Château de Brûlon

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Château de Brûlon
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Type
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104m
Propriétaire
commune
Patrimonialité
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Département
Commune
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Le château de Brûlon était une forteresse médiévale située à Brûlon, dans le département de la Sarthe. La motte féodale et les douves bénéficient d'une inscription aux monuments historiques depuis le 2 novembre 1995[1].

Description[modifier | modifier le code]

Le château médiéval ruiné est détruit en 1774 et les HLM construits en 1960 sont rasés en 1984, les dernières douves qui entouraient la motte castrale sont comblées en 1960. Il reste au point culminant de Brûlon à 104 mètres d'altitude un plateau arasé à la suite des différentes vagues de construction et de déconstruction d'environ 80 mètres sur 40 mètres. Un panneau explicatif résumant les résultats des différentes campagnes de fouilles et l'intérêt du site est situé en bordure de parking à l'ouest de la motte à l'angle de la rue du Pavé et de la rue de la Douve. Sur le plateau une copie d'un mât de télégraphe avec son mécanisme de chaines permettant d'actionner les bras articulés est placé sur le lieu de la première expérience[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Les premières fouilles réalisées en 1774 à l'occasion de la destruction par son propriétaire, Chenon de Boulay, du château médiéval alors en ruine mettent au jour 150 sarcophages en pierres de falun d'une importante nécropole probablement mérovingienne. Une seconde campagne de fouille réalisée en 1983 après la destruction des logements sociaux en vue de la construction d'un magasin a montré l’intérêt de ce mille-feuille archéologique qui va des Celtes au XXe siècle et conduit en 1995 à son classement aux monuments historiques[3],[1]. La motte féodale est le noyau primitif du bourg de Brûlon au croisement de deux voies romaines, en particulier celle de Tours à Jublains, sa situation élevée et entouré d'eau en fait un site privilégié de défense et d'observation.

Celtes et gallo-romains : les fouilles de 1774 et de 1983 mettent au jour deux murs gallo-romains évoquant l’existence d'une Villa, une occupation celte préalable est considérée comme probable, cité gauloise des Arviens[4].

Époque mérovingienne : la découverte de l'importante nécropole en 1774 avec ses 150 sarcophages le plus souvent en pierre de falun, quelques-uns en grès ne signifie pas un habitat sur ce lieu à cette époque. ces sarcophages figurent dans le rapport de fouille de 1993, certains sont en réemploi sur l'église de Brûlon.

Moyen-age : au Xe et XIe siècles un château en bois puis en pierre est construit, il est démantelé pendant la guerre de cent ans. le bourg médiéval se développe autour de la motte avec les halles (place des anciennes halles). Un autre pôle se construit autour de l'église et du prieuré. Il est définitivement rasé en 1774.

XIIIe siècle : à la place du château médiéval est édifiée une grande demeure par Chénon du Boullay qui sera le siège de la première expérience de télégraphe, elle est brulée par les Vendéens en 1793. Lui succède une maison bourgeoise construite par monsieur Guérin toujours appelée "château" [5].

XXe et XXIe siècles : la maison bourgeoise fait place en 1960 à vingt logements HLM, les douves sont comblées et sont seulement marquées par un nom de rue ; en 1983, un projet de magasin est l'occasion d'un programme de fouilles qui conduit au classement du site aux Monuments Historiques[3]. l’aménagement de ce plateau se réduit à un petit parking, un panneau explicatif instructif et la copie d'un mât de télégraphe. L'intérêt de ce lieu laisse espérer une étude archéologique moderne et approfondie.

Expériences scientifiques[modifier | modifier le code]

Claude Chappe, abbé et scientifique, dont l'oncle l'abbé Chappe d'Auteroche, (1728-1769) est un géographe et astronome célèbre,se réfugie dans sa famille avec ses frères à Brûlon après avoir perdu ses bénéfices ecclésiastiques et se consacre à des expériences. Le 2 juin 1791, après avoir exploré plusieurs pistes est réalisée la première expérience publique de transmission à distance entre le château de Brûlon et Parcé distant de 14 km avec envoi d'un message aller et retour; cette expérience est réussie et fait l'objet d'un rapport officiel[Note 1],[4].

Le , comme l'atteste le registre d'État civil tenue par l'abbé Beucher, un an après l'expérience des Frères Montgolfier à Versailles un ballon est lancé devant le château par les frères Chappe et vole dix minutes[4],[Note 2].

Personnalités[modifier | modifier le code]

941 André de Craon prend le titre de seigneur de Brûlon début XIe siècle Bouchard de Brûlon fonde une chapelle dans le château de Brûlon, Geoffroi son fils fonde le prieuré de Brûlon.

