Alfred Malleret-Joinville

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Alfred Malleret-Joinville
Fonctions
Député français

(13 ans et 29 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Seine (1945-1946)
4e de la Seine (1946-1958)
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique COM
Biographie
Nom de naissance Alfred Antoine Malleret[1]
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès (à 48 ans)
Lieu de décès Arcueil
Nationalité française
Parti politique PCF
Conjoint Ségolène Malleret

Alfred Malleret-Joinville, né le à Paris et décédé le à Arcueil (Val-de-Marne), est un résistant et un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et formation[modifier | modifier le code]

Alfred Malleret est le fils d'un ancien mineur devenu, à Paris, chauffeur de taxi. Titulaire du brevet d'enseignement primaire supérieur, il travaille dans une banque puis dans une compagnie d'assurances[2].

Dans la Résistance[modifier | modifier le code]

Plaque commémorative au 39 avenue de la Bourdonnais (7e arrondissement de Paris).
Bulletin de vote aux élections municipales d'Alfortville en 1951.

Alfred Malleret entre dans la Résistance par l'intermédiaire de son ami Maurice Kriegel. Au début de 1943, il devient sous le nom de « Joinville », chef de région du mouvement Libération, dirigé par Emmanuel d'Astier de La Vigerie, puis chef des Mouvements unis de la Résistance pour la région Rhône-Alpes[2]. Il a pour secrétaire Ségolène Manceron, sa future épouse[3].

Nommé chef national des Corps Francs de la Libération (ensemble des forces armées de la zone-sud) en , il prône la guérilla sous toutes ses formes contre les troupes ennemies. En , après l'arrestation du général Dejussieu, le COMAC le désigne chef d'état-major national des Forces françaises de l'intérieur (FFI). Il participe à la Libération de Paris aux côtés du colonel Rol-Tanguy. Il dirige également les opérations militaires des FFI pour la libération de l'Alsace et des « poches » de la côte atlantique[4].

Il est l'un des quatre généraux de brigade FFI, avec Jacques Chaban-Delmas, Pierre de Bénouville et Maurice Chevance-Bertin[5].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Militant syndicaliste et communiste (il adhère au PCF en 1937), il est membre du Comité central en 1950. Il est également chef de cabinet de Maurice Thorez, ministre d'État du Gouvernement Charles de Gaulle (2) en 1945-1946.

Il est député PCF de la Seine — sous le nom de Malleret-Joinville — de 1945 à 1958. Par ailleurs, il conduit, sans succès, la liste communiste en tant que « général Joinville » aux élections municipales d'Alfortville en 1951.

En 1947, il est brièvement président de la Commission chargée d'enquêter sur les évènements survenus en France de 1933 à 1945 avant d'en démissionner avec tous les autres membres communistes. Pendant tous ses mandats de parlementaire, il est membre de la commission de la Défense nationale, dont il est élu secrétaire puis président en 1947. Il s'oppose notamment à la politique colonialiste du gouvernement en Indochine et en Algérie[2].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Ségolène Manceron et Alfred Malleret se marient le 3 février 1945 à Bourg-la-Reine et ont trois enfants[3].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Il existe une rue ou une avenue du Général-Malleret-Joinville à Arcueil, Malakoff, Alfortville, Vitry-sur-Seine, Avion, Vénissieux. Il existe également une voie au nom du Général-Joinville à Saint-Denis, Montmorency, Guesnain, Longueau, Coulounieix-Chamiers.

Archives photographiques[modifier | modifier le code]

Des photographies du général Malleret-Joinville ont été publiées par l'historien Paul Gaujac, dans un article consacré au colonel Fabien, publié dans le numéro 18 de la revue Batailles[7]. D'autres photographies du général sont conservées à l'ECPAD, notamment en compagnie des généraux de Lattre de Tassigny et de Monsabert[8], et en compagnie du général de Lattre de Tassigny et du colonel Fabien[9]. Il existe une autre photographie du général, représentant du COMAC, en compagnie du colonel Berthier (alias Jean-Pierre Vernant), à l'automne 1944, publiée dans le numéro 98 de la revue L'Histoire[10]. Les archives départementales de la Seine-Saint-Denis conservent une photographie (non datée) prise lors d'une allocution prononcée par Alfred Malleret-Joinville à l'occasion de l'inauguration d'une plaque commémorative[11] au 101, avenue Verdier à Montrouge marquant l'emplacement du PC de l'état-major de Rol-Tanguy dans les derniers jours de l'Occupation (qui état en réalité installé dans un appartement du no 103).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance, (cote 14N 470, vue 14/31, acte n° 10102), Archives de Paris.
  2. a b et c « Alfred Malleret-Joinville - Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française) », sur assemblee-nationale.fr.
  3. a et b Claude Pennetier, « MALLERET-JOINVILLE Ségolène [née MANCERON Françoise, Yvonne, Ségolène] », sur maitron.fr, 1er septembre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022 (consulté le ).
  4. Jean Maitron, « MALLERET-JOINVILLE Alfred [MALLERET Alfred, dit]. Pseudonymes dans la Résistance : MARTIAL, BUSSY, BAUDOIN, BOURDELLE, puis JOINVILLE. », sur Le Maitron.
  5. Un « Additif à l'annuaire des officiers généraux de 1946 », daté du , précise : « Ces officiers ont reçu le titre de Général de Brigade en raison de leurs fonctions dans la Résistance et pour la durée de leur mission. Ce titre a été transformé en celui de Général honoraire après la libération de la France » (ce document a été publié en annexe de l'ouvrage de Maurice Chevance-Bertin, Vingt-mille heures d'angoisse, éditions Robert Laffont, collection Vécu », 1990, p. 251)
  6. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  7. octobre-novembre 2006, pages 73 et surtout 74-75 (les tirages originaux de ces photographies sont conservés à l'ECPAD, sous les cotes "TERRE 10038 G 24" [page 73] et "TERRE 10038 L 38" [page 74-75]).
  8. cotes "TERRE 10038 L 24 et L 25".
  9. cotes "TERRE 10038 L 26 et L 27".
  10. mars 1987, page 103 (article consacré à "Jean-Pierre Vernant, alias colonel Berthier").
  11. Journal l'Humanité, commémoration de la Seconde guerre mondiale : inauguration d'une plaque commémorative, Montrouge, (en ligne) sur le site archives.seinesaintdenis.fr.

Liens externes[modifier | modifier le code]