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Utilisateur:Isacre/Brouillon1

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Lossapardo
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
(64 ans)
Nom de naissance
Seydou Ndiaye
Nationalité
Drapeau de la France
Activité

Lossapardo, né Seydou Ndiaye est un auteur-compositeur-interprète et peintre français.


  • Biographie

Né d’une mère antillaise et d’un père sénégalais Seydou Ndiaye grandit à Torcy (Seine-et-Marne)[1]. Il commence le piano à 6 ans puis la guitare à l'adolescence. Après un bac S, il fait une année de médecine puis échoue au concours d'entrée des écoles d'art[2].

Lossapardo c'est le verlan de salopard Né d’une mère antillaise et d’un père sénégalais https://www.radiofrance.fr/fip/le-son-et-la-couleur-d-une-soul-melancolique-avec-lossapardo-8393740

  • Discographie
  • 2024 : If I were to paint it
  • Collaborations

Dinos, [Luidji]] ou encore Enchantée Julia,

  • 2018 : Post Blue de Crayon
  • 2020 : Hundred fifty roses de Duñe Crayon
  • 2021 : Stamina, Memento de Dinos
  • 2022 : Hiver à Paris de Dinos
  • 2022 : Rad de Rad Museum
  • 2023 : House of groove de Roche Musique
  • Filmographie
  • ALIMA, court métrage
  • Notes et références
  1. Catherine Carette, « Le son et la couleur d'une soul mélancolique avec Lossapardo », sur Radio France, (consulté le )
  2. « TALENT ÉMERGENT LOSSAPARDO, UN CONCENTRÉ DE TALENT(S) », sur artsvisuels-torcy77.net, (consulté le )
  • Liens externes

{{Portail|Peinture|Musique}} [[Catégorie:Chanteur français du XXIe siècle]] [[Catégorie:Auteur-compositeur-interprète français]] [[Catégorie:Peintre français du XXIe siècle]] [[Catégorie:Chanteur des années 2010]] [[Catégorie:Chanteur des années 2020]] [[Catégorie:Personnalité française née d'un parent sénégalais]] [[Catégorie:Mononyme]]

  • 2018

https://www.konbini.com/popculture/lossapardo-nous-presente-le-clip-anime-et-poetique-de-home-alone/ https://www.konbini.com/popculture/lossapardo-sleep-3-a-m/

https://www.beauxarts.com/grand-format/qui-est-lossapardo-jeune-artiste-autodidacte-qui-met-ses-peintures-en-musique/ Qui est Lossapardo, jeune artiste autodidacte qui met ses peintures en musique ? Par Juliette Collombat • le 30 mai 2024

Il fait partie de ces artistes un peu agaçants tant ils voguent d’un art à l’autre avec facilité et brio. Peintre, musicien, réalisateur de courts-métrages… À 28 ans, Lossapardo vient de sortir son premier album, intitulé If I Were To Paint It (« Si je devais le peindre »).Dans son atelier inondé de lumière à Torcy, en Seine-et-Marne, il a pensé cet album de A à Z ; c’est-à-dire de l’écriture des onze morceaux jusqu’à leur composition, en passant par la pochette, peinte sur une immense toile. Le jeune artiste qui a déjà collaboré avec Dinos, Luidji ou encore Enchantée Julia, affirme sa voix mélancolique aux tonalités mêlant soul et pop.Un style réaliste-intimiste qui rappelle Edward Hopper

En anglais ou en français, il chante la nostalgie de l’enfance et sa solitude contemplative. Dans ses morceaux, il évoque aussi les tableaux qui habitent son esprit et son atelier. Souvent, il s’agit d’autoportraits qui lui permettent de disséquer ses émotions. Tantôt enfant, tantôt adulte, il se représente un pinceau à la main ou au milieu d’une foule. Dans un style réaliste-intimiste qui rappelle Edward Hopper, il trace les contours d’instants suspendus. Et en révèle les failles : l’entrebâillement d’une porte, le reflet d’une fenêtre, l’intensité d’un regard… De là surgit la lumière.

Des clips réalisés à partir de ses peintures« Je vois l’animation comme un exercice. À force de peindre de manière répétée une image, je m’améliore techniquement. »

Sur les onze titres de son album, deux étaient déjà sortis en avant-première : « Nostalgia » et « This Place ». Il en a même réalisé les clips, à partir de ses propres peintures à l’acrylique. Une évidence pour celui qui a toujours voulu réunir ses deux passions de la manière la plus cohérente possible. « L’animation me permet de retranscrire des émotions que je ne peux pas faire passer autrement. Ni en peinture, ni en musique », explique-t-il. Mais Lossapardo n’en est pas à son coup d’essai ! Pour l’artiste électro FKJ, il avait déjà conçu le clip de « Risk », titre issu de l’album Ylang Ylang sorti en 2019.

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Entièrement faits main, ses films d’animation supposent un travail colossal et chronophage sur plusieurs mois. « Je le vois aussi comme un exercice. À force de peindre de manière répétée une image, je m’améliore techniquement », analyse le peintre autodidacte qui avait tenté, plus jeune, le concours des Beaux-Arts et des Arts-Déco, sans succès. Lossapardo est déterminé à aller toujours plus loin dans la création artistique, quel que soit le format, tant qu’il peut faire entendre sa voix. Ce qu’il aime avant tout ? Apprivoiser l’ombre et la lumière. Traquer la beauté d’un instant évanescent pour le traduire en notes, formes et couleurs.