1774 Chesnon du Boullay seigneur de Brûlon rase les ruines du château, fait procéder à des fouilles, construit un nouveau château et en bienfaiteur de la commune la dote par testament d'une maison de charité, décès en 1791.

1793 reconstruction par monsieur Guerin d'une grande maison bourgeoise[4],[2]

Claude Chappe et ses frères Ignace (1762-1829), Pierre François (1765-1834), René (1769-1854), Abraham (1773-1849), Ils participent tous à la première expérience de télégraphie et sont ensuite nommés par la convention administrateurs des télégraphes ; Ignace est député de la Sarthe à l'assemblée législative et soutient avec l'aide du mathématicien Lakanal le projet de lignes de télégraphe s:Les Merveilles de la science/Le Télégraphe aérien.

1849 le nouveau maire Constant Cordier, 28 ans, utilise l'espace de l'ancienne Basse-cour pour créer le nouveau centre de Brûlon en construisant les nouvelles halles réunissant le bourg autour de la motte castrale et celui autour de l'église et du prieuré.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif, Le patrimoine des communes de la Sarthe, t. 1, Paris, Flohic Éditions, , 800 p. (ISBN 2-84234-106-6), p. 292

Liens externes[modifier | modifier le code]

« Claude Chappe », sur Claude Chappe (consulté le ).

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Aujourd'hui 2 mars 1791, sur les onze heures du matin, nous soussignés officiers municipaux de Parcé, district de Sablé, département de la Sarthe, accompagnés de MM. François Delauney de Fresney, Julien Delauney de La Motte, Léon Delauney, Prosper Delauney, René Taillay, Jean-André Tellot, notaire royal et électeur du département de la Mayenne, tous demeurant à Laval ; Etienne Eutrope Brossard, notaire royal à Avoise ; Jean-Baptiste-Joseph Gillier de la Cheverollais, curé de Saint-Pierre de Parcé. Sur l'invitation qui nous a été faite par M. Claude Chappe, nous nous sommes transportés à la maison de M. Ambroise Perrotin, située audit bourg de Parcé, à l’effet de constater le résultat d’une découverte ayant pour objet de se communiquer et se correspondre dans l’espace de temps le plus rapproché. D’abord nous sommes montés avec ledit sieur Claude Chappe dans une des chambres de ladite maison, où nous avons trouvé un pendule et un télescope dirigé du côté de Brulon, distant de Parcé de quatre lieues. De suite ledit sieur Claude Chappe fixant Brulon avec son télescope, nous a annoncé que, bien encore que le temps fût pluvieux, son correspondant à Brulon alloit néanmoins commencer à procéder à la transmission de ce qui alloit lui être dicté par MM. les officiers municipaux dudit lieu ; et continuant d’avoir l’œil attaché au télescope, il a successivement, et dans l’espace de quatre minutes, dicté au sieur Pierre François Chappe, son frère, plusieurs caractères, à nous inconnus. Version faite desdits caractères, il en est résulte la phrase suivante : Si vous réussissez vous serez bientôt couvert de gloire. Fait et arrêté à Parcé, en la maison dudit sieur Perrotin, avant l'heure de midi, dits jour et an. Suivent les signatures : Leblaye, officier municipal ; Pottier, procureur de la commune ; François Delauney de Fresney ; J. Delauney de La Motte ; Delauney, consul à Oran ; Prosper Delauney ; Foureille, officier municipal ; Taillay ; Tellot ; Brossard ; Gillier, curé ; François Chappe ; Claude Chappe, abbé.
  2. A Brullon on a voulu faire les petits Mongolfiés .Mr Suard ancien trézorier de france à alençon, propriétaire de la maison appellée la grande vigne, avec Mr l'abbé chappe, neveu de Mr chappe qui fait le voyage de Sibérie, ont lancé un ballon le 16 8bre à 5 heures 5 minutes du soir et s'éleva très promptement au grand applaudissement de tous les spectateurs, monta très haut, fut visible pendant dix minutes, et tomba dit-on, en la paroisse de Parcé.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Site archéologique du château de Brûlon », notice no PA00135558, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a et b Aire de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine, COMMUNE DE BRULON- SARTHE - : Synthèse de l'étude, DREAL des Pays de la Loire, , 59 p. (lire en ligne).
  3. a et b Bilan scientifique de la région Pays de la Loire 1993, Nantes, Ministère de la culture et de la communication service régional de l'archéologie, , 126 p., p. 79.
  4. a b c et d J. R. Pesche, Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, t. 2, (lire en ligne), p234-250.
  5. « Histoire de Brûlon », sur Mairie de Brûlon (consulté le )