Attentat de Via Rasella

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L’attentat de Via Rasella, en italien Attentato di Via Rasella, parfois appelé Attacco di Via Rasella (« attaque de Via Rasella »[1],[2],[3],[4],[5]), est la plus importante action menée à Rome par la Résistance italienne contre les forces d'occupation allemandes. Le , l'attaque tue 32 soldats du Polizeiregiment Bozen et en blesse environ 110 autres contre aucune perte coté italien. En représailles les Allemands tueront plus de 335 personnes le lendemain lors du massacre des Fosses ardéatines.

Via Rasella en avril 2007.

Situation[modifier | modifier le code]

La via Rasella se trouve au centre historique de Rome, au rione Trevi; elle relie la via delle Quattro Fontane (à côté du palais Barberini) à la via del Traforo, et prend le nom « de la propriété de la famille Raselli qui se trouvait à cet endroit »[6].

Histoire[modifier | modifier le code]

Cette action est menée par les Groupes d'action patriotique (GAP) contre un corps armé des troupes d'occupation allemandes, le Polizei-Regiment Bozen, un régiment de l' Ordnungspolizei, la police d'ordre public. Au moment de l'attaque, le régiment était à disposition du commandement militaire allemand de la ville de Rome. Le régiment a pris le préfixe « SS », et donc le nom « SS-Polizei-Regiment Bozen », seulement le [7],[8].

Les faits[modifier | modifier le code]

Carte de l'attentat partisan.

Le eut lieu la plus importante attaque partisane contre les troupes allemandes.

Les Groupes d'action patriotique, sous les ordres de Carlo Salinari (Spartacus) et Franco Calamandrei (Cola), étaient Via Rasella pendant le passage d'une compagnie du bataillon Polizeiregiment Bozen des SS, composé de 156 unités[9].

L'action débuta par l'explosion d'une bombe déposée par Rosario Bentivegna. Onze autres partisans participèrent :

  • via del Boccaccio : Franco Calamandrei, placé à l'angle de la rue, Carlo Salira près du tunnel et Silvio Serra ;
  • via Rasella : Carla Capponi, Raul Falcioni, Fernando Vitagliano, Pasquale Balsamo, Francesco Curreli, Guglielmo Blasi, Mario Fiorentini et Marisa Musu qui effectuèrent aussi un feu de couverture à l'aide d'obus de mortier[10].

Les autres membres du groupe étaient absents pour diverses raisons : Lucia Ottobrini, malade, et Maria Teresa Regard, opposée au choix du lieu de l'attentat.

L’attaque vit l'anéantissement de la compagnie allemande, provoquant la mort de 32 SS et environ 110 blessés ainsi que de deux civils, les partisans ne subissant aucune perte.

Représailles allemandes[modifier | modifier le code]

Fosses ardéatines[modifier | modifier le code]

En représailles, les troupes allemandes tuèrent 335 personnes, prisonniers et personnes raflées, pratiquement toutes civiles, lors du massacre des Fosses ardéatines.

Rafle du ghetto de Rome[modifier | modifier le code]

Rafle de 1023 juifs déportés au camp de concentration d'Auschwitz.

Autres représailles[modifier | modifier le code]

Rome compta pendant l'occupation nazie :

  • 947 déportés provenant de la rafle du Quadraro,
  • 66 patriotes fusillés à Forte Bravetta,
  • dix fusillés à Pietralata,
  • dix femmes fusillées au pont de l'Industrie
  • quatorze ex-détenus à Via Tasso (it), massacrés à La Storta, le jour même de la libération ()[11].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Michael Wedekind, Nationalsozialistische Besatzungs- und Annexionspolitik in Norditalien 1943 bis 1945.: Die Operationszonen Alpenvorland und Adriatisches Küstenland., Oldenbourg Verlag, , 523 p. (ISBN 978-3-486-56650-5 et 9783486566505, lire en ligne)
  • (de) Joachim Staron, Fosse Ardeatine und Marzabotto : Deutsche Kriegsverbrechen und Resistenza, Paderborn, Verlag Ferdinand Schöning, , 392 p. (ISBN 978-3-506-77522-1, BNF 38902271)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (it) Giorgio Candeloro, Storia dell'Italia moderna, vol. X, Feltrinelli,
  2. (it) Robert Katz, Roma città aperta, il Saggiatore,
  3. (it) Alessandro Portelli, L'ordine è già stato eseguito, Donzelli,
  4. (it) Enzo Erra et Francesco Caroleo Grimaldi, La Repubblica di Via Rasella, Settimo Sigillo,
  5. (it) Carla Capponi, Con cuore di donna, il Saggiatore,
  6. (it) « Via Rasella », sur Dipartimento Cultura - Servizio Commissione Consultiva di Toponomastica, Comune di Roma (consulté le )
  7. Staron 2002, p. 38
  8. Wedekind 2003, p. 329
  9. (it) « Les modalités de l'attaque Via Rasella », sur Controappuntoblog.org
  10. (it) « Parla Mario Fiorentini », sur Il messaggero.it
  11. (it) Alessandro Portelli, L'ordine è già stato eseguito, Rome, Donzelli editore, , p. 13