    • 2024 RADIO FRANCE

https://www.radiofrance.fr/fip/le-son-et-la-couleur-d-une-soul-melancolique-avec-lossapardo-8393740 Le son et la couleur d'une soul mélancolique avec Lossapardo Par Catherine Carette Publié le jeudi 7 mars 2024 Inspiré par la lumière, le peintre, musicien, compositeur, chanteur et voyageur engagé dévoile "This Place" et "Nostalgia" deux titres de son album downtempo introspectif, attendu au printemps. Lossapardo c'est le verlan de salopard, : “Tu sais tout faire, t’es un salopard !” lui disait ses amis de Seine-et-Marne, où il a grandi. Né d’une mère antillaise et d’un père sénégalais, le jeune homme autodidacte aux multiples facettes pratique le dessin, la peinture, l’animation et la musique dans le désir de refléter l’unité de la vie. On découvre son dernier clip This Place, enregistré avec la violoniste Neslas, qu'il a écrit avec Oumar Diack et mis en images avec Engy Saint-Ange. Le titre à la mélodie obsédante, nous plonge dans les questionnements intérieurs de son auteur luttant contre ses peurs et cherchant la lumière : Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Lossapardo observe le temps qui passe. Sur Nostalgia, il apprivoise la solitude et la mélancolie à travers les couleurs de polaroïd. "Les flaques d’eau se transforment en nuages. Je laisserai la pluie me dire la vérité."

S'il réalise des clips ou des films d’animation à partir de ses peintures et de ses compositions musicales, Loppassardo fait aussi des illustrations, pour le New York Times Magazine, le New Yorker, en couverture des livres de Chimamanda Ngozi Adichie ou encore pour des pochettes d'albums. Il multiplie les collaborations avec Luidji, Dinos, Crayon, Bachar Mar-Khalifé, Stéphane Moccio, Sélène Saint-Aimé, Enchantée Julia, FKJ ... Au fil des années, il a constitué un univers singulier en clair-obscur tout comme les peintres de la renaissance, maîtres de la lumière et de l'ombre. L'album If I Were to Paint it sorti le 17 mai sur Roche Musique & Unity Records est une Sélection Fip du mois de juin 2024

  • 2022

https://www.creativereview.co.uk/lossapardo-art-painting-music/ Par Megan Williams 17/02/2022 creative review uk Paris-based artist Lossapardo blends painting, animation and music in his practice, capturing everyday stillness and sleepless nights

By Megan Williams 17/02/2022 The kernels of Lossapardo’s hybrid creative practice were there from a young age. The Paris-based artist was always drawing as a child and he began playing piano early on in his life, too, while cartoons, anime and comics were also a steady presence growing up.

Having failed his entrance exams for art school in Paris, he decided to teach himself his craft, and knew little about painters or art when starting out. “At first I was mostly inspired by everyday scenes, pictures and movies I was watching.” Other people had pointed out that they saw connections to Edward Hopper in his work, so he went back and filled in the blanks: “I got into his work and really felt it.” Above all, though, he absorbs what he sees around him: “the people, the light, travelling, not specifically a painter or a movement”. All of these disparate strands of his creativity would eventually converge in animation. “I wanted to bring the music and the painting together for a long time, and it seemed to be the answer,” he explains. “It’s a beautiful way to tell stories, and the handmade part of the process is the thing for me. The mistakes, the brushstrokes on each frame, you can feel that in its final form.”

His animation style is slow and subtle and his paintings also have a stillness, helped along by the recurring theme of sleep, or rather, sleeplessness. “My daily life is the fuel of my art,” he says. “I’ve experienced sleeplessness many times, enough for it to be something I wanted to speak about.” In one piece, captioned Sandman and I, a figure is perched on the edge of the bed, all shadows except for the glow of the table lamp. The painting appears as a frame in his animation Sleep (3am), which follows the fidgety rituals we go through on restless nights and was entirely animated, scored and mixed by Lossapardo.

Lossapardo’s paintings usually avoid groups of figures. Often there is just one person in his compositions, and even they may be obscured in some way – their expression hidden by shadows or cut off by framing devices, like in his album cover for music group Athletic Progression, where the band’s faces are only partially glimpsed in the rear-view mirror.

Oftentimes the people in his paintings are facing away from our gaze, their attention diverted by the world in front of them through doorways and windows, a repeated albeit unconscious symbol in his pieces. “As many things in my work, it didn’t start as something intentional. It was there once, then twice then it became a pattern and I had to find the meaning of it. The doors, the windows, these are objects that represent so much more. You can enter or leave a space through them, they also allowed the light to come through. I have this special bond with chairs too,” he says. It’s not something he can put it into words – it just makes sense to him.

Both of these motifs made it into his paintings commissioned by the New Yorker to accompany Chimamanda Ngozi Adichie’s personal essay and subsequent book. “It was a really moving note about grief, that became a year after a book translated in six languages. I feel so grateful about it, now my work can be found on the cover of a book in libraries in places I’ve never been to.”

His quietly poignant short film appeal for Alima, a medical NGO working in Sub-Saharan Africa, also deals with grief, but comes with an air of hope too. While that project in particular meant a lot to him, every commission he has taken on feels like a personal and creative milestone. “Many of these projects just showed things that I didn’t know were a possibility for me. [To] reach people from so many different places and them feeling something from my work is beautiful and beyond what I could imagine,” he says.

His informal route to an arts education is reflected in the abundance of process videos he freely shares with others on social media. “I find interest in how things are made,” he says. “I love to learn how people create stuff, how from an idea in the mind of someone an object becomes tangible. When I decided to share my work it made sense for me to also share the behind the scenes.

“In my opinion the process is as much or even more important than the result, and I cannot see one without the other. There’s beauty in both.”


L'artiste parisien Lossapardo mêle peinture, animation et musique dans sa pratique, capturant le calme quotidien et les nuits blanches.

