Antonio Cardarelli

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Antonio Cardarelli
Illustration.
Fonctions
Sénateur du royaume d'Italie

(30 ans, 2 mois et 14 jours)
Législature À partir de la XIXe législature du royaume d'Italie
Groupe politique Indépendant
Député du royaume d'Italie

(14 ans, 11 mois et 22 jours)
Circonscription Isernia (XIVe et XVIIIe), Campobasso II (Isernia) (XVe-XVIIe)
Législature XIVe, XVe, XVIe, XVIIe, XVIIIe législature du royaume d'Italie
Coalition Centre droit
Successeur Ruggero Bonghi
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Civitanova del Sannio, Italie
Date de décès (à 95 ans)
Lieu de décès Naples, Italie
Sépulture Civitanova del Sannio, Italie
Nationalité Italienne
Diplômé de Université de Naples
Profession Médecin

Antonio Cardarelli (, Civitanova del Sannio - , Naples) était un médecin, clinicien, académicien et homme politique italien, sénateur du royaume d'Italie. Il est notamment connu pour avoir découvert le signe de Cardarelli.

Biographie[modifier | modifier le code]

Antonio Cardarelli est né le 29 mars 1831 à Civitanova del Sannio de l'union d'Urbano Cardarelli, médecin de la ville et de Clementina Lemme, baronne de Belmonte del Sannio. Durant l'enseignement secondaire, il étudie au séminaire de Trivento puis, à 17 ans, il s'inscrit à la faculté de médecine de l'université de Naples où il apprend de ses maîtres Vincenzo Lanza (it), Antonio Villanova et Pietro Ramaglia. Il y obtient un doctorat en médecine et en chirurgie en et devient alors médecin à l'hôpital des Incurables de Naples[1].

En il devient libero docente : titulaire d'un grade universitaire italien qui l'autorise à enseigner la médecine interne à titre privé à l'hôpital des Incurables, ce qu'il fait jusqu'en . En , déjà reconnu comme maître par la plupart des étudiants et des médecins, il enseigne en tant que professeur de pathologie médicale à l'université de Naples. En , il obtient la chaire professorale à la suite du décès du professeur Arnaldo Cantani (it), il lui succède alors et enseigne la médecine clinique jusqu'à l'âge de 93 ans[1],[2].

Le il est élu député du royaume d'Italie dans le collège électoral d'Isernia et devient notamment célèbre pour ses combats contre le prix élevé du sel, l'alcoolisme et la réforme du système universitaire[3]. En il cède son siège à la Chambre des députés à Ruggero Bonghi. L'année suivante, il est nommé sénateur du royaume d'Italie sur la proposition du président du Conseil des ministres Antonio di Rudinì, titre qu'il conserve jusqu'à sa mort[4],[5].

Une rue et un hôpital, le plus grand de l'Italie du Sud, portent son nom à Naples[2],[4] ainsi qu'un hôpital à Campobasso. Dans sa ville natale, un monument et deux plaques commémoratives lui sont également dédiées. En , son rôle est interprété par Ivan Castiglione dans le téléfilm italien diffusé sur Rai 1 : Caruso, la voce dell'Amore du réalisateur Stefano Reali, inspiré de la vie de Enrico Caruso[6].

Carrière médicale[modifier | modifier le code]

Au cours de sa carrière, il découvre de nombreuses techniques utilisées à l'examen clinique et reconnues au début du XXe siècle telles que la recherche d'une pulsation anormale de la trachée chez les patients ayant un anévrisme aortique (aussi appelée signe de Cardarelli) ; la percussion et l'auscultation du sternum dans les affections du médiastin ; la recherche trans thoracique d'un frémissement (thrill) des cellules hydatiques du foie dans l'hydatidose, signe rare mais pathognomonique ; et une méthode d'estimation de l'efficacité cardiaque[3] et de l'énergie contractile du myocarde par la compression de l'artère fémorale[7].

Concernant la pathologie cardiaque, il décrit un groupe de symptômes morbides qu'il unit sous le nom de névrose cardiaque indiquant ainsi la véritable signification du tremblement dans la maladie de Basedow et des symptômes liés à la pathologie du nerf vague et à une forme spéciale, vasomotrice, de l'angine de poitrine. De plus, il considère l'état du myocarde plus important que la nature d'une lésion valvulaire, une vision que partagera plus tard Sir James Mackenzie (en), cardiologue écossais pionnier dans l'étude des arythmies cardiaques[3].

Il a été le médecin de célébrités telles que Giuseppe Garibaldi, les dirigeants Vittorio Emanuele II et Umberto I, Giuseppe Verdi, Francesco Crispi, Giovanni Bovio et l'écrivaine Matilde Serao qui l'aurait pris comme modèle pour la description d'un médecin célèbre dans son roman Au pays de Cocagne[4].

Il fut également le seul médecin à diagnostiquer, sans auscultation, à la simple lecture du dossier médical, le cancer de la plèvre dont souffrait le pape Léon XIII (à l'origine diagnostiqué comme une pleurésie exsudative par son médecin traitrant), ce qui lui valut sa réputation de clinicien hors pair[8],[9].

Éponymie[modifier | modifier le code]

  • Le signe de Cardarelli est une pulsation anormale de la trachée chez les patients présentant un anévrisme de l'arc aortique.
  • La maladie de Cardarelli ou maladie de Riga est une petite tuméfaction sublinguale, survenant chez le nourrisson ou le petit enfant atteint de toux chronique, secondaire au frottement du frein de la langue sur les incisives inférieures[9],[10].

Principaux écrits[modifier | modifier le code]

  • Gli aneurismi dell'aorta, Naples,
  • Le malattie nervose e funzionali del cuore, Naples, (1re éd. 1882)
  • Lezioni sulle malattie del fegato e delle vie biliari, Naples,
  • Nosografia della pseudoleucemia splenica dei bambini, Naples,
  • La ipermegalia splenica con cirrosi epatica, Florence,
  • Lezioni di patologia e clinica medica, Naples,

Distinctions honorifiques[modifier | modifier le code]

Chevalier grand-croix de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare Chevalier grand-croix de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare[5]

Commandeur de l'ordre de la Couronne d'Italie Commandeur de l'ordre de la Couronne d'Italie[5]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (it) Guido Bossa, « CARDARELLI, Antonio », dans Dizionario biografico degli Italiani, vol. 19, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne).
  2. a et b (en) « Antonio Cardarelli », sur Who Named It?.
  3. a b et c (en) « ANTONIO CARDARELLI. », The Lancet, vol. 209, no 5401,‎ , p. 504-505 (DOI https://doi.org/10.1016/S0140-6736(00)73335-6).
  4. a b et c (it) « Antonio Cardarelli », sur egov.hseweb.it (consulté le ).
  5. a b et c (it) « Profil du sénateur Antonio Cardarelli », sur notes9.senato.it (consulté le ).
  6. « Caruso » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.
  7. (it) « Cardarèlli, Antònio », sur Enciclopedia de Agostini (consulté le ).
  8. (it) « Antonio Cardarelli è morto », Il Mattino,‎ (lire en ligne).
  9. a et b Ollivier Laccourreye, « Cardarelli », dans Nomenclature des éponymes en Oto-rhino-laryngologie, (lire en ligne), p. 15.
  10. « maladie de Riga », sur le dictionnaire de l’Académie nationale de médecine.

Liens externes[modifier | modifier le code]