Bernhard Bästlein

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Bernhard Bästlein
Bernhard Bästlein sur un timbre de la RDA (1964)
Fonctions
Député
à partir de
Député au parlement de Hambourg
à partir de
Député au Reichstag sous la république de Weimar
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
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Hamburg-Altstadt (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Partis politiques
Membre de
Bästlein-Jacob-Abshagen Group (en)
Saefkow-Jacob-Bästlein-Organisation (en)
Orchestre rougeVoir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Conflit
Partenaires
Anton Saefkow, Franz Jacob (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de détention
Prononciation

Bernhard Bästlein, né le à Hambourg et mort guillotiné le à Brandebourg-sur-la-Havel, est un homme politique allemand. Membre du Parti communiste d'Allemagne, il est député au Reichstag et s'engage à partir de 1933 dans la résistance contre le nazisme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mécanicien de précision, Bernhard Bästlein est issu d'une famille social-démocrate. En 1911, il rejoint la Jeunesse ouvrière socialiste et en 1912, le Parti social-démocrate d'Allemagne et le syndicat des métallurgistes.

Pendant la Première Guerre mondiale, il est soldat pendant deux ans sur le front de l'Ouest. Après la guerre, il est élu au conseil ouvrier. En 1918, il adhère au Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne (USPD) puis au Parti communiste d'Allemagne (KPD) avec l'aile gauche de l'USPD en 1920. En 1921, il est le plus jeune membre du Parlement de Hambourg. En mars 1921, il participe au soulèvement du KPD en Allemagne centrale. Recherché par la police, il se réfugie en Union soviétique. Là, il édite un journal pour paysans en langue allemande et travaille comme métallurgiste. Au début de 1923, il rentre en Allemagne et édite les journaux du parti à Dortmund, Hagen, Wuppertal, Remscheid et Solingen, où il est rédacteur en chef du Bergische Arbeiterstimme en 1929. La même année, il devient chef du sous-district du KPD à Düsseldorf, en février 1931, directeur politique du district KPD du Rhin moyen, membre du Parlement de Prusse en 1932 et député au Reichstag en mars 1933 .

Après la prise du pouvoir par Hitler, Bästlein prend part le 7 février 1933, à la réunion illégale du Comité central du Parti communiste dans le magasin de sport Ziegenhals près de Berlin[1]. Il organise le travail clandestin du parti à Cologne.

En mai 1933, les nazis arrêtent Bernhard Bästlein, le condamnent à 20 mois d'emprisonnement pour « préparation d'une entreprise de haute trahison » et, après l'expiration de la peine, le maintiennent en détention pendant cinq ans dans les camps de concentration d'Esterwegen, Dachau et Sachsenhausen. En 1940, il est libéré et trouve un travail de mécanicien de précision à Hambourg. Il y met sur pied en 1941, avec Franz Jacob et Robert Abshagen, le réseau de résistance communiste « groupe Bästlein-Jacob-Abshagen », qui est actif dans les chantiers navals de Hambourg et forme ensuite un réseau nord-allemand avec des contacts à Flensburg, Kiel, Lübeck, Rostock et Brême. Ces liens sont supervisés seulement par les dirigeants afin de réduire le risque que l’ensemble de l’organisation soit découvert.

Ehrenfeld : derrière le pilier, première rangée à droite, dernière pierre pour le couple Bästlein

Le , Bästlein est arrêté à son travail dans l'usine Riepe à Altona. Selon Erna Eifler, l'arrestation a lieu en liaison avec la perquisition de la commission spéciale « Orchestre rouge ». Blessé alors qu'il tentait de s'échapper, il est conduit à la prison de Fuhlsbüttel et gravement torturé. Au début de 1943, la Gestapo sollicite 61 mandats d'arrêt contre des membres du « groupe Bästlein-Jacob-Abshagen ».

En novembre 1942, il explique à la Gestapo les raisons de son activité de résistance : au cours des sept années de prison et de détention en prison et en camp de concentration de 1933 à 1940, il avait vécu des expériences terribles. Sa « conviction qu'il faut supprimer un ordre social dans lequel des choses comme je les ai vécues sont possibles » est donc devenue fondamentale. La Seconde Guerre mondiale, commencée en 1939, avait « réveillé tous les souvenirs de la guerre de 1914-1918 et renforcé sa conviction que, tant que l'ordre social capitaliste existerait, il y aurait toujours des guerres détruisant tous les élans humanitaires de la société humaine et d'immenses biens matériels ».

À l'été 1943, le tribunal populaire de Berlin le condamne à la peine de mort. Un raid aérien sur la prison de Plötzensee lui permet de fuir en janvier 1944. Dans la tourmente du raid aérien du , Bästlein et un vieil ami de Hambourg, Alfred (Alf) Raddatz, réussissent à occuper ensemble une cellule. Raddatz indique à Bästlein l'adresse de sa compagne Johanna Falcke et lui remet une pipe en guise de signe de reconnaissance. Lors d'un autre raid aérien le 29 et 30 janvier 1944, Bästlein parvient à s'enfuir et à retrouver Johanna Falcke, qui le loge chez Willi Jungmittag. Puis celui-ci lui procure un autre logement à Zehlendorf avec Walter Glaß et ses filles Vera Wulff et Lucie Nix. Wulff lui présente Ernst Sieber, qui lui remet une carte de service de la Reichsbahn au nom d'Ernst Wiechmann ainsi qu'un pistolet. Par l'intermédiaire d'Otto Marquardt et de Walter Glaß, il réussit à établir des contacts avec la direction opérationnelle du KPD autour d'Anton Saefkow et de Franz Jacob et contribue à la création d'un réseau illégal du Mouvement pour une Allemagne libre à Berlin-Brandebourg[2]. À la suite d'une dénonciation, il est à nouveau arrêté le , condamné à mort le et guillotiné le dans la prison de Brandebourg.

