Banlieues 89

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Banlieues 89 est une association créée en 1981 puis une mission interministérielle lancée en 1983 et disparue en 1991 qui s'est donné pour but d'améliorer l'urbanisme de la banlieue en France. Animées par l'architecte Roland Castro et l'urbaniste Michel Cantal-Dupart, la mission a abouti en 1989 à des projets d'urbanisme et d'architecture se voulant innovants. Cette mission constitue un jalon dans la politique de la ville en France.

Historique[modifier | modifier le code]

En 1981, deux architectes et urbanistes Roland Castro et Michel Cantal-Dupart créent une association du nom de « Banlieues 89 » qui a pour objectif de « faire une révolution en banlieue ». Il s'agit d'architectes ayant participé aux mouvements de Mai 68 et se révoltant contre la logique des grands ensembles, influencés par le théoricien Henri Lefebvre[1].

En 1983, les animateurs de l'association organisent une visite de la banlieue parisienne pour François Mitterrand, le faisant passer par la cité des 4000 à La Courneuve et à la cité-jardin de la Butte-Rouge de Châtenay-Malabry. À la suite de cette visite, une mission interministérielle est créée reprenant le nom de l'association et dirigée par ses animateurs. En 1984, deux consultations sont lancées en direction des architectes, urbanistes, paysagistes et plasticiens afin de proposer des projets de rénovation de la banlieue en France. 73 projets sont retenus en puis 146 autres en [2]. En 1989, des assises de la banlieue sont tenues à Nanterre, dans le but de faire un bilan des actions menées. De nouvelles assises se tiennent à Bron en 1990, intitulées « Pour en finir avec les grands ensembles ». Quelques jours après, un ministère de la Ville est créé et dirigé par Michel Delebarre. La mission disparaît lors de sa fusion avec la délégation interministérielle à la ville en 1991[3].

Réalisations[modifier | modifier le code]

Finalement, après avoir souhaité lancer des projets à l'échelle de la région, la mission se resserre sur des opérations municipales. Elle intervient en effet dans le contexte des lois de décentralisation qui concernent, notamment, la compétence d'urbanisme revenant aux communes. 116 projets sont engagés dans 116 communes.

Critiques[modifier | modifier le code]

De nombreuses critiques ont été adressés aux projets menés par la mission. L'écrivain Frédérique de Gravelaine parle ainsi de « beaucoup de mots et peu de chose » dans la revue L'Architecture d'aujourd'hui[4].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Lumières de la ville, vers une civilisation urbaine, revue éditée par Banlieue 89, premier numéro paru en .
  • Banlieues 89, 116 réalisations : Manière de dire, manières de faire, Banlieues 89, 1989, 174 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. France Culture 2012.
  2. Daniel Pinson, Des Banlieues et des villes : Dérive et eurocompétition, Paris, Éditions ouvrières, coll. « Portes ouvertes », , 271 p. (ISBN 2-7082-2986-9), p. 221–222.
  3. « Banlieues 89 fusionne avec la DIV  », Les Échos, no 15853,‎ , p. 24.
  4. Frédérique de Gravelaine, « Le bon grain et l'ivresse des banlieues 89 », L'Architecture d'aujourd'hui, no 259,‎ , p. 1–3.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]