Béatrice Métraux

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Béatrice Métraux
Illustration.
Béatrice Métraux dans son bureau au Conseil d'État en 2012.
Fonctions
Conseillère d'État du canton de Vaud
Élection 18 décembre 2011
Réélection 1 avril 2012
21 mai 2017
Législature 2007-2012, 2012-2017, 2017-2022
Prédécesseur Jean-Claude Mermoud
Députée au Grand Conseil du canton de Vaud
Législature 2007-2012
Conseillère municipale à Bottens
Syndique de 2011 à 2012
Biographie
Date de naissance (68 ans)
Lieu de naissance Arcachon (France)
Nationalité France
Suisse
Parti politique Les Verts
Diplômé de Université de Genève
Université de Lille
Profession Juriste

Béatrice Métraux, née le à Arcachon, est une personnalité politique franco-suisse, membre des Verts. Elle est conseillère d'État du canton de Vaud de 2012 à 2022.

Biographie[modifier | modifier le code]

Béatrice Métraux naît dans le sud-ouest de la France, à Arcachon, mais passe les 25 premières années de sa vie dans le nord de la France[1].

Elle est titulaire d'une maîtrise de droit public de l'Université de Lille, d'une licence de droit de l'Université de Lausanne et d'un diplôme de l'Institut universitaire d'études européennes de l'Université de Genève[2].

Elle s'établit en Suisse en 1981[3]. Après avoir travaillé aux tribunaux des baux et à la justice de paix de l'arrondissement de Lausanne, elle est collaboratrice de l'Office fédéral des réfugiés puis de l'Institut suisse de droit comparé pendant plus de dix-huit ans[4]. Dans les années 1980 et 1990, elle travaille comme juriste privée au Sénégal et pour la coopération suisse au développement au Rwanda et au Mali[2].

Elle est secrétaire générale de la Fédération des sociétés de fonctionnaires vaudois de à , puis en devient la présidente du à son élection au Conseil d'État fin 2011[5].

De confession catholique romaine[6], elle est mariée depuis 1983 à Jean-François Métraux, ingénieur forestier et inspecteur cantonal des forêts de 2009 au [7],[8],[1]. Ils ont trois garçons[4].

Elle habite Bottens depuis 1988[1].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Elle s'engage en politique dans les années 2000[1].

Elle est municipale (exécutif) de Bottens à partir de 2002, à la tête des écoles, de la police des constructions, des domaines et de l'environnement, de l'informatique[4]. Elle adhère au Verts l'année suivante[1]. Elle devient la syndique de la commune en [4].

Parallèlement, elle est élue députée au Grand Conseil vaudois, où elle siège à partir du . Elle y est le chef du groupe des Verts à partir d'[4].

Le 29 septembre 2011, l'Assemblée générale des Verts vaudois la désigne comme candidate à l'élection complémentaire au Conseil d'État, à la suite du décès de Jean-Claude Mermoud[9]. Le 18 décembre 2011, elle est élue au Conseil d'État vaudois ; elle y reprend le Département de l'intérieur[10]. Son élection permet à la gauche de prendre la majorité au gouvernement[7].

Lors des élections du Conseil d'État pour la législature 2012 à 2017, elle est élue au deuxième tour avec 73 325 suffrages (52,29 %)[11]. Elle conserve son département jusqu'au remaniement du , où elle passe au Département des institutions et de la sécurité[12]. Chargée des dossiers sécuritaires, elle s'attelle à augmenter la capacité, à sécuriser et à moderniser le parc pénitentiaire vaudois. Sous son impulsion, de nouvelles places de détention sont ainsi créées aux établissements de la plaine de l'Orbe ou à la prison de la Croisée[13],[14] et des crédits d'étude sont ouverts pour la construction d'un nouvel établissement pénitentiaire sur le site des Grands-Marais à Orbe[15],[16].

En mai 2017, elle est réélue pour un troisième mandat au Conseil d'État. En , le Conseil d'État réorganise ses départements à la suite de l'élection de Christelle Luisier. Béatrice Métraux cède les institutions à la nouvelle venue, mais le dossier de l'environnement est rattaché à son nouveau département, renommé Département de l'environnement et de la sécurité[17].

Le , elle annonce qu'elle ne se représentera pas pour un nouveau mandat[18].

Bilan de son action au gouvernement[modifier | modifier le code]

D'un côté, selon le président de son parti cantonal, elle réussit à ramener le calme dans le service pénitentiaire (secoué en 2013 par l'assassinat d'une jeune fille par un récidiviste[19],[20],[21], qui conduit Béatrice Métraux à décréter un moratoire sur les sorties des condamnés jugés dangereux[22]), notamment en créant davantage de places de prison et en insistant sur la réinsertion[23],[24]. Elle mène aussi une réforme des curatelles, porte une loi sur le parc locatif visant à apporter une solution à la pénurie de logements (en donnant notamment un droit de préemption aux communes et en leur laissant la possibilité d'imposer des quotas de logements d'utilité publique - loi acceptée par 55,5 % des Vaudois en votation)[25] et une loi sur la reconnaissance des communautés religieuses et présente un plan climat pour le canton[26]. Responsable de la police depuis 2013, elle peut annoncer à plusieurs reprises, à l’occasion de la présentation des bilans sécuritaires, des baisses de la criminalité et des diminutions aux infractions au Code pénal[27],[28].

