Boucle fatale

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La boucle fatale est, en économie, une relation d'entraînement mutuel entre la dette publique et la dette bancaire, par laquelle la chute de la valeur des banques fait chuter la valeur des titres de dette publique, et vice versa, du fait des interrelations entre l'État et les banques. Il s'agit d'une boucle de rétroaction.

Concept[modifier | modifier le code]

Certains États se portent, implicitement ou explicitement, garants de la santé des banques qui constituent leur système bancaire. Les banques sont très exposées à la dette souveraine de l’État en question, car elles se portent acquéreur des titres de dette publique dans le cadre de leurs opérations ; les États sont exposés aux banques car si elles font défaut, ils interviennent pour sauver le système[1]. La boucle fatale implique nécessairement le crédit privé et le crédit public, mais le crédit privé peut être le crédit bancaire comme le crédit immobilier[2].

La boucle fatale est une boucle perverse car l'exposition des banques aux États, et des États aux banques, rend la bonne santé de l'un à celle de l'autre[3]. Les banques qui font face à des difficultés augmentent leur exposition à la dette publique. Si l’État fait défaut, les banques font défaut également par ricochet ; et si les banques font défaut, l’État doit augmenter son propre endettement pour les sauver, mais les banques sont alors moins disposées à acheter cette dette[4].

Afin de rompre la boucle fatale, l'Union européenne a mis en place l'union bancaire à partir d'une décision de [1],[5]. Après la pandémie de Covid-19, la chute du cours des actions de banques italiennes fait craindre, du fait du haut niveau d'endettement de l'Italie, une nouvelle boucle fatale[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Agnès Bénassy-Quéré, Benoît Coeuré, Pierre Jacquet et Jean Pisani-Ferry, Politique économique, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8073-2881-5, lire en ligne)
  2. « L’euro, une monnaie qui a protégé non sans mal », sur LEFIGARO, (consulté le )
  3. « Audition publique avec Pascal Donohoe », Commission des Affaires économiques et monétaires,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Andreas Beyer, Benoît Coeuré et Caterina Mendicino, « Foreword ‒ The Crisis, Ten Years After: Lessons Learnt for Monetary and Financial Research », Economie et Statistique / Economics and Statistics, nos 494-495-496,‎ , p. 45–64 (ISSN 0336-1454, DOI 10.24187/ecostat.2017.494t.1918, lire en ligne, consulté le )
  5. Philippe Riès, « Jean Pisani-Ferry tente de «déverrouiller le débat» sur l'euro avec les Allemands », Mediapart,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Zone Bourse, « Analyse-Les risques liés à la dette publique des banques italiennes : réel ou simple déjà-vu ? | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le )