Par Megan Williams 17/02/2022 Les noyaux de la pratique créative hybride de Lossapardo étaient là dès son plus jeune âge. L'artiste basé à Paris a toujours dessiné lorsqu'il était enfant et il a également commencé à jouer du piano très tôt dans sa vie, tandis que les dessins animés, les anime et les bandes dessinées étaient également présents en grandissant.

Après avoir échoué à ses examens d'entrée à l'école d'art de Paris, il décide d'apprendre son métier en autodidacte et connaît peu les peintres et l'art à ses débuts. « Au début, j’étais principalement inspiré par les scènes du quotidien, les images et les films que je regardais. » D’autres personnes avaient souligné qu’elles voyaient des liens avec Edward Hopper dans son travail, alors il est revenu en arrière et a rempli les blancs : « Je me suis plongé dans son travail et je l’ai vraiment ressenti. » Mais surtout, il absorbe ce qu'il voit autour de lui : « les gens, la lumière, les voyages, pas spécifiquement un peintre ou un mouvement ». Tous ces volets disparates de sa créativité finiront par converger vers l’animation. «Je voulais depuis longtemps réunir la musique et la peinture, et cela semblait être la réponse», explique-t-il. « C’est une belle façon de raconter des histoires, et la partie artisanale du processus est ce qui me convient. Les erreurs, les coups de pinceau sur chaque image, cela se ressent dans sa forme finale.

Son style d'animation est lent et subtil et ses peintures ont également une immobilité, aidée par le thème récurrent du sommeil, ou plutôt de l'insomnie. « Ma vie quotidienne est le carburant de mon art », dit-il. « J’ai souvent souffert d’insomnie, suffisamment pour que ce soit quelque chose dont je voulais parler. » Dans une pièce, sous-titré Sandman et moi, une silhouette est perchée sur le bord du lit, toute ombre à l'exception de la lueur de la lampe de table. Le tableau apparaît comme un cadre dans son animation Sleep (3am), qui suit les rituels agités que nous vivons lors des nuits agitées et a été entièrement animé, composé et mixé par Lossapardo.

Les peintures de Lossapardo évitent généralement les groupes de personnages. Souvent, il n'y a qu'une seule personne dans ses compositions, et même elles peuvent être obscurcies d'une manière ou d'une autre - leur expression cachée par des ombres ou coupée par des dispositifs de cadrage, comme dans la couverture de son album pour le groupe de musique Athletic Progression, où les visages du groupe ne sont que partiellement visibles. aperçu dans le rétroviseur.

Souvent, les personnages de ses peintures détournent notre regard, leur attention étant détournée par le monde qui se trouve devant eux à travers les portes et les fenêtres, un symbole répété quoique inconscient dans ses œuvres. « Comme beaucoup de choses dans mon travail, cela n’a pas commencé comme quelque chose d’intentionnel. C'était là une fois, puis deux fois, puis c'est devenu un modèle et j'ai dû en trouver le sens. Les portes, les fenêtres, ce sont des objets qui représentent bien plus. Vous pouvez entrer ou sortir d'un espace à travers eux, ils laissent également passer la lumière. J'ai aussi ce lien particulier avec les chaises », dit-il. Ce n’est pas quelque chose qu’il peut exprimer avec des mots – cela a simplement du sens pour lui.

Ces deux motifs figuraient dans ses peintures commandées par le New Yorker pour accompagner l’essai personnel et le livre ultérieur de Chimamanda Ngozi Adichie. «C'était une note vraiment émouvante sur le deuil, réalisée un an après la publication d'un livre traduit en six langues. J’en suis très reconnaissant, maintenant mon travail peut être trouvé sur la couverture d’un livre dans des bibliothèques dans des endroits où je ne suis jamais allé.

Son appel au court métrage, doucement poignant, pour Alima, une ONG médicale travaillant en Afrique subsaharienne, traite également du chagrin, mais s'accompagne également d'un air d'espoir. Même si ce projet en particulier comptait beaucoup pour lui, chaque commande qu'il a acceptée constitue une étape personnelle et créative. « Beaucoup de ces projets ont simplement montré des choses dont je ne savais pas qu’elles étaient possibles pour moi. [To] toucher des gens de tant d’endroits différents et leur faire ressentir quelque chose de mon travail est magnifique et au-delà de ce que je pourrais imaginer », dit-il.

Son parcours informel vers une éducation artistique se reflète dans l’abondance de vidéos de processus qu’il partage librement avec d’autres sur les réseaux sociaux. «Je m'intéresse à la façon dont les choses sont fabriquées», dit-il. « J’aime apprendre comment les gens créent des choses, comment à partir d’une idée dans l’esprit de quelqu’un, un objet devient tangible. Lorsque j’ai décidé de partager mon travail, il était logique pour moi de partager également les coulisses.

« À mon avis, le processus est tout aussi important, voire plus, que le résultat, et je ne peux pas voir l’un sans l’autre. Il y a de la beauté dans les deux.


  • 2021

https://www.numero.com/fr/musique/the-hop-lossapardo-summer-boredom-ep-france Lossapardo, peintre et Baudelaire 2.0, raconte sa collaboration avec le collectif The Hop MUSIQUE 12 JUILLET 2021 Alix Leridon Après un excellent premier album en collaboration avec quelques-unes des voix les plus intéressantes des scènes rap et R'n'B francophones, la formation instrumentale The Hop est de retour avec un EP de deux titres, en featuring avec un mystérieux artiste du nom de Lossapardo. À la fois peintre et musicien, le jeune homme entretient un dialogue permanent entre ces deux aspects de son œuvre et signe, aux côtés de The Hop, un EP aux accents baudelairiens, entre spleen et correspondances.