À la tête des services de l’environnement depuis 2020, elle mène plusieurs projets importants en faveur de la biodiversité, avec notamment une nouvelle loi en faveur du patrimoine naturel et paysager[29], votée à la quasi-unanimité lors d’un des premiers votes de la nouvelle législature 2022-2027 du Grand Conseil vaudois[30]. Son successeur au gouvernement, Vassilis Venizelos, « salue la force avec laquelle elle a porté l’écologie politique au sein du Conseil d’État »[31].

De l'autre, son parti a regretté sa discrétion[18], la presse relevant qu'elle n'est pas « une grande communicatrice » et que sa défense des intérêts de l'État n'a pas toujours été comprise[23]. Un éditorial publié dans le quotidien vaudois 24 Heures à l'occasion de l'annonce de son départ, juge ainsi qu'« elle n’a jamais aimé trop se faire voir. Ses conférences de presse sont rares et elle ne s’y met guère en avant »[32]. En , les Jeunes verts demandent même sa démission en raison de la manière dont elle a géré le mouvement d'occupation de la colline du Mormont, qui visait à empêcher l'extension d'une carrière de ciment[33].

Début 2023, Béatrice Métraux a pris la co-présidence de la nouvelle section « Gros-de-Vaud » des Verts vaudois[34].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Élection de Béatrice Métraux au Conseil d'État », Contact - Journal de la commune de Bottens,‎ (lire en ligne)
  2. a et b Site des Verts vaudois
  3. Marco Danesi, « Une pousse rurale chez des Verts si urbains », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d et e « Cheffe du Département de l'environnement et de la sécurité | VD.CH », sur www.vd.ch (consulté le )
  5. Le temps 20 octobre 2011
  6. Samuel Ramuz, « Béatrice Métraux : «On m'a souvent traitée de protestante» », protestinfo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b « La Verte Béatrice Métraux va quitter le gouvernement vaudois », sur SWI swissinfo.ch, (consulté le )
  8. « Un nouvel inspecteur cantonal pour les forêts vaudoises », sur site officiel du canton de Vaud, (consulté le )
  9. Site du journal 24heures
  10. « Béatrice Métraux prend l’Intérieur et Philippe Leuba l’Économie » (page consultée le 5 janvier 2012).
  11. « Élection du Conseil d'État du 1 avril 2012, deuxième tour du scrutin », sur elections.vd.ch (consulté le )
  12. Marco Danesi, « Le Conseil d’État vaudois confie la sécurité à la gauche », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  13. oang, « Vaud crée 80 places de détention supplémentaires à La Croisée », RTS Info,‎ (lire en ligne)
  14. ats / nxp, « Les EPO auront 80 places de détention supplémentaires », Le Matin,‎ (lire en ligne)
  15. oang, « Nouvelle prison vaudoise à Orbe pour faire face à la surpopulation carcérale », RTS Info,‎ (lire en ligne)
  16. Florian Delafoi, « Une nouvelle prison vaudoise pour lutter contre la surpopulation carcérale », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  17. « Le Conseil d'État détermine sa nouvelle organisation pour la fin de la législature | VD.CH », sur Site officiel du Canton de Vaud, (consulté le )
  18. a et b « Béatrice Métraux ne se représentera pas au Conseil d'État vaudois », sur rts.ch, (consulté le )
  19. Pascale Burnier, « Béatrice Métraux revient sur les lacunes de l’affaire Marie », sur 24 heures, (consulté le )
  20. Fati Mansour, « Affaire Marie: le mortel engrenage », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  21. « Béatrice Métraux conteste toute faute », sur 20 minutes, (consulté le )
  22. « Vaud décrète à son tour un moratoire sur les sorties des prisonniers dangereux », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  23. a et b Lise Bourgeois, « Béatrice Métraux, une républicaine pas toujours comprise » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  24. Philippe Maspoli, « «Il faut accepter d’investir dans les prisons» », 24 heures,‎ (lire en ligne Accès payant)
  25. Lise Bourgeois, « Vaud a enfin sa loi sur le logement » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  26. « Pour succéder à Béatrice Métraux, Vassilis Venizelos est le grand favori », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  27. Bureau d'information et de communication de l'Etat de Vaud, « Un bilan 2021 plutôt positif en matière de criminalité sur le sol vaudois », (consulté le )
  28. Robin Baudraz, « La criminalité baisse encore dans le canton de Vaud », LFM,‎ (lire en ligne)
  29. Cédric Jotterand, « Le Canton dévoile son plan de bataille pour «sauver» le paysage », 24 Heures,‎ (lire en ligne)
  30. « Vaud tient sa nouvelle loi pour renforcer la biodiversité », La Côte,‎ (lire en ligne)
  31. Vincent Maendly, « Élections cantonales 2022 – Béatrice Métraux: «Je passe le flambeau à la jeune génération» » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  32. Claude Ansermoz, « Éditorial – La conseillère d’État Verte ne brigue pas de nouveau mandat – Béatrice Métraux, coquillage résilient », sur 24 heures, (consulté le )
  33. « Dans le canton de Vaud, les Verts vont lancer une initiative pour la sauvegarde de la colline du Mormont », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  34. « Les membres élu.e.s du comité des Vert.e.s du Gros-de-Vaud » (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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