Assemblée nationale des Allobroges

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L’Assemblée nationale des Allobroges, également appelée Assemblée des députés des communes de la Savoye, constituée en 1792, est la première assemblée législative de la Savoie, annexée à la France en 1792 sous le nom de département du Mont-Blanc.

Constitution[modifier | modifier le code]

Le , les troupes révolutionnaires, renommées pour l'occasion Légion des Allobroges, envahissent la Savoie et y proclament la République. La partie savoyarde du royaume de Sardaigne est incorporée à la France sous le nom de département du Mont-Blanc, par la loi du 27 novembre 1792[1],[2],[3].

Dès avant la Révolution existaient des clubs républicains, interdits par la monarchie de Victor-Amédée III. C'est à partir de ces clubs qu'est formée la première assemblée savoyarde[4]. Le , les communes de Savoie se prononcent majoritairement pour une réunion à la France et élisent leurs représentants à l'assemblée des Allobroges[5].

Les principales décisions[modifier | modifier le code]

Les principales décisions résultant des débats à l'assemblée des Allobroges portent sur l'abolition des signes de l'Ancien Régime, et sur la réunion à la France. Les provinces formant la partie cisalpine du royaume envoient chacune des députés, en fonction de leur nombre de communes ; chaque province a d'autre part effectué un sondage sur la nécessité de la réunion à la France. Ce sondage révèle que, dans la province de Carouge, sur 64 communes, 42 sont pour l'union à la France. Dans la province de Chablais, les 65 communes sont pour ; de même, les 79 communes de Faucigny et les 116 du Genevois sont unanimes pour l'union. En Maurienne, 62 sur 65 sont pour ; en Savoie (Savoye) proprement dite, 203 sur 204 ; enfin, en Tarentaise, seules 13 sur 62 y sont favorables, les autres s'en remettant aux décisions des parlementaires. La réunion à la France est donc rapidement votée, dès le [6].

Lors des séances des 26 et , l'assemblée des Allobroges supprime les droits souverains de la maison de Savoie, la noblesse, les redevances féodales, la dîme et confisque les biens du clergé[4].

L'assemblée est dissoute le , ayant présenté le vœu d'être rattachée à la France ; l'abbé Grégoire transmet ce vœu à l'Assemblée constituante à Paris.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Christian Sorrel, Histoire de la Savoie : images, récits, La Fontaine de Siloé, , 461 p. (ISBN 978-2-84206-347-4, présentation en ligne), p. 270-271.
  2. « Révolution, Empire et restauration sarde », sur savoie-archives.fr, Archives départementales de la Savoie (consulté le ).
  3. Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, BNF 41173998, présentation en ligne), p. 12-13, « Le Mont-Blanc et le Léman, départements français (1792-1815) ».
  4. a et b Henri Menabrea, Histoire de la Savoie : images, récits, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 676 p. (ISBN 978-2-84206-428-0, BNF 41484460, présentation en ligne), p. 254.
  5. Jean-Pierre Maury, « Réunion de la Savoie à la France, 1792 », sur mjp.univ-perp.fr, Digithèque de matériaux juridiques et politiques, (consulté le ).
  6. Allobroges 1792, « Séance du 22 octobre 1792 », p. 4 à 6.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Assemblée nationale des Allobroges, L'Assemblée nationale des Allobroges en 1792 : 21-27 oct. 1792, Imprimerie du Cercle social, , 91 p. (lire en ligne) ;
  • François Régis Carro, Procès-verbaux de l'Assemblée nationale des allobroges, Bonvalot-Jouve, , 203 p. ;

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sites externes[modifier | modifier le code]