Blanca Giovo

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Blanca Giovo
Giovo dans son dernier atelier nyonnais, vers 1990
Biographie
Naissance
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San Justo, province de Buenos Aires
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
Genève, Suisse
Nationalité
Argentine
Activité
Artiste peintre
Conjoint
Hernán Rodríguez Campoamor
Enfant
Alejandro, Géraldine, Kaarina
Autres informations
Maître
Orlando Pierri, Stefano Cusumano, Burne Hogarth
Œuvres principales

La geste des Malouines, 1982 (Musée de la Casa Rosada, Buenos Aires)

Introduction à l'histoire du travail, 1989 (Hall des colonnes du Bureau International du Travail, Genève)

Colza, 1968
Vue de la sépulture.

[1]Blanca Ethel Giovo, née à San Justo (province de Buenos Aires, Argentine) le et décédée à Genève (Suisse) le [2][source insuffisante], est une artiste peintre argentine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Blanca Giovo et sa sœur jumelle Perla naissent à San Justo (province de Buenos Aires) le 6 décembre 1926, dans une famille issue de l'immigration italienne en Argentine. Fille de Alfredo Giovo (pharmacien) et de Elena Grazioli de Giovo (institutrice de formation), elle grandit dans la maison familiale de Castelar (province de Buenos Aires).

A 14 ans, à la fin de l'école obligatoire, Blanca découvre la peinture à l'huile grâce à son oncle maternel, Attilio Grazioli, peintre amateur. Elle réalise ses premières huiles en copiant des cartes postales représentant des paysages suisses. Ses parents lui donnent un professeur privé d'arts plastiques, Raúl Sívori, qui lui apprendra à dessiner à la mine de plomb et à peindre à l'aquarelle, et l'encouragera à tirer ses sujets directement de la réalité. De là naîtra son goût pour la peinture à l'air libre, en pleine nature, qu'elle pratiquera toute sa vie. Elle étudie ensuite la composition avec le maître Orlando Pierri (es) et s'initie à la peinture de nu dans les cours donnés à la Société Argentine d'Artistes Plastiques et à l'Association d'Encouragement des Beaux-Arts de Buenos Aires[1]. En 1952, elle se marie avec Hernán Rodríguez Campoamor. Elle expose ses œuvres avec régularité dans diverses galeries et institutions. Le premier enfant du couple, Alejandro, naît en 1956.

New York et l'ouverture au monde[modifier | modifier le code]

En 1958, à la suite de la nomination de Hernán à un poste de fonctionnaire international aux Nations unies, la famille s'installe à New York[réf. souhaitée]. Blanca s'inscrit en arts plastiques à la New York University, où elle suivra les cours de Stefano Cusumano [1] puis à la School of Visual Arts, où son professeur de perspective sera Burne Hogarth[1] . C'est une période d'apprentissage et de production intenses, pendant laquelle elle va acquérir une grande maîtrise du dessin au fusain (natures mortes, portraits, autoportraits) et du travail de l'huile, en particulier à la spatule. Elle exposera à la New York University[1] à la Galerie Echeverría de Moorestown, New Jersey[1], au Club d'Art des Nations unies[1] ainsi que dans le hall central de son siège de l'East River[1].

En 1961, elle expose à la Galerie Ligoa Duncan et se voit récompensée du "Prix de Paris" décerné par cette institution, à la suite de quoi deux de ses huiles seront exposées au musée Raymond Duncan, à Paris[1].

Séjour en Suisse[modifier | modifier le code]

En 1963, la famille s'installe à Genève, où Hernán a obtenu un poste en tant que fonctionnaire à l'Organisation internationale du travail. Du balcon de son appartement du Parc de Budé, Blanca domine les quartiers avoisinants et la rade de Genève, qui lui serviront d'inspiration pour des huiles d'une nouvelle manière. Elle réalise également des aquarelles et des dessins avec des vues de différents quartiers de Genève.

