Voix dans le désert

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Voix dans le désert
B. 70
Voice in the Wilderness
Genre Poème symphonique
Nb. de mouvements 6
Musique Ernest Bloch
Durée approximative 25 min
Dates de composition 19351936
Création 21 janvier 1937
Los Angeles
Création
française
17 octobre 1937
Paris, Salle Pleyel
Interprètes

Voix dans le désert (ou Voice in the Wilderness en anglais) est un poème symphonique pour orchestre et violoncelle obligé d'Ernest Bloch, composé en 1936. La création mondiale est donnée par Alexandre Borisoff et Otto Klemperer à Los Angeles, en .

Histoire[modifier | modifier le code]

Ernest Bloch compose l'œuvre alors qu'il vit à Châtel en Haute-Savoie. Elle est d'abord conçue dans une version violoncelle et piano achevée en  ; puis le compositeur orchestre la partition jusque fin janvier de 1936[1]. Contrairement à Schelomo (1915–1917), autre œuvre pour le même effectif et « intimement apparentée »[2], particulièrement éblouissante pour le soliste et l’orchestre, c'est une pièce au caractère plus « introverti et réservé » que Bloch livre ici[3].

L'instrument soliste n'est pas le protagoniste principal : le violoncelle est utilisé comme moyen d’expression, plus que de virtuosité. Il commente plutôt le discours de l'orchestre, même si des passages lui sont souvent réservés, culminant dans le cinquième mouvement avec une cadenza chromatique[4],[3].

Le titre est suggéré par son ami Carl Engel ayant entendu l'œuvre à Châtel dans sa version piano. Il en « fut profondément ému par la ferveur religieuse et l’éloquence prophétique de son exécution pianistique […] et l’image d’une « Voix dans le désert » lui vint spontanément à l’esprit »[4]. Le compositeur inscrit immédiatement le titre sur la partition[4].

La première est donnée le , par le violoncelliste Alexandre Borisoff, avec le Philharmonique de Los Angeles, sous la direction d'Otto Klemperer, suivie de deux créations européennes : à Paris le , Salle Pleyel, avec Charles Bartsch au violoncelle et l'Orchestre symphonique de Paris, dirigé par Pierre Monteux et à Genève la même année, avec Henri Buenzod et l'Orchestre de la Radio Suisse Romande, dirigé par Ernest Ansermet[1].

L'œuvre est conçue pour grand orchestre avec des bois à trois, cuivres, percussions, deux harpes, célesta et cordes[3].

La durée est d'environ 25 minutes.

Le manuscrit est conservé à l'Université de Californie à Berkeley[1] et publié à New York, par G. Schirmer en 1936[5],(BNF 42858508).

Mouvements[modifier | modifier le code]

Voix dans le désert, poème symphonique pour orchestre et violoncelle obligé

  1. Moderato (Poco lento) - Più vivo
  2. Poco lento - Più animato
  3. Moderato - Poco più animato - Poco più calmo, solemne
  4. Adagio (Piacevole) - Moderato - Più animato
  5. Poco agitato - Più lento - Agitato poco a poco - Meno mosso - Cadenza - Calmo
  6. Allegro giocoso - Poco più moderato - Andante (Solenne) - Allegro - Andante moderato (Calmo)

Les six mouvements, appelés méditations, s'enchaînent sans interruption — excepté une courte pause entre les deux derniers[4]. Pour le compositeur, « Les divers mouvements se suivent et se rattachent tout naturellement. Ils sont parfois liés par une relation tonale, une « réminiscence » à peine sensible, mais ils ont chacun leur propre caractère, nettement défini »[6].

Transcription et arrangement[modifier | modifier le code]

Le compositeur lui-même a réalisé une transcription abrégée de l'œuvre pour piano seul (durée : 15 min), intitulée Visions et prophéties[7] comptant seulement cinq mouvements[2].

L'œuvre est arrangée pour alto et piano (ou orchestre) par David Sills[1].

Discographie[modifier | modifier le code]

Avec orchestre[1],[3]
Avec piano[1]
  • George Sopkin, violoncelle ; Florence Kirsch, piano (concert Chicago, , LP Ernest Bloch Society 002 / E2-CL-5606/07)
  • Michal Kaňka, violoncelle ; Miguel Borges Coelho, piano (27-, Praga PRD/DSD 250 271)
  • Virginie Constant, violoncelle ; Simon Zaoui, piano (, Institut Européen des musiques juives IEMJ CDC-002)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Ernest Bloch, Voice in the Wilderness, poème symphonique pour orchestre et violoncelle obligé ».
  2. a et b Knapp 2012, p. 14.
  3. a b c et d (en) Eric Goldberg, « Ernest Bloch, Voice in the Wilderness, symphonic poem for cello & orchestra (or piano) », sur allmusic.com.
  4. a b c et d Knapp 2012, p. 15.
  5. (en) « Ernest Bloch, Voice in the Wilderness: Symphonic Poem (Voix dans le désert) (1936) », sur musicsalesclassical.com — avec la partition d'orchestre.
  6. Knapp 2014, p. 5.
  7. « Visions et prophéties, B.70a » (partition libre de droits), sur le site de l'IMSLP.
  8. (en) Adrian Edwards, « Bloch, Schelomo. Voice in the Wilderness ; Caplet, Épiphanie », Gramophone,‎ (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Robert Strassburg, Ernest Bloch, Voice in the Wilderness, Los Angeles, The Trident Shop / California State University, , vii-192 (OCLC 468847610)
  • (en) Alexander Knapp, « Ernest Bloch, Schelomo ; From Jewish Life ; Voice in the Wilderness », p. 13–16, Hyperion Records, 2012 (Lire en ligne).
  • (en) Alexander Knapp, « Ernest Bloch, Schelomo ; Voice in the Wilderness », p. 5–10, Nimbus Records (NI5913), 2014 (Lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]