Bernard Tervoort

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Bernard Tervoort

LinguisteXXe siècle

Portrait de Bernard Tervoort
Bernhard Tervoort en 1981
Biographie
Naissance
Groesbeek, Pays-Bas
Décès (à 86 ans)
Hilversum, Pays-Bas
Nationalité Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Thématique
Études Linguiste
Profession Linguiste et professeur d'université (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Université d'Amsterdam, université d'Amsterdam, université d'Amsterdam et université d'AmsterdamVoir et modifier les données sur Wikidata
Travaux Langue des signes néerlandaise
Intérêts Linguistique théorique
Syntaxe
Œuvres principales Éducation pour les sourds

Bernard Theodoor Marie Tervoort[1], né le à Groesbeek et mort le à Hilversum aux Pays-Bas[2], est un professeur émérite de Psycho- et Patholinguistique à l'Université d'Amsterdam[3]. Il est considéré comme héros de la communauté sourde, particulièrement aux Pays-Bas pour le rôle d'un des initiateurs de langue des signes néerlandaise.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Bernard Theodoor Marie Tervoort est né entendant le à Groesbeek. Bernard est le fils du directeur de l’école primaire à Groesbeek. Élève du Canisius Collège à Nimègue, il entre le 7 septembre 1938 dans l’ordre de la Compagnie de Jésus. Après son noviciat à Velp (1938-1940) il étudie la philosophie au cours des années de guerre à Nimègue et puis à Eijsden (la formation a été transférée sous la contrainte de l’occupant allemand). En 1944 il devient à la fois pion à l'Ignatius Collège à Amsterdam et étudiant de néerlandais et de linguistique à l’Université d'Amsterdam[4].

En 1950, Bernard Tervoort, alors prêtre catholique à cette époque, obtint sa licence en théologie et de la linguistique. Cherchant un sujet pour son projet de thèse, il vient par hasard en contact avec l’Institut Catholique des sourds de Sint-Michielsgestel. Il voit le contraste entre l'enseignement en oral, qui utilise la lecture labiale, et les gestes avec lesquels les étudiants sourds communiquent entre eux. Il filme et analyse les gestes et choisit cela comme sujet de sa thèse de doctorat, soutenue en 1953 : Structurele analyse van visueel taalgebruik binnen een groep dove kinderen (fr: Analyse structurale du langage visuel utilisé au sein d’un groupe d’enfants sourds). Il est le premier à avoir démontré scientifiquement que la communication visuelle des sourds est un véritable langue[5]. . [3].

Carrière[modifier | modifier le code]

Cette découverte lui permet d'en faire un sujet pour sa thèse de doctorat : il y analyse la langue des signes néerlandaise sans la qualifier ainsi ; il y implique le « langage visuel » décrivant comme un système de communication ésotérique étant donné qu'à cette époque, cette langue était inconnue jusqu'à ce que le linguiste américain William Stokoe le dénomme au début des années 1960. La thèse s'achève en 1953, dans lequel le prêtre compare le système de communication ésotériquement visuelle avec le système exotérique, du fait que l’enseignement bilingue « langue des signes néerlandaise-néerlandais » est nécessaire pour enseigner les sourds : il est clairement opposé à l’enseignement en « néerlandais oralisée ».

Après 1953, il suit la formation de théologie à Maastricht, et il est ordonné prêtre. Dans les années suivantes, habitant Maastricht, il écrit des livres pour garçons sous le pseudonyme de Marc Vendelier et parallèlement il fait au service de l’Institut catholique des sourds de Sint-Michielsgestel une grande étude complementaire sur la communication des sourds aux États-Unis, Pays-Bas et en Belgique. En introduisant les notions de langage ésotérique (langue d'initiés) et langue exotérique (langue générale, ici: langue parlée des entendants), il est le premier à prendre conscience du bilinguisme des cours. Il devient un grand défenseur de la langue des signes. Ses idées trouvent un accueil enthousiaste, et Bernard reçoit en 1994 un doctorat honoris causa de l’Université de Gallaudet, mais aux Pays-Bas il confronte un désaccord avec l’Institut à Sint-Michielsgestel, où il est démissionné[5]. Confronté avec une telle déception, Bernard trouve compréhension auprès de Dieuwertje de Carpentier Wolf, une enseignante de maternelle à la Institut des sourds Henri Daniel Guyot à Groningue. Après presque 25 ans de vie religieuse, Bernard se défroque afin de se marier en 1965, à l'église, avec Dieuwertje. Le couple aura trois filles[6].

En 1966, il est nommé professeur de psycho- et patholinguistique à l’Université d’Amsterdam. Presque 25 ans, il y est professeur, spécialiste en linguistique du signe et cofondateur de l’Institut de linguistique générale. En plus de la langue des signes, il étudie la langue des enfants et les thèmes de la patholinguïstiek telles que l’aphasie. Mais il travaille surtout à la promotion de la langue des signes, qui, malgré cela, ne sera introduit que relativement tard dans les Pays-Bas. Il lance en 1981 le projet KOMVA, projet de recherche sur l'habilité des enfants sourds de communication avec des adultes, projet qui mènera à l’introduction de l’éducation bilingue des sourds aux Pays-Bas[7].

Retraite[modifier | modifier le code]

Il reçoit, en 1964, un doctorat honorifique à l'université Gallaudet à Washington pour ses recherches.

En 1987, il prend sa retraite[5], mais continue à contribuer pour les sourds néerlandais. Professeur émérite, il a écrit ses mémoires : Jésus, est-ce vous? L’histoire d’une vocation dans la série Mémoires de Jésuites. À l’âge de 84 ans, il publie un roman-détective signe de vie, le moine sourd et le Grand Inquisiteur, sur un garçon sourd, prêtre au Moyen Âge, roman à clef aux éléments autobiographiques[8].

Il meurt le à Hilversum aux Pays-Bas.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Bernard Tervoort était un jésuite, il quitte l'ordre en 1965 et épouse Dieuwertje avec qui il a trois filles[9].

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • teken van leven - De dove monnik en de grootinquisiteur (littéralement, Signe de vie - Le moine sourd et le Grand Inquisiteur)[10]

Distinction[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Harry Knoors, « Obituary: Bernard Theodoor Marie TervoortMay 29, 1920, Groesbeek, the Netherlands—August 17, 2006, Bussum, the Netherlands », The Journal of Deaf Studies and Deaf Education, vol. 12, no 2,‎ , p. 242–242 (DOI 10.1093/deafed/enl024, lire en ligne)
  2. « Bernard Theodoor Marie Tervoort », sur geni_family_tree
  3. « Professor Bernard T. Tervoort overleden - Doof »,
  4. « Jos van Can, Debuut van 84-jarige Bernard Tervoort, Dagblad De Limburger, 17 décembre 2004 »
  5. a et b « Sign and School: Using Signs in Deaf Children's Development », Multilingual Matters,
  6. Jos van Can, op.cit.
  7. Professor Bernard T. Tervoort overleden, Viataal, cité dans Doof.nl
  8. http://uitgeverij-gianni.nl/content/wp-content/uploads/2013/12/8-3_Dagblad-De-Limburger.pdf
  9. « Ben Tervoort (died 17 August 2006) - SLLS », sur slls.eu
  10. « Teken van leven - De dove monnik en de grootinquisiteur »,
  11. (en) « Honorary Degree Recipients », sur www.gallaudet.edu (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Internet[modifier | modifier le code]