Le , l'urne de Bernhard Bästlein, transférée à Hambourg, est enterrée dans le Mémorial de la résistance au cimetière d'Ohlsdorf et, dans le carré d'honneur de la Fondation Hans et Sophie Scholl, il existe une pierre tombale commune pour Johanna et Bernhard Bästlein (carré Bo 73, n ° 1[3]).

Famille[modifier | modifier le code]

En 1920 Bernhard Bästlein a épousé Johanna Zenk[4] de Hambourg ; leur fils Henry Bernt Jürgen est né en 1932.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Stolperstein devant l'hôtel-de-ville de Hambourg
Stolperstein au Goldbekufer 19 à Hambourg-Winterhude

Bis zum letzten Atemzug de l'écrivain E. R. Greulich narre certains épisodes de la vie de Bernhard Bästlein.

Bernhard Bästlein est cité parmi quatre victimes au Mémorial des résistants antifascistes exécutés dans le pénitencier de Brandebourg-Görden.

À partir de 1975, la zone située entre la Herzbergstraße, la Landsberger Allee et la Weißenseer Weg à Berlin-Est a été rénovée avec de nouveaux bâtiments résidentiels. Les rues nouvellement créées dans le dernier district indépendant de Berlin-Fennpfuhl portent le nom de combattants de la résistance allemande ; une rue porte le nom de Bernhard Bästlein. À Magdebourg, Leipzig et Rostock des rues portent également son nom.

Dans sa ville natale de Hambourg, une Stolperstein a été posée en son honneur au Goldbekufer 19 à Hambourg-Winterhude.

Le 8 juin 2012, des Stolpersteine ont été posées devant l'hôtel de ville de Hambourg en souvenir des membres du Parlement assassinés, dont une pour Bernhard Bästlein[5].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Gerhard Nitzsche: Bästlein, Bernhard. In: Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung. Biographisches Lexikon. Dietz Verlag 1970, pages 20–21.
  • (de) Luise Kraushaar: Deutsche Widerstandskämpfer 1933 bis 1945. Berlin 1970 volume 1, pages 78 & suicantes.
  • (de) Hermann Weber: Die Wandlung des deutschen Kommunismus, Bd. 2. Europäische Verlagsanstalt, Frankfurt am Main 1969, S. 65 f.
  • (de) Ursula Puls: Die Bästlein-Jacob-Abshagen-Gruppe. Dietz, Berlin 1959.
  • (de) Frank Müller: Mitglieder der Bürgerschaft. Opfer totalitärer Verfolgung. 2., überarbeitete und ergänzte Auflage. Herausgegeben von der Bürgerschaft der Freien und Hansestadt Hamburg. Hambourg 1995, (de) « Publications de et sur Bernhard Bästlein », dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB)., pages 15–18.
  • (de) Annette Neumann, Bärbel Schindler-Saefkow: Die Saefkow-Jacob-Bästlein-Organisation 1942 bis 1945. In: Hans Coppi, Stefan Heinz (Hrsg.): Der vergessene Widerstand der Arbeiter. Gewerkschafter, Kommunisten, Sozialdemokraten, Trotzkisten, Anarchisten und Zwangsarbeiter. Dietz, Berlin 2012, (ISBN 978-3-320-02264-8), S. 144–157.
  • (de) Annette Neumann, Susanne Reveles, Bärbel Schindler-Saefkow: Berliner Arbeiterwiderstand 1942–1945. „Weg mit Hitler – Schluß mit dem Krieg!“ Die Saefkow-Jacob-Bästlein-Organisation. Berliner Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes – Bund der Antifaschisten und Antifaschistinnen e. V., Berlin 2009, page 13.
  • (de) Ursel Hochmuth: Illegale KPD und Bewegung „Freies Deutschland“ in Berlin und Brandenburg 1942–1945. Biographien und Zeugnisse aus der Widerstandsorganisation um Saefkow, Jacob und Bästlein. Schriften der Gedenkstätte Deutscher Widerstand, Reihe A, volume 4. Berlin 1998, page 112.
  • (de) Siegfried Mielke, Stefan Heinz: Eisenbahngewerkschafter im NS-Staat. Verfolgung – Widerstand – Emigration (1933–1945) (= Gewerkschafter im Nationalsozialismus. Verfolgung – Widerstand – Emigration. Band 7). Metropol, Berlin 2017, (ISBN 978-3-86331-353-1).

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Teilnehmer an der Tagung des ZK der KPD am 07. Februar 1933 », sur etg-ziegenhals.de.
  2. (de) Ursel Hochmuth, Illegale KPD und Bewegung „Freies Deutschland“ in Berlin und Brandenburg 1942–1945. Biographien und Zeugnisse aus der Widerstandsorganisation um Saefkow, Jacob und Bästlein, Hentrich und Hentrich, Teetz 1998, (ISBN 3-933471-08-7) (Schriften der Gedenkstätte Deutscher Widerstand Reihe A, Analysen und Darstellungen, volume 4), p. 72 et s.
  3. (de) « Grabsteine Geschwister-Scholl-Stiftung Hamburg-Ohlsdorf » bei genealogy.net
  4. (de) Biografie Johanna (und Bernhard) Bästlein bei frauenbiografien, hamburg.de
  5. (de) « Stolpersteine für ermordete MdHB endgueltige Inschriften Rathaus Hamburg » (PDF; 16 kB)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]