Annie Furuhjelm

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Annie Furuhjelm
Fonction
Députée à la Diète nationale de Finlande
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
HyvinkääVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Famille
Furuhjelm (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Fratrie
Elis Campbell Nikolai Furuhjelm (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Catarina Ryöppy (d) (petite-nièce)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique

Annie Fredrika Furuhjelm (-) est une journaliste, militante féministe et écrivaine finlandaise. Elle est membre du Parlement finlandais de 1913 à 1924 et de nouveau de 1927 à 1929, représentant le Parti populaire suédois de Finlande (SFP). Elle est la première femme en Europe à devenir déléguée de l'Alliance internationale pour le droit de vote des femmes et la première législatrice élue à s'exprimer devant le Parlement britannique.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Annie Fredrika Furuhjelm est née le 11 décembre 1859[1] au château de Rekoor à Sitka sur l'île Baranof[2], dans la colonie russe d'Alaska. Son père, Johann Hampus Furuhjelm, est l'avant-dernier gouverneur russe de l'Alaska[3] et sa mère, Anna von Schoultz, est la fille d'un aventurier suédo-finlandais[4]. Lorsque l'Alaska est achetée par les États-Unis, la famille part en 1867 pour la Sibérie russe, où elle passe six ans à Nikolaïevsk-sur-l'Amour, avant de retourner à Helsinki. En 1870, Annie Furuhjelm est envoyée à Dresde pour y faire ses études[2], avant de rejoindre sa famille à Helsinki en 1872[5]. Elle est très instruite et parle couramment l'anglais, le français, l'allemand, l'italien, le russe et le suédois[3], ayant terminé ses études au gymnase pour filles en 1876 et à l'université de troisième cycle en 1887[6].

Militantisme féministe et carrière politique[modifier | modifier le code]

Après avoir achevé sa scolarité, Annie Furuhjelm vit sur le domaine familial et fonde une école. Elle travaille comme infirmière pendant de nombreuses années dans la communauté locale, mais se lasse de l'isolement et décide de devenir journaliste en 1890. Elle fonde un journal appelé New Tide (suédois : Nutid), qui devient un porte-voix du mouvement féministe finlandais[2]. En 1899, Annie Furuhjelm rencontre d'autres femmes partageant les mêmes idées, dont Lucina Hagman, Alli Nissinen et Sofia Rein ; elles participent aux côtés de Hagman à l'organisation Martta, une association humanitaire destinée à aider les femmes à gérer leur foyer. Le rassemblement étant alors interdit par le gouvernement finlandais, elles se réunissent clandestinement dans les maisons des différentes membres de l'organisation. Annie Furuhjelm en est la première secrétaire[7].

En 1904, Annie Furuhjelm assiste au 5e congrès du Conseil international des femmes (ICW) à Berlin et demande son aide pour fonder une branche finlandaise de cette organisation, afin de militer en faveur du droit de vote des femmes. L'ICW refuse car la Finlande est toujours gouvernée par l'Empire russe, mais Carrie Chapman Catt assure que l'Alliance internationale pour le suffrage des femmes (IWSA) soutiendrait une organisation finlandaise pour le suffrage féminin. Annie Furuhjelm revient de la conférence pleine d'énergie et organise une réunion à laquelle participent 1 000 femmes. L'année suivante, elle crée le Comité pour le droit de vote des femmes[2]. Après la révolution russe de 1905, la Finlande retrouve son autonomie vis-à-vis de la Russie, de facto contestée depuis 1899. Le suffrage universel est accordé à tous les citoyens finlandais, hommes et femmes, en 1906. Lorsque l'affiliation du Comité à l'IWSA est approuvée en 1906, Annie Furuhjelm devient la première déléguée européenne de l'organisation[8]. Entre 1909 et 1920, elle est membre du conseil d'administration de l'IWSA ; elle assiste à ses congrès jusqu'en 1929[9]. Elle est la conférencière principale du congrès de l'IWSA à Copenhague en 1906 et est ovationnée pour son discours[2].