L’été s’installe doucement cette année, n’offrant que quelques rares éclaircies entre la grisaille et la pluie battante. Parmi elles, la dernière collaboration du duo multi-instrumentiste The Hop. Dans un EP de deux titres écrits et composés par une journée chaude du mois d’août dernier, la formation parisienne qui séduit les plus grands noms du rap français, d’Oxmo Puccino à Jok’Air, imagine un été gouverné par l’ennui et le ralentissement. Pour mettre en mots et en images cette ode au spleen estival, The Pollywog et Dani Lascar – les deux membres du groupe – se sont associés à Lossapardo, un jeune artiste mystérieux et multi-facettes originaire de Torcy, en Seine-et-Marne. C’est par l’intermédiaire de Gracy Hopkins, jeune rappeur prometteur qui vient lui aussi de Torcy et avec lequel The Hop a déjà souvent collaboré, que les trois musiciens se rencontrent. Le coup de foudre est mutuel, mais c’est seulement quelques années plus tard, un jour d’orage, sous un ciel sombre troué par les éclairs, que leur union est finalement consommée en studio. À l’occasion de la sortie de l’EP, Lossapardo a bien voulu se confier à Numéro sur les dessous de cette histoire d’amour d’été.

Lossapardo est un artiste intriguant, qui a bien plus d’une corde à son arc. Quand on jette un œil au compte Instagram et au site web de celui qui prête sa voix à Summer et Boredom, les deux morceaux aux accents nu-soul de l’EP, on découvre le travail d’un artiste peintre sensible et délicat. Dans ses nombreuses toiles peintes à l’acrylique, on retrouve tout de suite l’atmosphère caressante et mélancolique qui se dégage des deux titres de l’EP. On pense alors aux Correspondances [Les Fleurs du Mal, 1857] baudelairiennes, ce mélange des sens par lequel “les parfums, les couleurs et les sons se répondent” et se fondent en une seule et même sensation dans l'esprit du poète. Car chez Lossapardo, le son est couleur, la couleur est mélodie et toutes deux renvoient à des atmosphères particulières. Son œuvre est totale et forme un tout cohérent et singulier. Quand ses premiers morceaux parlaient de solitude (Home Alone) ou d’incapacité à trouver le sommeil (Sleep), le jeune homme peignait des silhouettes esseulées, visiblement aux prises avec l’ennui, illustrant bien plus un certain “mood” qu’une scène particulière. En tant qu’artiste-peintre, il fait des illustrations pour le New York Times Magazine ou le New Yorker, mais réalise aussi des clips dans lesquels s’animent ses dessins. Il signe ainsi plusieurs vidéos et visuels pour le musicien Fkj, accompagnant les différents titres de son EP Ylang Ylang, paru en 2019.

Pour sa collaboration avec The Hop, c’est donc à la fois en tant que musicien et en tant que peintre que le jeune artiste s’est illustré. Les deux morceaux sont ainsi chacun accompagnés d’une vidéo d’animation réalisée par Lossapardo, également à l’origine de la pochette de l’EP. Le clip de Boredom, très minimaliste, est une nature morte qui suggère aussi bien la chaleur des longues journées d'été que l'ennui qu'elles peuvent entrainer. Dans Summer, on suit un personnage qui pourrait bien être Lossapardo lui-même, depuis le toit d'une voiture sur lequel tombe la pluie jusqu'au fauteuil de cuir qui semble trôner au milieu d'une pièce vide et abandonnée. Les scènes qui se dessinent transpirent le vécu : “Pour Summer, j’avais l’atmosphère, c’était la canicule en août, tout était déjà là. L’air était lourd, l’orage se faisait sentir… Il fallait juste trouver la manière juste de le raconter ; les couleurs, les mouvements l’ambiance.”

La théorie baudelairienne des correspondances, qui impliquait notamment que le son avait le pouvoir de suggérer la couleur, de la même manière que les couleurs pouvaient à elles seules donner l'idée d'une mélodie, semble également gouverner le processus de création de Lossapardo. La réalisation des clips, de la pochette et le travail sonore font ainsi partie d’un même mouvement, d’une même opération de traduction d’atmosphères et de sensations, et sont en dialogue constant. Lorsqu’il écrit et compose sa musique, ce sont d’ailleurs souvent des images et des scènes qui traversent d’abord l’esprit de Lossapardo. Inversement, son travail pictural est bercé par la musique : “C’est devenu un rituel, la bonne musique pour bien peindre. Je me suis même fait une playlist spécialement pour. J’en profite pour écouter des albums entiers aussi, dans l’ordre, c’est important.” Dans sa playlist, on retrouve les mélodies légères et gaies du jazzman et chanteur français Henri Salvador, le rap West Coast du roi du hip-hop Kendrick Lamar, mais aussi la pop colorée du chanteur et musicien hollandais Benny Sings.

Si le spleen baudelairien trouvait son apogée dans un “Chant d’automne” [Les Fleurs du Mal, 1857], c’est en chantant l’été que Lossapardo manifeste le sien. Les ténèbres sont chaudes, l’été est sombre et la belle saison est une période propice à l’ennui et au délassement. Dans Summer, Lossapardo et The Hop dépeignent un été caniculaire et pluvieux, le genre d’été lourd et lent où l’on attend l’orage comme le Messie. Prenant le contre-pied des rythmes entraînants et de la “positive attitude” des tubes de l’été, Lossapardo et The Hop chantent la saison chaude en down-tempo, et invitent l’auditeur à ralentir. Un certain regard qui renvoie à l’intériorité du chanteur : “Petit, j’aimais les grandes vacances, l’été, le fait qu’il n’y ait pas école, la chaleur… En grandissant, j’ai tendance à voir les choses différemment.”

