Chromista

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Chromista
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Classification Taxonomicon
Clade Biota
Clade Neomura
Domaine Eukaryota
Clade Neokaryotes
Clade Neozoa
Super-règne Corticata

Règne

Sous-règnes de rang inférieur

  • Hacrobia Okamoto, Chantangsi, Horák, Leander & Keeling (2009)
  • Harosa Cavalier-Smith, 2010

Les Chromistes[a] (Chromista) sont un règne d'organismes uni- et pluricellulaires eucaryotes regroupant des taxons historiquement considérés comme des protozoaires (Foraminifères, Radiolaires, Ciliésetc.), comme des champignons (Oomycètes, Labyrinthulomycètesetc.) et des algues (Algues brunes, Diatoméesetc.).

Historique[modifier | modifier le code]

Ce règne a été proposé par le biologiste britannique Thomas Cavalier-Smith en 1981[1]. Les Chromista étaient d'abord un clade supposé d'organismes eucaryotes pour la plupart photosynthétiques, regroupant également certains organismes autrefois classés parmi les « champignons inférieurs » — donc hétérotrophes. La pertinence de ce clade a été remise en cause par des études de 2007[2] rapprochant les Stramenopiles des Rhizaria. Il a donc été proposé d'utiliser le terme de Chromista pour désigner l'ensemble présumé monophylétique formé par les Harosa et les Hacrobia à la place du terme de Chromalveolata au sens large[3].

Les Chromistes sont moins diversifiés que les algues vertes mais plus que les algues rouges[4].

Le groupe Chromista est polyphylétique, alors, ce nom n'est plus utilisé pour le groupe[5],[6],[7].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le terme Chromista dérive du grec χρῶμα / chróma, couleur, en référence aux pigments de ces organismes qui leur donne une teinte plus ou moins soutenue. Le terme fut inventé en 1981 par le biologiste britannique Thomas Cavalier-Smith, sur la base de termes plus anciens, par exemple Chromophyta.

Caractéristiques propres[modifier | modifier le code]

On trouve des caractéristiques propres au groupe, qui peuvent avoir disparu secondairement :

  • Un réticulum périplastidial, situé entre les deux enveloppes du chloroplaste et les deux membranes externes.
  • Les deux sous-groupes Straménopiles et Haptophytes présentent les mêmes pigments photosynthétiques.
  • Le chloroplaste de la cellule est constitué de quatre membranes : les deux membranes communément trouvées chez les chloroplastes et deux membranes externes reliées le plus souvent à l'enveloppe nucléaire. Cette situation serait le résultat d'une endosymbiose secondaire et plus précisément d'une ingestion d'une Rhodophyte unicellulaire par un autre Eucaryote. À ce sujet, la communauté scientifique cherche à savoir si l'endosymbiose s'est effectuée plusieurs fois au sein des Chromistes ou si cela a été réalisé une seule fois — et l'endosymbiote ensuite perdu —, ce qui résoudrait le problème des Straménopiles non photosynthétiques.

Géologie[modifier | modifier le code]

Le plus ancien fossile connu présumé date du Précambrien (700 Ma).

Liste des embranchements/divisions[modifier | modifier le code]

Selon AlgaeBase (29 janvier 2022) :

Selon Cavalier-Smith (1981, 2004, 2010)[8],[9],[3] :

  • sous-règne des Harosa (Cavalier-Smith 2010)
    • infrarègne des Heterokonta (Cavalier-Smith 1986)
      • embranchement des Bigyra (Cavalier-Smith 1998)
      • embranchement des Pseudofungi (Cavalier-Smith 1986)
      • embranchement des Ochrophyta (Cavalier-Smith 1986)
        • sous-embranchement des Phaeista (Cavalier-Smith 1995)
        • sous-embranchement des Diatomeae (Dumortier 1821)
    • infrarègne des Alveolata (Cavalier-Smith 1991)
      • embranchement des Myzozoa (Cavalier-Smith 2004)
        • sous-embranchement des Dinozoa (Cavalier-Smith 1981)
        • sous-embranchement des Apicomplexa (Levine 1970)
      • embranchement des Ciliophora (Doflein 1901)
    • infrarègne des Rhizaria (Cavalier-Smith 2002)
      • embranchement des Cercozoa (Cavalier-Smith 1998)
      • embranchement des Retaria (Cavalier-Smith 1999)
        • sous-embranchement des Foraminifera (Eichwald 1830)
        • sous-embranchement des Radiozoa (Cavalier-Smith 1987)
  • sous-règne des Hacrobia (Okamoto et al. 2009)
    • embranchement des Cryptista (Cavalier-Smith 1989)
    • embranchement des Haptophyta (Hibberd 1976)
    • embranchement des Heliozoa (Haeckel 1862)

Selon ITIS (13 mars 2012)[10] :

Selon Catalogue of Life (13 mars 2012)[11] :

Selon World Register of Marine Species (13 mars 2012)[12] :

Selon Aubert (2017)[13] :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans leur ouvrage Classification phylogénétique du vivant, Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader désignent les Chromistes sous le nom de « lignée brune ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Cavalier-Smith, T. (1981). Eukaryote kingdoms: seven or nine?. Biosystems 14: 461-481
  2. Burki et al., 2007, Phylogenomics Reshuffles the Eukaryotic Supergroups.
  3. a et b (en) Cavalier-Smith T, « Kingdoms Protozoa and Chromista and the eozoan root of the eukaryotic tree », Biol. Lett., vol. 6, no 3,‎ , p. 342–5 (PMID 20031978, DOI 10.1098/rsbl.2009.0948, lire en ligne)
  4. Augier M (1965). Biochimie et taxinomie chez les Algues. Bulletin de la Société Botanique de France, 112(sup1), 8-15.
  5. Thomas Cavalier-Smith, M. T. Allsopp et E. E. Chao, « Chimeric conundra: are nucleomorphs and chromists monophyletic or polyphyletic? », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 91, no 24,‎ , p. 11368–11372 (PMID 7972066, PMCID 45232, DOI 10.1073/pnas.91.24.11368 Accès libre, Bibcode 1994PNAS...9111368C)
  6. Fabien Burki, Andrew J. Roger, Matthew W. Brown et Alastair G.B. Simpson, « The New Tree of Eukaryotes », Elsevier, vol. 35, no 1,‎ , p. 43–55 (ISSN 0169-5347, PMID 31606140, DOI 10.1016/j.tree.2019.08.008, S2CID 204545629)
  7. Jürgen F. H. Strassert, Iker Irisarri, Tom A. Williams et Fabien Burki, « A molecular timescale for eukaryote evolution with implications for the origin of red algal-derived plastids », Nature Communications, vol. 12, no 1,‎ , p. 1879 (ISSN 2041-1723, PMID 33767194, PMCID 7994803, DOI 10.1038/s41467-021-22044-z)
  8. Thomas Cavalier-Smith, "Eukaryotic kingdoms: seven or nine?", BioSystems, Vol.14, No.3-4, 1981, p.461–481. DOI 10.1016/0303-2647(81)90050-2
  9. Thomas Cavalier-Smith, "Only six kingdoms of life", Proceedings of the Royal Society B, Vol.271, No.1545, June 22, 2004, p.1251–1262. DOI 10.1098/rspb.2004.2705
  10. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 13 mars 2012
  11. Catalogue of Life Checklist, consulté le 13 mars 2012
  12. World Register of Marine Species, consulté le 13 mars 2012
  13. Damien Aubert, Classer le vivant : Les perspectives de la systématique évolutionniste moderne, Paris, Ellipses, , 496 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-340-01773-3), chap. V (« La classification synthétique »), p. 324.