Giovo, Maternité, autoportrait de l'artiste avec sa première fille

En 1965, à la suite de la naissance de Géraldine, leur première fille (qui lui inspirera son huile Maternité), Blanca et Hernán achètent une maison dans le canton de Vaud, en pleine campagne, près de la petite ville de Nyon. En 1966, Giovo installera son atelier à Nyon, dans une chambre de bonne de la Rue de Rive, où elle peint de nuit, une fois la famille couchée. C'est de cette période que date son premier Colza (huile sur toile). Elle réalise des portraits au fusain, parfois relevés de pastel, ainsi que des gravures sur linoléum. En 1969 naît sa deuxième fille, Kaarina.

C'est pendant son séjour au canton de Vaud que le couple initie l'habitude de produire une carte de Noël originale, sur un dessin de Giovo, qui sera envoyée à la famille et aux amis. La première carte sera peinte à la main sur du papier Japon (Géraldine et ses jouets). Suivront 2 gravures sur linoléum (Place du Molard, Voiliers sur la rade). Par la suite, les cartes, basées sur des dessins de l'artiste, seront imprimées, mais toujours écrites à la main par les deux époux, ce jusqu'à la mort de Hernán en 1999. Ils atteindront le chiffre de 500 cartes envoyées chaque année.

En Argentine pendant la dictature militaire[modifier | modifier le code]

Giovo, Rincón de taller (Coin d'atelier), huile sur toile, Buenos Aires, 1977

En 1972, peu de temps avant la deuxième élection de Perón à la présidence de l'Argentine, la famille retourne à Buenos Aires, où Hernán est nommé vice-directeur du BIT. Giovo reprend contact avec Orlando Pierri (es), chez qui elle continue de se perfectionner. Pendant cette période, elle produira de nombreuses œuvres de chevalet d'un grand raffinement technique, comme sa Composition avec luth ou Les papillons spatiaux, ainsi que des "manchas", esquisses rapides réalisées à l'huile, en extérieur (La Pharmacie, Ne pleure pas pour moi Argentine, Monument de Lola Mora). Son vaste atelier du quartier de Vicente López, installé dans une vieille maison de l'Avenue Maipú (es), sera une riche source d'inspiration pour l'artiste (Coin d'atelier).

L'aventure mexicaine[modifier | modifier le code]

Giovo, Mariage à Atlixco, 1980

En 1978, menacés par la dictature militaire au pouvoir en Argentine, le couple et ses deux filles s'exilent au Mexique, tandis qu'Alejandro, le fils aîné, part recommencer ses études universitaires en Angleterre. La famille vivra deux ans à Mexico, où Giovo s'imprègnera de la richesse culturelle d'un pays qui la marquera profondément et dont elle célèbrera la "force" dans ses peintures. Dans son vaste atelier vitré de Polanco, surplombant la capitale, l'artiste se lance dans des huiles de grandes dimensions, capturant les contrastes violents des lumières filtrées par les nuages de la saison des pluies. Touchée par l'oppression que subissent les classes populaires, et plus particulièrement les paysans, elle inaugure son cycle d'œuvres contestataires (Milpa, ¿Dónde papá ?) et capture également des scènes vues en passant, au gré des périples de la famille (Mariage à Atlixco, La vendeuse de tomates, Amecameca). Le séjour mexicain s'achève en juin 1980 par une exposition individuelle à la galerie Aleph de la Zona Rosa, en plein cœur de Mexico DF[3].

Retour en Suisse[modifier | modifier le code]

Giovo, Sur la plage 1 (premier panneau du triptyque du même nom)
Giovo, Vue d'atelier (Rue du Collège), huile sur toile, 1981

En août 1980, Giovo est de retour en Suisse, avec son mari et ses filles. La famille s'installe à Nyon, et Giovo trouve un atelier dans une maison ancienne à la rue du Collège[4]. La chambre où elle travaille, décorée d'une tapisserie aux énormes fleurs bleues, servira de décor à plusieurs de ses huiles (Le propriétaire, Vue d'atelier). En 1981, elle expose individuellement à la Galerie Marguerite Motte, à Genève. Suivront de nombreuses expositions collectives et individuelles un peu partout dans la région valdo-genevoise[5]. Pendant cette période, elle produit de nombreux portraits d'une grande originalité, ainsi que des dessins[6], des paysages à l'huile et des acryliques inspirés par ses séjours sur la Costa Brava, dont beaucoup au contenu humoristique. Elle est élue membre permanente du Cercle d'Art du BIT[7].