Pour mettre cette idée en musique, les trois artistes travaillent conjointement, de manière organique ; une façon de travailler de plus en plus rare dans un milieu très digitalisé, où les collaborations entre artistes se font de plus en plus souvent à distance. Ici, le travail collectif est particulièrement fécond : “Avec Dani à la guitare et Ben à la drums, on va rapidement vers quelque chose de tangible. Et arrive ce moment où les idées fusent : toplines, thèmes… L’instru tourne, je propose des choses, et on construit le son au fur et à mesure. J’ai des idées, eux aussi, et elles ont tendance à bien se marier.” De ce mariage heureux ressortent les influences soul, jazz et hip-hop West Coast que partagent les trois artistes, et la patte suave du duo de The Hop se mêle à merveille aux douces mélodies du chanteur. Résultat, Summer et Boredom composent la bande son idéal pour un long road-trip estival.

Summer / Boredom, The Hop & Lossapardo, disponible sur toutes les plateformes d'écoute.

    • 2018 LIBE

https://www.liberation.fr/musique/2018/10/05/lossapardo-peintre-en-sentiments_1683459/ Lossapardo peintre en sentiments par Patrice Bardot publié le 5 octobre 2018 à 17h06 On a comme l’impression, malgré l’avancée du streaming, que la plupart des nouveautés paraissent à l’automne et au printemps. Les gens n’écoutent pas de musique en été ? Etrange. Notre découverte de la semaine est donc à l’écart du grand bazar promotionnel de saison.

Encore peu éclairé, l'univers de Lossapardo captive d'emblée. D'abord parce que ce jeune banlieusard n'est pas que chanteur, auteur, compositeur. Il développe en parallèle un talent de peintre et vidéaste, dont les œuvres sensibles, à découvrir sur son profil Instagram (@lossapardo), évoquent la délicatesse étrange d'Andrew Wyeth ou la mélancolie poisseuse d'Edward Hopper. Sa musique dépouillée, mais profonde, déploie, elle, une soul électronico-acoustique lunaire et captivante sur Sleep (3 A.M) et Home Alone (10:01 P.M.), les premiers titres qu'il a lâchés sur Internet en juin. Même si sa présence radieuse avait déjà été remarquée en début d'année sur l'excellent Post Blue, le EP du Parisien Crayon, où sa participation vocale aux délicieux Pink et After The Tone nous révélait le talent atypique d'une sorte de D'Angelo lo-fi.

On a hâte d’en voir et d’en entendre un peu plus sur ce Lossapardo aux contours encore bien mystérieux. Mais qui devrait très vite lui aussi se mêler aux bousculades de la rentrée musicale.

Shabaka Hutchings

https://en.wikipedia.org/wiki/Lady_Blackbird

  • Tami Neilson

https://www.radiofrance.fr/fip/la-soul-dechirante-de-tami-neilson-sur-you-were-mine-5367633 https://en.wikipedia.org/wiki/Tami_Neilson

  • Curtis Harding

https://en.wikipedia.org/wiki/Curtis_Harding

https://www.radiofrance.fr/fip/la-soul-irresistible-de-wolfgang-valbrun-2303900

https://en.wikipedia.org/wiki/Ayron_Jones


Arooj Aftab[modifier | modifier le code]

Arooj Aftab
عروج آفتاب
Naissance
Riyadh, Saudi Arabia
Activité principale Auteure-compositrice-interprète
Genre musical Jazz
minimalism
neo-Sufi
Louisiana blues
Rock
Années actives Depuis 2014
Labels New Amsterdam Records
Verve Records
Site officiel aroojaftab.com

Arooj Aftab (en ourdou :عروج آفتاب), née le à Téhéran est une Auteure-compositrice-interprète pakistanienne.

Biographie

https://en.wikipedia.org/wiki/Arooj_Aftab

  • 2024 LE SOIR

https://www.lesoir.be/592273/article/2024-06-03/night-reign-darooj-aftab-un-chant-comme-une-priere « Night Reign » d’Arooj Aftab, un chant comme une prière Didier Zacharie Publié le 3/06/2024 Un chant comme une prière. Les mystères de la nuit mis en musique. Night Reign, quatrième album de la chanteuse pakistanaise Arooj Aftab, est comme le précédent, un disque hors du temps qui trace des ponts entre l’Orient et l’Occident, entre l’ancien et le moderne. Quand elle quitte le Pakistan en 2005, à l’âge de 19 ans, pour suivre des cours de production musicale au Berklee College of Music de Boston (Etats-Unis), Arooj Aftab est déjà réputée dans son pays. Utilisant les balbutiements d’internet pour promouvoir sa musique, elle a lancé une scène musicale indépendante et sa reprise de Hallelujah de Leonard Cohen (via Jeff Buckley) a marqué les esprits. Elle se fait un nom aux Etats-Unis avec son troisième album Vulture Prince qui lui vaut un Grammy (une première pour une artiste pakistanaise) en 2022. Deux ans plus tard, c’est sur le prestigieux label Verve que sort Night Reign. Arooj Aftab chante la nuit en ourdou et en anglais, via les mots du poète sufi Rumi, de Jacques Prévert (elle reprend Les Feuilles mortes en anglais) ou de la poétesse du XVIIIe Mah Laqa Bai. Musicalement, on navigue, tout en douceur et volupté, entre jazz vocal, minimalisme et folk oriental. Ce voyage spirituel au bout de la nuit évoque aussi l’univers d’une Melanie De Biasio ou d’une Lhasa de Sela, même si chacune a son propre style. Arooj Aftab est une voix rare et précieuse à découvrir absolument au Live /s Live anversois (le 28 juin) ou le 16 octobre à Bozar.


