Simon Leys, l'homme qui a déshabillé Mao

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Simon Leys, l'homme qui a déshabillé Mao

Réalisation Fabrice Gardel et Mathieu Weschler
Acteurs principaux

Amélie Nothomb (elle même), René Viénet (lui même), Franz-Olivier Giesbert (lui même), Pierre Haski (lui même), Nicolas Idier (lui même), Chloé Froissart (elle même), Chen Yan (lui même)

Sociétés de production O2B Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Documentaire
Durée 52 mn
Sortie 2024

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Simon Leys, l'homme qui a déshabillé Mao, réalisé par Fabrice Gardel et Mathieu Weschler, est un film documentaire français diffusé, en février 2024, par la chaîne Public Sénat.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le documentaire Simon Leys, l'homme qui a déshabillé Mao a été réalisé par Fabrice Gardel et Mathieu Weschler en 2023. Il dresse le portrait du sinologue Simon Leys, né Pierre Ryckmans, de sa naissance, en 1935 en Belgique à sa mort en 2014, à Sydney en Australie, sans oublier son séjour à Hong Kong dans les années 1960 et ses activités comme conseiller culturel à l’ambassade de Belgique à Pékin en 1972. Le documentaire évoque aussi les dérives du maoïsme[1],[2].

Simon Leys, fasciné par la Chine, apprend le chinois, lit méticuleusement la propagande communiste et échange avec les réfugiés qui s'échappent de la Chine continentale pour se refugier à Hong Kong[2].

Quand Simon Leys voit les cadavres des massacres maoïstes traverser Hong Kong au fil de l'eau, il explique : « Je ne peux pas rester en dehors, je dois prendre position, sinon je ne pourrai plus me regarder dans la glace ». Aussi, il publie en 1971 Les Habits neufs du président Mao puis Ombres chinoises en 1974 et Images brisées en 1976. Il décortique la révolution culturelle qui n’a de révolutionnaire que le nom mais qui permet à Mao de conserver le pouvoir malgré la tragédie du Grand Bond en avant et ses millions de morts. Il devient alors un des premiers occidentaux à révéler les crimes du maoïsme et la dévotion irrationnelle des intellectuels français pour Mao Zedong[3],[4].

Ostracisé par l'université française qui lui refuse un poste, il s'exile en Australie[5],[2] avec sa famille, pour être professeur à l'université de Canberra[6].

Sa présence à Apostrophes en 1983 le révèle au grand public. Bernard Pivot reçoit alors des invités pour évoquer les « intellectuels face à l’histoire du communisme ». Parmi eux, l'écrivaine et femme politique italienne Maria-Antonietta Macciocchi vient présenter son ouvrage Deux mille ans de bonheur sur la Chine. Simon Leys, quasi inconnu, lui porte la contradiction concernant son précédent livre De la Chine : «Je pense que les idiots disent des idioties, comme les pommiers produisent des pommes. C’est dans la nature, c’est normal. Le problème, c’est qu’il y a des lecteurs pour les prendre au sérieux. Prenons le cas de Mme Macciocchi. […] De son ouvrage De la Chine, ce qu’on peut dire de plus charitable, c’est que c’est d’une stupidité totale ; parce que si on ne l’accusait pas d’être stupide, il faudrait dire que c’est une escroquerie.». Puis il déconstruit une des thèse de l'écrivaine en démontrant que le maoïsme n'est pas une rupture avec le stalinisme. La vérité du régime maoïste s'impose, Simon Leys est reconnu comme celui qui la révèle au détriment de son confort personnel. Quant aux maolâtres, comme André Glucksmann ou Philippe Sollers, ils changent de combats[1],[4].

En 1989, le massacre de Tian'anmen lui donne définitivement raison[2].

Fiche technique[modifier | modifier le code]

  • Réalisateurs : Fabrice Gardel et Mathieu Weschler
  • Auteurs : Fabrice Gardel et Mathieu Weschler
  • Production : O2B Films
  • Diffuseur : Public Sénat

Distribution[modifier | modifier le code]

Amélie Nothomb, René Viénet, Franz-Olivier Giesbert, Pierre Haski, Nicolas Idier, Chloé Froissart (universitaire), Chen Yan (historien).

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Pour Frédéric Lemaître, journaliste du Monde, un des intérêts du documentaire est de permettre à des acteurs ou témoins de l'époque de s'exprimer comme Amélie Nothomb, René Viénet, Franz-Olivier Giesbert ou encore Pierre Haski[2].

Sébastien Lapaque, journaliste du Figaro relève que Simon Leys, l'homme qui a déshabillé Mao permet de saisir « la grandeur d'âme, la fermeté de conscience et l'ouverture de cœur d'un écrivain libre et supérieurement qualifié qu'on ne peut pas réduire à ses seuls combats contre le maoïsme mondain… »[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Arnaud Gonzague, « « Simon Leys, l’homme qui a déshabillé Mao », les yeux grand ouverts », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c d et e Frédéric Lemaître, « « Leys, l’homme qui a déshabillé Mao », sur Public Sénat : un intellectuel face aux maoïstes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Émilie Gavoille, « « Leys, l’homme qui a déshabillé Mao » : portrait d’un lanceur d’alerte souvent raillé », Télérama,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Arnaud Vaulerin, « Grâce à Simon Leys, Mao et ses fidèles peuvent aller se rhabiller », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Projection du documentaire « Simon Leys, l’homme qui a déshabillé Mao », de Fabrice Gardel et Mathieu Weschler », sur Inalco, (consulté le )
  6. a et b Sébastien Lapaque, « La critique de Sébastien Lapaque du documentaire de Public Sénat : Simon Leys, l’homme qui a déshabillé Mao », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]