Autonomie stratégique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'autonomie stratégique est l'un des objectifs politiques de l'Union européenne (UE), le concept correspond à la capacité de l'UE à défendre l'Europe et à agir avec des moyens militaires indépendamment des États-Unis[1]. Cette notion est intimement liée au concept de souveraineté.

Genèse du concept d'autonomie stratégique[modifier | modifier le code]

Le terme et le concept ont une origine française. La notion d'autonomie stratégique apparaît dans le Livre blanc sur la défense de 1994. Elle est définie par rapport aux dépendances que créerait pour la France le fait de s'en remettre uniquement aux garanties de l'OTAN en délaissant la dissuasion nucléaire. Ce concept a donc d'abord eu une dimension nationale.

Au niveau européen, le terme d’autonomie stratégique apparait une première fois dans les conclusions du Conseil européen en [2]. Le Conseil européen appelle dans ses conclusions au développement et le soutien des capacités de défense de l'Union européenne.

En 2016, l’autonomie stratégique s’inscrit dans la Stratégie globale de l'Union européenne, une doctrine actualisée de la défense européenne[3].

Parmi les pays de l'Union européenne, la France est le principal défenseur de l’autonomie stratégique. En 2017, le ministère des Armées dans un document intitulé revue stratégique, articule une stratégie de défense française autour du concept d’autonomie stratégique[4].

Le concept d’autonomie stratégique s’est progressivement élargi, au-delà du domaine militaire, pour inclure l’économie, la politique énergétique et le numérique[5], avec notamment l’initiative européenne GAIA-X. La perception d’une double menace sino-russe encourage les ambitions européenne d’une autonomie stratégique et une souveraineté numérique européenne[6].

L'administration américaine et l'autonomie stratégique européenne[modifier | modifier le code]

L'isolationnisme de l'administration américaine sous le président Donald Trump ont eu un effet d'accélération sur le développement de l'autonomie stratégique de l'Union européenne[7], parce que les États-Unis ont été perçus comme un partenaire peu fiable[8].

Avec l'arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, l'objectif d'autonomie stratégique est à redéfinir faisant apparaitre des différends entre la conception allemande et française[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Steven Erlanger, « European Defense and 'Strategic Autonomy' Are Also Coronavirus Victims », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Conclusions du Conseil européen du 19 ET 20 décembre 2013 », Conseil européen,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « European Union Global Strategy », Service européen pour l'action extérieure,‎ june, 2016 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Pierre Alonso, « Défense: face aux turbulences, la France doit être autonome et européenne », Libération (journal),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Europe on a Power Trip - Transcript », EU Scream,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Amaelle Guiton, « Internet : des Etats entre «souveraineté numérique» et «autonomie stratégique» », Libération (journal),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Alain Frachon, « Donald Trump a révélé aux Européens le monde tel qu’il est : une affaire de rapports de force », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Gabriela Cañas, « Borrell: Trump has awakened us from strategic sleepwalking », EURACTIV,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Sylvie Kauffmann, « L'Europe avance, et sa souveraineté avec, plus stratégique qu’il n’y paraît », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).