  • 2024 INROCK

https://www.lesinrocks.com/musique/night-reign-voyage-au-bout-de-la-nuit-avec-le-nouvel-album-darooj-aftab-620437-31-05-2024/ “Night Reign” : voyage au bout de la nuit avec le nouvel album d’Arooj Aftab par Patrick Thévenin Publié le 31 mai 2024 L’artiste d’origine pakistanaise, installée à Brooklyn, télescope les pratiques et les genres, les citations et l’expérimentation, tout en forgeant un univers poétique et fascinant.

Difficile de ranger dans une case Arooj Aftab tant, à chacune de ses sorties, l’artiste, productrice et chanteuse, brouille les pistes pour mieux nous projeter dans son intimité musicale. En une dizaine d’années, quatre albums studios, des bandes originales pour le cinéma, des collaborations artistiques diverses, Arooj Aftab a délimité un paysage envoûtant à la limite de la pop et de la performance, du jazz contemporain et des traditions indiennes, de Coachella et du MoMa. Un registre défricheur et référencé, nourri d’influences diverses, de l’ambient aux poèmes soufis, du Moog à la harpe, tout en restant lisible.

De la nouvelle scène pakistanaise à l’avant-garde new-yorkaise Née il y a une quarantaine d’années à Dubaï de parents pakistanais diplomates, revenue au pays à 10 ans, Arooj Aftab s’est initiée seule à la guitare ou au chant. Écoutant aussi bien Billie Holiday, Mariah Carey que la diva indienne Begum Akhtar, avant que l’arrivée d’un internet balbutiant, début 2000, lui ouvre des horizons inespérés.

À dix-huit ans, elle se fait remarquer par une reprise envoûtante du Hallelujah de Léonard Cohen qui la voit encensée comme égérie de la nouvelle scène pakistanaise. Exilée à Boston pour y étudier le jazz et la production, elle trouve vite sa place dans la nouvelle avant-garde new-yorkaise, dont elle embarque plusieurs de ses membres dans ses expériences artistiques, qu’elle décrit comme “une rencontre naturelle entre le jazz, le folk, le postclassicisme et le minimalisme”.

En 2015, le succès hors-norme de l’album Bird Under Water, collusion entre la musique occidentale et le traditionnel indien, affine son objectif avoué de ‘global soul’, porté par l’incroyable Mohabbat, un des morceaux préférés de Barack Obama. Après Love In Exile sorti l’année dernière, disque plus confidentiel enregistré dans les conditions du live avec Vijay Iyer et Shahzad Ismaily, Arooj Aftab pose un nouveau jalon dans sa carrière avec Night Reign, ode à la nuit et ses sortilèges, à l’introspection comme au besoin de refuge, où s’invitent les prometteurs Moor Mother, Cautious Clays ou Chocolate Genius. Du folk au trip-hop, du piano-cabaret à l’ambient, d’une reprise de haut vol d’Autumn Leaves au piano intimiste de Saaqi, Night Reign, objet habité en subtil équilibre entre l’être et l’éther, est un rêve éveillé dans lequel se perdre. Une alchimie, comme l’explique Arooj Aftab de “déplacement, de réinvention, d’exil, de chaos, de féminisme et de cet entrelacement rageant d’amour, de perte et de tragédie.” Night Reign (Verve). Sortie de le 31 mai.


  • 2024 RADIO FRANCE

https://www.radiofrance.fr/fip/la-divine-arooj-aftab-revele-les-pouvoirs-de-la-nuit-2499617 La divine Arooj Aftab révèle les pouvoirs de la nuit Par Catherine Carette Publié le mardi 7 mai 2024 à 18h03

L’inclassable et poignante chanteuse et compositrice pakistanaise basée à Brooklyn, dévoile le clip de "Whiskey", un nouvel extrait de son envoûtant album "Night Reign". Arooj Aftab est née en Arabie en 1987, de parents diplomates pakistanais. Elle a vécu son adolescence en Asie du Sud à Lahore, non loin de l'Inde avant de partir à 19 ans pour Boston, au Berklee College of Music pour étudier le jazz, la production et le métier d'ingénieur du son. Vite repérée dans le milieu de l'avant-garde de New-York, elle trouve sa voie dans "une rencontre naturelle entre le jazz, le folk, le post-classicisme et le minimalisme" explique t-elle. Après Love in Exile, co-écrit avec Vijay Lyer aux pianos et à l’électronique et Shahzad Ismaily (connu pour ses collaborations avec Lou Reed, John Zorn ou Colin Stetson) à la basse et au synthé Moog, elle sort Night Reign chanté majoritairement dans une langue issue de l'ourdou (langue officielle du Pakistan). On découvre le titre Whiskey (en anglais) avec la bassiste Linda May Han Oh, le percussionniste Jamey Haddad, le guitariste Kaki King, la harpiste Maeve Gilchrist et le guitariste Gyan Riley. Une chanson qui exprime le désir : " Je crois que je suis prête à céder à ta beauté et à te laisser tomber amoureux.se de moi ” :

Puisant dans le jazz, la musique pakistanaise, le folk, la pop, la musique contemporaine, l'ambient ou encore le blues, Arooj Aftab crée un répertoire singulier et classieux. Ayant pris ses distances avec le deuil de son frère à qui elle rendait hommage sur le disque Vulture Prince (récompensé par un Grammy Award), elle célèbre aujourd'hui sa renaissance. La nuit aux mille visages, son monde fascinant, son intimité qui permet de convoquer la guérison, la paix de l'âme, les rencontres, le jeu ou l'amour, avant de vivre une nouvelle aube. Arooj Aftab a fait appel à l'actrice Tessa Thompson pour réaliser le clip de Raat Ki Rani : Evoquant le jasmin qui fleurit la nuit, le titre "parle d'une personne dont l'allure, le magnétisme et le charisme flottent à travers une belle soirée dans un jardin", dixit Arooj Aftab :

Enregistré à Brooklyn où elle vit, l'album Night Reign est parfumé d'ombres et de quiétude. La vision est plus douce et la promesse plus grande aux côtés de ses collaborateurs réguliers Petros Klampanis et Maeve Gilchrist et de ses invités la poétesse Moor Mother, Cautious Clay, James Francies, Vijay Iyer, Kaki King et Chocolate Genius, Arooj Aftab se réinvente. On aime les compositions subtiles, l'instrumentation minimale, la voix habitée, tantôt mélancolique tantôt apaisante, de l'album Night Reign, inspiré tout à la fois par la musique soufie et les poètes du Pakistan que par des romances contemporaines. De cette exploration tout en grâce et pleine de gravité, se dégage un sentiment d'authenticité et une puissante émotion.