L'Association suédoise des femmes de Finlande est fondée en 1907 avec Annie Furuhjelm à sa présidence. Elle conserve ce poste toute sa vie. Elle est une conférencière régulière lors de réunions internationales sur le suffrage féminin et contribue à Jus Suffragii, le journal officiel de l'IWSA[2]. En 1913, Annie Furuhjelm est élue au Parlement finlandais, comptant parmi les vingt-et-une femmes députées[10]. L'année suivante, elle accompagne Carrie Chapman Catt lorsqu'elle s'exprime devant le Parlement britannique à Londres ; c'est la première fois qu'une législatrice élue s'adresse au Parlement[11]. En 1917, elle fait partie du Comité juridique qui rétablit brièvement la monarchie finlandaise et publie la Déclaration d'indépendance finlandaise, qui conduit finalement à la République finlandaise[10]. En 1919, elle commence à travailler comme rédactrice en chef de la revue Astra et le reste jusqu'en 1927[6]. Annie Furuhjelm siège à la Diète jusqu'à sa défaite en 1924[12] ; elle fait campagne pour mettre fin à la prohibition en Finlande[13]. Elle est réélue députée en 1927 en tant que représentante du Parti populaire suédois de Finlande (SFP)[6]. Lorsque Annie Furuhjelm se retire de la politique en 1929, elle reçoit l'ordre de la Rose Blanche de Finlande[10].

Au cours de ses dernières années, Annie Furuhjelm consacre son temps aux organisations de défense des droits des femmes[10]. Elle continue à faire pression pour l'abrogation de la prohibition, estimant que la loi créait une recrudescence de la criminalité et de la contrebande et ne contrôlait pas la consommation d'alcool[14]. Elle publie également deux volumes de mémoires, peu avant sa mort le 17 juillet 1937[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pierce 1986, p. 43.
  2. a b c d e et f Rappaport 2001, p. 244.
  3. a et b Harper 1908, p. 17.
  4. Kastrup 1975, p. 498.
  5. Dagny 1909, p. 1.
  6. a b et c Eduskunta Riksdagen 2016.
  7. Vesterbacka 2016.
  8. Van Voris 1996, p. 66.
  9. Van Voris 1996, p. 233.
  10. a b c d et e Rappaport 2001, p. 245.
  11. Van Voris 1996, p. 121.
  12. Altoona Tribune 1925, p. 4.
  13. Sikeston Standard 1924, p. 5.
  14. The Wilkes-Barre Record 1931, p. 1.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Allan Kastrup, The Swedish Heritage in America: The Swedish Element in America and American-Swedish Relations in Their Historical Perspective, Minneapolis, Minnesota, Swedish Council of America, (lire en ligne)
  • Richard A. Pierce, Builders of Alaska: The Russian Governors, 1818–1867, Kingston, Ontario, Canada, Limestone Press, (ISBN 978-0-919642-07-2, lire en ligne)
  • Helen Rappaport, Encyclopedia of Women Social Reformers: M – Z, vol. 2, Santa Barbara, California, ABC-CLIO, (ISBN 978-1-57607-101-4, lire en ligne)
  • Jacqueline Van Voris, Carrie Chapman Catt: A Public Life, New York, New York, Feminist Press at CUNY, (ISBN 978-1-55861-139-9, lire en ligne)
  • (fi) Kirsi Vesterbacka, « Perustajajäsenet » [« Founding members »], sur Marttaperinne, Helsinki, Finland, (consulté le )
  • (fi) « Annie Furuhjelm », sur Eduskunta Riksdagen, Helsinki, Finland, (consulté le )
  • « Finland Rejects Women », Altoona Tribune, Altoona, Pennsylvania,‎ (lire en ligne, consulté le ) Accès libre 
  • Ida Husted Harper, « Finnish Women at the Polls », The Sun, New York, New York,‎ (lire en ligne, consulté le ) Accès libre
  • (sv) « Kvinnotidskrifter », Dagny, Stockholm, Sweden, no 10,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • « Miss Annie Furuhjelm », Sikeston Standard, Sikeston, Missouri,‎ (lire en ligne, consulté le ) Accès libre
  • « Women of Finland Demand Repeal of Prohibition Law », The Wilkes-Barre Record, Wilkes-Barre, Pennsylvania,‎ (lire en ligne, consulté le ) Accès libre

Liens externes[modifier | modifier le code]