, la Vierge et Saint Jean; chaque figure ayant deux pieds de hauteur, ayant pour piédestal un massif en pierre de grain de quatre pieds.
  • Tous les pavés de la sacristie et de l'église sont des pierres tombales chargées de figures d'armoiries et d'inscriptions effacées.[5]

Membres du Couvent[modifier | modifier le code]

Cette liste est bien sur non exhaustive.

  • Jean-Baptiste-François Hercouet (1741-1792) : Franciscains, docteur en Sorbonne, gardien de la maison de Nantes, gardien du couvent de Dinan.
  • Pierre-Emmanuelle Aubut
  • Mathurin-Joseph Dubois (1752-?)
  • Mathieu Gaudicheau
  • Henri Barraud : Confesseur des religieux de Sainte-Claire
  • Vincent Bertin Bouin
  • Le Père Bernard Gallais de La Salle[6]

Élèves Prestigieux[modifier | modifier le code]

Protection[modifier | modifier le code]

Son portail est classé monument historique depuis 1930[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Ville de Dinan (plaque murale)
  2. « Notre histoire », sur www.cordeliers.fr (consulté le )
  3. « Patrimoine Haute Bretagne », sur www.emeraudepatrimoine.com (consulté le )
  4. « Ancien Couvent des Cordeliers de Dinan (Bretagne) », sur www.infobretagne.com (consulté le )
  5. « Ancien Couvent des Cordeliers de Dinan (Bretagne) », sur www.infobretagne.com (consulté le )
  6. « Ancien Couvent des Cordeliers de Dinan (Bretagne) », sur www.infobretagne.com (consulté le )
  7. Notice no PA00089073, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Raymond Cornon, Dinan - Ancien couvent des cordeliers, dans Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949, Société française d'archéologie, 1950, p. 183-185

Liens externes[modifier | modifier le code]

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