  • MARS 2021 Vulture Prince

https://www.radiofrance.fr/fip/vulture-prince-la-poesie-soufie-d-arooj-aftab-1742208 "Vulture Prince", la poésie soufie d'Arooj Aftab Par Guillaume Schnee Publié le vendredi 26 mars 2021 Née et élevée à Lahore, au Pakistan, Arooj Aftab s'inspire de la poésie et de la musicalité de Rumi, Abida Parveen et d'autres poètes soufis ainsi que diverses formes de musiques classiques pakistanaises et nord-indiennes. Au début des années 2000, la compositrice rayonne sur la scène underground de son pays avec son univers sonore intégrant cette poésie dévotionnelle dans un univers sonore contemporain qu'elle définit comme « quelque chose de nouveau qui résonne à la fois musicalement et politiquement pour le moment contemporain ».


  • NOVEMBRE 2022

https://www.nova.fr/news/le-silence-en-musique-est-hautement-spirituel-pour-moi-arooj-aftab-207511-25-11-2022/


  • MARS 2022

https://www.theguardian.com/music/2022/mar/24/my-music-is-singular-to-me-arooj-aftab-the-brightest-new-star-at-this-years-grammys


  • JUIN 2022

https://www.lapresse.ca/arts/musique/2022-06-29/arooj-aftab/la-voix-de-l-ame.php


  • JUILLET 2022

https://www.ledevoir.com/culture/musique/729654/arooj-aftab-a-trouve-ce-petit-quelque-chose-qui-manquait Philippe Renaud 4 juillet 2022 Arooj Aftab a trouvé ce petit quelque chose qui manquait

Il suffit parfois d’un coup de pouce du destin pour que l’inimaginable se produise. Attendue au Club Soda le 5 juillet, la compositrice Arooj Aftab menait ainsi paisiblement sa carrière en marge des musiques populaires. Férue de jazz, de minimalisme et de conception sonore, elle a reçu une formation en composition jazz au prestigieux Berklee College of Music de Boston avant de s’installer à Brooklyn, où son nom était déjà connu au sein de la communauté musicale d’avant-garde. Puis le monde ploya sous le poids moral infligé par la pandémie et découvrit non pas un antidote, mais un analgésique : Vulture Prince, son troisième album.

« Ouais », opine la musicienne d’origine pakistanaise en pesant ses mots, qu’elle prononce avec ce même débit rassurant qui donne tant de personnalité à ses albums. « Je pense que la pandémie a provoqué tant de deuils, de maladie, de frustration et d’isolement que ça nous a forcés à réfléchir à un tas de choses. Il me semble que, durant cette période, les gens se sont retrouvés face à eux-mêmes et à toutes ces choses si intenses qu’on vit sur cette planète. Je pense en effet que ma musique, par ses nuances, sa grâce, son caractère introspectif évoquant la nostalgie, l’espoir et le deuil, a servi de médicament pour bien des gens — c’est en tout cas ce qu’on m’a confié. »

Quelque part entre le folk, le jazz et la musique contemporaine, les poignantes chansons de Vulture Prince, dédiées à son frère décédé, abordent le sujet de la mort, mais sur un ton si serein qu’il inspire l’espoir. La voix soyeuse de la musicienne s’exprimant en urdu — hormis pour la seule chanson en anglais, Last Night, sur une rythmique reggae/dub — a ce caractère que l’on qualifiera de maternel, apaisant et réconfortant.


Entre le jazz et les traditions musicales du sous-continent asiatique, la conversation perdure depuis les années 1950 — pensons notamment aux albums Prayer to the East (1957) et Eastern Sounds (1961) du compositeur et saxophoniste Yusef Lateef. Des décennies plus tard, la compositrice d’origine pakistanaise ajoute le folk et la musique contemporaine à la conversation. « C’est dur pour moi de décrire ce qui, dans ma musique, est clairement jazz ou d’influence pakistanaise puisque c’est d’abord une musique qui m’est personnelle. De plus, je n’ai jamais étudié la tradition classique sud-asiatique, je ne pratique pas le soufisme, or je ne suis pas experte dans ces traditions. Je n’ai étudié formellement que le jazz, sauf qu’il y a tant de ces traditions et de ces cultures en moi, ne serait-ce que parce que j’ai grandi dans la capitale romantique de l’Asie du Sud », la ville de Lahore.

