Conseil constitutionnel de la recherche

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Le Conseil constitutionnel de la recherche (ou CRC pour Constitutional Research Council) est une « entité constituée » (organisme à but non lucratif) décrite comme particulièrement opaque, basée en Irlande du Nord, crée pour le financement du parti unioniste, et présidée par le conservateur écossais Richard Cook.

C'est l'une des entités qui, lors des élections générales britanniques de 2017, semble avoir propulsé le Parti unioniste démocrate (DUP) au cœur du système politique britannique, contraignant la Première ministre de l’époque (Theresa May) à signer un accord avec les dix députés du DUP d’Irlande du Nord pour consolider son gouvernement minoritaire[1]. Ceci s'est produit à un moment-clé de l'histoire anglaise, qui était la première phase du processus du Brexit, ce qui a donné au petit parti politique nord-irlandais pro-Brexit une influence notable sur le Royaume-Uni qui négociait alors les conditions de sa sortie de l'Union européenne[1].

Risques de confusion[modifier | modifier le code]

À ne pas confondre avec un groupe politique du même nom (dans sa traduction anglaise ou française) créé au Japon en 1999[2],[3].

Rôle[modifier | modifier le code]

Bien que cette entité communique peu, elle est connue pour avoir notamment aidé à financer :

  • la campagne anti-indépendance Better Together, lors du référendum sur l'indépendance de l'Écosse (qui s'est déroulé le jeudi ) ;
  • la campagne pro-Brexit du parti Parti unioniste démocrate (DUP) en Irlande du Nord (où les sondages et les résultats du vote ont montré que les habitants souhaitaient majoritairement que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne). Le DUP a aussi financé grâce au CRC des publicités Pro-Brexit en Grande-Bretagne continentale en 2016. Le CRC a même fait un don record de 435 000 £ pour cela au DUP, principalement utilisé pour financer de la publicité pro-Brexit sur le continent britannique[4] ;
  • une autre entité dite Groupe de recherche européen et son ancien président Steve Baker de l'aile droite du parti conservateur[5],[6], climatosceptique et très europhobe[5], vice-président de 2015, il est devenu coprésident de Conservative for Britain (organisation regroupant des militants et députés eurosceptiques)[7], ardent défenseur d'une sortie sans accord de l'Union européenne" (« Brexit dur »). Il a été présenté comme l'un des membres les plus doctrinaire du gouvernement (dont il a démissionné en s'opposant à Theresa May) par New Statesman[8],[9].

Opacité[modifier | modifier le code]

En septembre 2023, le CRC n'a toujours pas de site Web. Il ne publie aucun compte, ni d'organigramme, ni de compte-rendu annuel d'activité, ni ne révèle jamais les noms de ses donateurs (ce qui est encore autorisé en 2020, par dérogation, en Irlande du Nord, initialement pour protéger les donateurs d'éventuelles représailles à l'époque de la guerre civile.

La Commission électorale anglaise demande régulièrement, depuis 2005 et sans succès, la levée de ce secret qui ne permet pas la transparence démocratique nécessaire à des élections équilibrées et pourrait encourager des financements occultes et illégaux (blanchiment d'argent par exemple)[10].

Le seul titulaire de poste rendu public est le président Richard Cook. Cook, libertarien et europhobe, partisan de la Freedom Association (groupe de lobby politique proche de la droite et de l'extrême droite anglaises), est l'ancien vice-président du Parti conservateur et unioniste écossais. Il a été en 2003 candidat parlementaire pour la circonscription électorale du Parlement écossais Glasgow Cathcart (qui est aussi l'une des neuf circonscriptions de la région électorale de Glasgow), puis candidat aux élections partielles de 2005[11]. Il a dit que le CRC est prêt à aider à financer une seconde campagne anti-indépendance lors du deuxième référendum prévu sur l'indépendance écossais[12].

Cook est un personnage controversé pour le secret dont il s'entoure (par exemple dans le Conseil constitutionnel de la recherche) dans les relations d'affaires qu'il a entretenues avec deux personnages également controversés, qui semblent connecter de l'argent sale (dark money) au financement de la campagne pro-Brexit :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Mary C. Murphy et Jonathan Evershed, « Between the devil and the DUP: the Democratic Unionist Party and the politics of Brexit », British Politics, vol. 15, no 4,‎ , p. 456–477 (ISSN 1746-9198, DOI 10.1057/s41293-019-00126-3, lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Mayumi Itoh, « The DPJ’s Policy and Yukio’s Leadership », dans The Hatoyama Dynasty, Palgrave Macmillan UK, , 197–228 p. (ISBN 978-1-4039-8152-3, DOI 10.1057/9781403981523_8, lire en ligne).
  3. (en) Siripom Wajjwalku, « Japan’s Response to the US War on Terrorism: External Pressure or National Interests? », ResearchGate, Palgrave Macmillan UK,‎ , p. 221–231 (ISBN 978-0-230-59956-7, DOI 10.1007/978-0-230-59956-7_13, lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Dark money donor Richard Cook 'made Union campaign funding boasts' », sur The National (consulté le ).
  5. a et b (en) « Meet Steve Baker, the Brexiteers’ shop steward », sur www.newstatesman.com (consulté le ).
  6. (en) « Steve Baker, the ex-Brexit minister hell-bent on torpedoing May's Chequers plan », sur the Guardian, (consulté le ).
  7. (en-GB) « Conservatives will stand up for Britain if the EU lets us down », sur The Telegraph (consulté le ).
  8. (en) « David Davis’s resignation isn’t the one Theresa May should be worried about », sur www.newstatesman.com (consulté le ).
  9. (en-GB) Jamie Doward, « Brexit minister linked to group that used loophole to channel £435,000 to DUP », sur The Observer, (ISSN 0029-7712, consulté le ).
  10. Commission électorale du Royaume Uni (2021) Réponse de la Commission électorale du Royaume Uni à une question , voir les pages 2 et 3 du PDF, consulté le 30 janvier 2001
  11. (en) « Richard Cook: chair of the shadowy Constitutional Research Council talks to the Sunday Herald », sur HeraldScotland (consulté le ).
  12. (en-GB) Simon Johnson, « Business leaders 'ready to donate six-figure sums to save UK' in second Scottish referendum », sur The Telegraph, (ISSN 0307-1235, consulté le ).
  13. (en) Fintan O'Toole, « What connects Brexit, the DUP, dark money and a Saudi prince? », sur The Irish Times (consulté le ).