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Cimetière de Gros-Pin

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Cimetière de Gros-Pin
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Le cimetière de Gros-Pin est un ancien cimetière de Québec. Il fut ouvert en 1847 et probablement fermé après 1891. Il était situé dans l’actuel arrondissement La Cité-Limoilou. Le parc Gérard-Marchand occupe une partie de cet ancien cimetière. Il est possible que des sépultures s’y trouvent toujours.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1847, une épidémie de typhus frappe la ville de Québec. La maladie est introduite au Canada par les milliers d’immigrants qui fuient la famine en Irlande. Malgré une quarantaine à Grosse-Île, plusieurs débarquent à Québec alors qu’ils sont toujours porteurs de la maladie[1]. Environ 300 habitants de la ville vont mourir au cours de l’été et de l’automne[2]. Les immigrants malades sont traités à l’Hôpital de la Marine. Ceux qui meurent, principalement des catholiques, sont inhumés derrière l'hôpital, à quelques mètres seulement du cimetière de la Pointe qui appartient à la fabrique de la paroisse Saint-Roch. Toutefois, ces deux cimetières catholiques – qui, au fil des inhumations, finissent par se toucher et n'en former qu'un seul – atteignent rapidement leur pleine capacité et les citoyens de Saint-Roch, qui habitent tout près, exigent leur fermeture. Aux autorités locales, ils déclarent que « les charretiers qui fournissent de l’eau à une grande partie de la ville, vont la puiser dans la rivière St. Charles près du cimetière en question, à la marée basse, et que les eaux qui filtrent de ce terrain dans la rivière peuvent faire courir le plus grand danger à la salubrité publique »[3].

Un nouveau cimetière est consacré quelques semaines plus tard sur un terrain situé à l'extérieur du quartier Saint-Roch. Il s’agit du lot 725, localisé dans le village Gros-Pin, hameau situé entre Charlesbourg et Saint-Roch. Ce lopin de terre mesure 1 arpent par 8 arpents[4] et il est délimité aujourd’hui par la 1re Avenue à l’ouest, la 4e Avenue à l’est, la rue des Bouleaux Est au nord et une ligne imaginaire suivant la limite sud du parc Gérard-Marchand.

Ce cimetière devient, dans les années qui suivent, un genre de fourre-tout. Outre les victimes du typhus, on y inhume d’autres immigrés qui meurent à l’Hôpital de la Marine, des citoyens de la paroisse Saint-Roch ainsi que des corps non réclamés[2],[4]. Selon leur religion - quand elle est connue - les défunts sont enterrés soit dans la partie catholique (à l’est), soit dans la partie protestante (à l’ouest). De 1880 à 1891, des cadavres d’inconnus, disséqués à l’École de médecine de l’Université Laval, y sont inhumés[4]. Il semble également que des médecins, enseignant l'anatomie, se rendent au cimetière pour y exhumer des cadavres à des fins pédagogiques, puisqu'il y a très peu de corps disponibles pour exercer des dissections[5].

La fermeture du cimetière[modifier | modifier le code]

On ignore la date de fermeture du cimetière, mais son abandon se fait possiblement vers la fin du XIXe siècle. Dans un article datant de 1942, G.-A. Desjardins mentionne que jusqu’en 1888, « on pouvait voir une clôture haute de 12 pieds qui entourait les deux cimetières dont un charnier en bois […]. Dans la partie catholique, une grande croix en bois de 10 pieds de haut ornait le centre. Le temps, qui ne respecte rien, a fait disparaître tous ces vestiges »[4].

En 1902, « à quelques mètres de l’entrée du cimetière », le gouvernement fédéral fait construire une poudrière. Les munitions du capitaine Bernier y seront d’ailleurs conservées. Le bâtiment est désaffecté à compter de 1934[4].

Dans son article de 1942, G.-A. Desjardins précise que de « ce lieu de repos […] peu connu du public, si ce n’est que par quelques octogénaires […] rien n’en marque l’emplacement cependant que l’on peut y voir encore les multiples effondrements occasionnés par l’écroulement des cercueils »[4].

Découvertes d'ossements[modifier | modifier le code]

Même si rien ne semble l’indiquer, il est possible que les sépultures de l’ancien cimetière de Gros-Pin aient été exhumées pour être inhumées dans un autre cimetière. Toutefois, en août 1951, alors que des travaux sont effectués sur la 4e Avenue à la hauteur de la rue des Bouleaux, des ossements sont mis au jour. L’Action catholique rapporte que les ouvriers « ont découvert quantité d’ossements humains noircis, enfouis à 6 ou 4 pieds sous terre. La plupart des squelettes étaient […] renfermés dans des boites en forme de cercueils. Dans certaines boites, on a découvert jusqu’à trois crânes, avec des tubes de verre et des appareils permettant de conclure que des praticiens avaient fait des recherches sur les cadavres »[6].

Puis, en 1954, des ouvriers qui effectuent des travaux d’excavation à l’angle de la 1re Avenue et de la rue des Bouleaux Est trouvent un cercueil et des ossements humains[7].

Occupation du lot 725[modifier | modifier le code]

Une dizaine de maisons (bungalows et immeubles à logement) ont été construites entre 1953 et 1956 sur la rue des Bouleaux Est, soit dans la partie la plus à l’ouest du lot 725. Dans la section est, on trouve aujourd’hui un centre communautaire ainsi que le parc Gérard-Marchand.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Articles externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Épidémie de typhus de 1847 »
  2. a et b Pierre-Georges Roy, Les cimetières de Québec, Lévis, Le Quotidien, , 270 p., p. 234
  3. « Grande assemblée », Le Canadien,‎ , p. 2
  4. a b c d e et f G.-A. Desjardins, « Le cimetière au Gros-Pin de Charlesbourg », Recherches historiques :,‎ , p. 28-30 (lire en ligne)
  5. Charles-Marie Boissonnault, Histoire de la Faculté de médecine de Laval, Québec, Presses universitaires Laval, , 438 p., p. 226-227
  6. « Des ossements de victimes de typhus en 1847 sont trouvés dans Limoilou », L'Action catholique,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  7. « Ossements humains découverts par des ouvriers à St-Albert-le-Grand », Le Soleil,‎ , p. 1 (lire en ligne)