Arooj Aftab reconnaît toutefois toute l’influence qu’a sur sa musique, son chant spécifiquement, la compositrice et interprète Abida Parveen, légende vivante de la musique soufie du Pakistan, « d’autant que, n’ayant pas eu de formation classique, j’ai appris en écoutant ses enregistrements. J’ai eu la chance de la rencontrer à New York, peu après avoir eu mon diplôme à un moment où je me cherchais beaucoup, musicalement. »

« Ma musique ne peut pas se résumer à la superposition de deux traditions, poursuit-elle. C’est plutôt une rencontre naturelle entre le jazz, le folk, le post-classicisme et le minimalisme » — pour la petite histoire, on notera qu’au sein de son orchestre joue le guitariste Gyan Riley, fils du compositeur Terry Riley, souvent présenté comme le fondateur du courant minimaliste. « J’ai mis beaucoup de temps à arriver à cet équilibre sur Vulture Prince, et ce ne fut pas si simple. À chaque tentative, je trouvais toujours qu’il manquait un petit quelque chose… »

Qui s’est finalement matérialisé sur Vulture Prince, ainsi qu’en témoigne le retentissant succès qu’obtient l’album depuis sa parution. La veille de notre rendez-vous téléphonique, Arooj Aftab et ses musiciens étaient invités à donner un concert au Hall du prestigieux Barbican Centre de Londres, domicile du London Symphony Orchestra et du BBC Symphony Orchestra. Le lendemain, c’était au festival Glastonbury qu’on l’attendait, en début d’après-midi, avant les concerts annoncés de Billie Eilish, St. Vincent, Phoebe Bridges et Little Simz.

« Je pense que je n’ai pas encore absorbé l’importance qu’a prise aujourd’hui toute la facette de notre métier qu’est la tournée, souligne Arooj Aftab. J’avais déjà fait de la scène, voyagé pour donner des concerts, mais là, c’est rendu à un tout autre niveau. C’est vraiment amusant de jouer dans des lieux aussi différents, de voir les gens assister aux concerts, les salles qui affichent complet, c’est fou. »

Contrairement à ces précédents albums (tous aussi recommandables) Bird Under Water (2015) et Siren Islands (2018), Vulture Prince a été remarqué par de nombreuses publications et médias spécialisés, la bonne nouvelle s’étant rendue jusqu’aux oreilles d’un jury spécialisé de la Recording Academy, qui lui a décerné un Grammy l’hiver dernier (Best Global Music Performance, pour la chanson Mohabbat). Dans son pays d’origine, « les gens ont perdu la tête en apprenant la nouvelle ! » se réjouit Arooj Aftab. « C’était génial, intense, on a célébré ça ! Tu sais, le Pakistan a malheureusement mauvaise presse dans le monde, alors, lorsque quelque chose de positif comme ça arrive, les gens se dressent et célèbrent ça en grand, justement parce qu’ils ne sont pas souvent reconnus pour ce genre de victoires. »


Arooj Aftab sera en concert le 5 juillet, 21 h, au Club Soda, puis le 7 juillet au Festival d’été de Québec.

  • MARS 2023 Love In Exile

https://www.lecho.be/culture/musique/nuits-botanique-2023-arooj-aftab-la-meilleure-des-mondes/10457826.html Nuits Botanique 2023: Arooj Aftab, la meilleure des mondes NICOLAS ALSTEEN 31 mars 2023 Diplômée en jazz, Arooj Aftab est entrée dans l'histoire en devenant la première chanteuse pakistanaise à remporter un Grammy Award. Désormais installée à Brooklyn, envoûtera les Nuits Botanique, le 9 mai. La chanteuse pakistanaise sera de passage à Bruxelles pour défendre les couleurs de «Love in Exile», un album aux vertus cosmiques, mis sur orbite en compagnie du pianiste de jazz Vijay Iyer et de Shahzad Ismaily, multi-instrumentiste connu pour ses collaborations avec Lou Reed, John Zorn ou Colin Stetson. Née en Arabie saoudite de parents pakistanais, la chanteuse se construit une personnalité sur la terre de ses ancêtres, à Lahore, au Pakistan. La vingtaine à peine entamée, elle s'envole pour les États-Unis afin d’y poursuivre ses études à la prestigieuse Berklee College of Music Là-bas, à Boston, elle étoffe ses chansons au contact de l’Occident, jetant des ponts entre les traditions et de multiples modes d'expression. À la jonction de la musique classique, de l'ambient, du jazz et d’inspirations héritées des célébrations soufies, Arooj Aftab met l'ourdou, sa langue natale, à l'épreuve du temps. En 2022, sa fusion des genres se fraie un chemin, en lévitation, jusqu’à la cérémonie annuelle des Grammy Awards. Arooj Aftab y triomphe dans la catégorie «Meilleure performance mondiale». Première artiste de son pays, hommes et femmes confondus, à remporter la précieuse récompense musicale, elle devient, la même année, la première chanteuse pakistanaise à fouler la scène du Coachella Festival.

Discographie[modifier | modifier le code]

Solo albums[modifier | modifier le code]

  • 2014 : Bird Under Water
  • 2018 : Siren Islands, EP
  • 2021 : Vulture Prince
  • 2024 : Night Reign

Collaborative albums[modifier | modifier le code]

  • Love In Exile (2023) (with Vijay Iyer and Shahzad Ismaily)

Other works[modifier | modifier le code]

  • Music director for the film Without Shepherds by Cary McClelland (2013)[51]
  • Composed and sang on the album The Julius Eastman Memory Depot by Jace Clayton (2013)[52]
  • Sang the title song Insaaf for the film Talvar, written by Gulzar and composed by Vishal Bhardwaj (2015)[53]
  • Sang an old traditional Bandish of Raag Bhairavi Raske Bhare Tore Nain for the film Dobara Phir Se by Mehreen Jabbar (2016)
  • Composed and sang the song De Libbe with Daso for Tale and Tone Records (2017)[54]
  • Featured singer on Climbing Poetree's album Intrinsic (2017)[55]
  • Composer, Sound Designer and Implementer for Backbone by Eggnut Games (2021)[56]

Sang Mehram with Asfar Hussain for Coke Studio (2022)[57][58]

  • Freedom now, nick mulvey, golshifte farahani, 2024

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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