Reconnaissance officielle[modifier | modifier le code]

En 1989, son huile en plusieurs panneaux Introduction à l'histoire du travail est offerte officiellement au Bureau International du Travail par le gouvernement argentin démocratiquement élu de Raúl Alfonsín, et est exposée en permanence dans la Salle des colonnes du siège du BIT à Genève.

Giovo, Un poquito de verdad (Un petit peu de vérité), portrait posthume de Hernán Rodríguez Campoamor, mari de l'artiste. Huile sur toile, 1999

En 1992, L'épopée des Malouines, ensemble de cinq tableaux réalisés en 1982, entre dans la collection du Musée de la Casa Rosada (Palais présidentiel, Buenos Aires, Argentine).

A l'occasion du concours "Montmartre au Molard", organisé par les Rentes Genevoises en mai 1993, son huile Midi vingt est primée par le jury présidé par le peintre Archiguille et achetée par l'institution, en tant que première œuvre de sa pinacothèque[8].

En août 1996, les Rentes Genevoises, dans le cadre de la célébration de leur 150e anniversaire, parmi les 50 œuvres présentées à leur nouveau concours, décernent le 2e prix à l'huile de Giovo Genève, la couleur de l'espoir[9].

Les dernières années[modifier | modifier le code]

En janvier 1999, Hernán décède d'une maladie foudroyante. Giovo est dévastée. Sa dernière carte de Noël sera envoyée en février 1999, avec l'annonce du décès d'Hernán. Elle produira une dernière grande huile, Un petit peu de vérité, portrait posthume de son mari. Désormais, elle ne peindra plus que très rarement, et en petit format (Vue de Puerto Madero). Elle participera encore à quelques expositions collectives[10] et elle continuera par contre, par habitude, à dessiner sur des nappes et des serviettes au café ou au restaurant, comme elle n'a cessé de le pratiquer depuis sa période new-yorkaise.

Installée à Lancy depuis 2005, Giovo s'éteint à Genève le 9 mai 2014, à l'âge de 87 ans[2][source insuffisante]. Elle est enterrée au cimetière de Nyon[réf. nécessaire]

Tombeau de l'artiste argentine Blanca Giovo au cimetière de Nyon (VD)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i (es) « Nueva Distinción En Nueva York, Pintora Argentina Blanca Giovo », El Día de Nueva York,‎ 30 de diciembre de 1062
  2. a et b « Hommages », sur Tribune de Genève, (consulté le )
  3. (es) « Giovo, la pintora argentina mostró sus bellos paisajes », El Universal, el gran diario de México,‎ jueves 26 de junio de 1980
  4. Eliane Borloz, « Giovo de retour à Nyon », Journal de Nyon, Ouest Lémanique,‎
  5. Françoise Gentinetta, « Pagode de la Zyma- Le cri de Giovo », Le quotidien de La Côte,‎
  6. « Visitez Nyon ! », OIT/ILO/BIT- Union 130- Bulletin du Syndicat,‎
  7. (en) « Arts », sur www.ilo.org, (consulté le )
  8. cmn, « Artiste nyonnaise primée- De la force et de l'expression », La Côte,‎
  9. Rentes Genevoises, Concours du 150e anniversaire, 2e prix, 31 août 1998
  10. Cercle Inter-Organisations Arts et Décoration- Catalogue- Exposition en l'honneur du quatre-vingt dixième anniversaire du Syndicat du personnel du BIT, Genève, Cercle d'Art, BIT, Cureau R1-156, CH-1211 Genève 22, , 7 p., p. 5

Liens externes[modifier | modifier le code]