Controverse autour de la promesse de non-entrée de l'Ukraine dans l'OTAN

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La controverse autour de la promesse de non-entrée de l'Ukraine dans l'OTAN est une controverse historique et géopolitique au sujet de l'existence ou de l'inexistence d'une promesse qui aurait été faite par les États-Unis et l'OTAN à la Russie, selon laquelle l'Ukraine ne serait jamais invitée à rejoindre l'OTAN. Cette controverse a été mobilisée par Vladimir Poutine durant l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.

Histoire[modifier | modifier le code]

Durant l'invasion de l'Ukraine en 2022, Vladimir Poutine justifie l'intervention en affirmant que « on nous avait promis que l'infrastructure de l'Otan ne s'avancerait pas d'un pouce vers l'est. Ils ont dit une chose et fait le contraire »[1]. Des documents d'archives montrent en effet qu'il a été évoqué, à l'oral, que l'OTAN n'avancerait pas vers l'Est, notamment par James Baker, le Secrétaire d'État des États-Unis[2].

Toutefois, Baker promet à Gorbatchev le 9 février 1990 que l'OTAN ne s'étendrait pas d'un inch à l'Est sur le territoire de l'Allemagne, non encore unifiée[3]. Ces promesses sont réalisées en 1990, dans un contexte où le pacte de Varsovie existe toujours. Il était alors inimaginable que l'OTAN puisse s'étendre vers l'Est[4].

Aussi, cet engagement n'a jamais été présent dans aucun traité, alors que les négociations fonctionnaient alors déjà par l'écrit[5]. Dans une publication en défense, l'OTAN rappelle qu « il n'y a jamais eu, de la part de l'Ouest, d'engagement politique ou juridiquement contraignant de ne pas élargir l'OTAN au-delà des frontières d'une Allemagne réunifiée »[6]. Le seul engagement écrit est celui du traité portant règlement définitif concernant l'Allemagne, signé en décembre 1990, qui prévoyait que l'OTAN ne déploierait pas de forces non-allemandes en Allemagne de l'Est, ni des armes nucléaires, promesse qui fut tenue[7].

En 2015, Vladimir Poutine admet que « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée »[4]. En revanche, le mémorandum de Budapest garantissait que l'intégrité territoriale de l'Ukraine devait être respectée[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Crise en Ukraine : pourquoi la Russie affirme avoir été "trahie" par l'Otan », sur Franceinfo, (consulté le )
  2. « NATO Expansion: What Gorbachev Heard | National Security Archive », sur nsarchive.gwu.edu (consulté le )
  3. Bernd Zielinski et Brigitte Krulic, Vingt ans d'unification allemande: histoire, mémoire et usages politiques du passé, Peter Lang, (ISBN 978-3-0343-0555-6, lire en ligne)
  4. a et b « Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. André Liebich, « Les promesses faites à Gorbatchev : l'avenir des alliances au crépuscule de la guerre froide », Relations internationales, vol. n° 147, no 3,‎ , p. 85 (ISSN 0335-2013 et 2105-2654, DOI 10.3917/ri.147.0085, lire en ligne, consulté le )
  6. « Revue de l'OTAN - L'élargissement de l'OTAN et la Russie: mythes et réalités », sur NATO Review, (consulté le )
  7. (en) Gavin E. L. Hall, « Ukraine: the history behind Russia's claim that Nato promised not to expand to the east », sur The Conversation (consulté le )